Guerre en Ukraine : Plus de 1.300 arrestations dans des manifestations antimobilisation en Russie

Guerre La manifestation, l’une des plus importantes depuis le début de la guerre, s’est organisée dans au moins 38 villes du pays

20 Minutes avec AFP
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L’opposition à la mobilisation lancée par Vladimir Poutine aura valu à au moins 1.332 personnes d’être arrêtées, mercredi 21 septembre 2022 en Russie.
L’opposition à la mobilisation lancée par Vladimir Poutine aura valu à au moins 1.332 personnes d’être arrêtées, mercredi 21 septembre 2022 en Russie. — Anton Novoderezhkin/TASS/Sipa US
  • Mercredi matin, Poutine a décrété une mobilisation partielle des réservistes russes pour l’offensive en Ukraine et assuré qu’il était prêt à utiliser « tous les moyens » dans son arsenal face à l’Occident.
  • Plus tard dans la journée, plusieurs manifestations ont été organisées contre cette mobilisation. S’en est suivie l’arrestation d’au moins 1.332 personnes selon une ONG.
  • Les Russes descendus dans la rue affirment avoir peur et ne pas toujours comprendre ce combat que mène leur président.

« Non à la guerre ! » et « Pas de mobilisation ! », scandaient les manifestants à Moscou. L’opposition à la mobilisation lancée par Vladimir Poutine dans la matinée aura valu à au moins 1.332 personnes d’être arrêtées, mercredi en Russie, lors de manifestations improvisées. Selon OVD-Info, organisation spécialisée dans le décompte des arrestations, les mobilisations ont eu lieu dans au moins 38 villes du pays. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine fin février.

Les journalistes de l’AFP à Moscou ont vu au moins 50 interpellations sur l’une des artères centrales de la capitale. A Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, un bus entier de personnes arrêtées a été emmené par la police dans le centre.

Pour rappel, dans une adresse à la nation mercredi matin, Poutine a décrété une mobilisation partielle des réservistes russes pour l’offensive en Ukraine et assuré qu’il était prêt à utiliser « tous les moyens » dans son arsenal face à l’Occident.

La peur prend le dessus

« Tout le monde a peur. Je suis pour la paix et je ne veux pas avoir à tirer. Mais c’est très dangereux de sortir maintenant, sinon il y aurait eu beaucoup plus de gens », a expliqué un manifestant à Saint-Pétersbourg, Vassili Fedorov, étudiant qui arbore un emblème pacifiste sur sa poitrine. Alexeï Zavarki, 60 ans, regrette lui, la réponse policière immédiate aux rassemblements. « Je suis venu participer, mais il semble qu’ils ont déjà embarqué tout le monde », dit-il. Et d’ajouter : « Je ne sais pas où nous allons, ce régime a signé son arrêt de mort, détruit la jeunesse. »



« J’ai peur pour moi, pour mon frère, qui a 25 ans et qui a fait son service militaire. Il peut être appelé », explique Oksana Sidorenko, étudiante. « Pourquoi mon avenir est-il décidé à ma place ? » Alina Skvortsova, 20 ans, espère, elle, que les Russes commencent à « comprendre » la nature de l’offensive du Kremlin en Ukraine. « Dès qu’ils auront vraiment compris, ils sortiront dans la rue, malgré la peur. »

Le ministère russe de l’Intérieur, cité par l’agence Interfax, a affirmé dans la soirée avoir réprimé « des tentatives d’organiser des rassemblements non autorisés ». « Toutes ont été stoppées et les personnes qui ont commis ces violations ont été arrêtées et emmenés dans les unités de police territoriales pour enquête et poursuites judiciaires », a-t-il dit.