Kazakhstan : La capitale renommée Astana, le mandat du président passe à sept ans non renouvelable

Changement Le président s’éloigne de plus en plus de l’héritage de son autoritaire prédécesseur

X.R. avec AFP
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Le président Kassym-Jomart Tokaïev a signé plusieurs amendements constitutionnels.
Le président Kassym-Jomart Tokaïev a signé plusieurs amendements constitutionnels. — Kazakhstan Presidential Press Of/SIPA

Le Kazakhstan se défait lentement de l’héritage autoritaire de Noursoultan Nazarbaïev, son ancien président. La capitale, devenue Nur-Sultan en mars 2019 pour rendre hommage à l’ancien chef d’Etat lors de son départ, va retrouver son nom d’Astana. Sur son site, la présidence kazakhe a indiqué que Kassym-Jomart Tokaïev a signé cette loi sur des amendements constitutionnels qui font également passer le mandat du chef de l’Etat kazakh à sept ans non renouvelables, contre cinq ans renouvelables deux fois de suite auparavant.

Le Parlement avait approuvé la veille ces changements. La présidence kazakhe a également publié samedi un décret indiquant que la capitale reprenait officiellement le nom d’Astana dès publication du décret. Le 1er septembre, le président Tokaïev s’était déclaré en faveur d’une réduction du mandat à sept ans non renouvelable et avait également proposé d’organiser une élection présidentielle anticipée cet automne. Cette dernière proposition n’a pas encore été confirmée officiellement.

Un tournant avec les émeutes du mois de janvier

Noursoultan Nazarbaïev, 82 ans, qui a dirigé de manière autoritaire cette ex-république soviétique de son indépendance en 1991 à 2019, avait instauré un culte de sa personnalité au Kazakhstan. Arrivé au pouvoir après la démission surprise de son mentor, le nouveau président Kassym-Jomart Tokaïev, 69 ans, a progressivement pris ses distances avec l’héritage de Noursoultan Nazarbaïev, entamant des réformes et écartant l’influent clan de l’ex-président.



Ce tournant est de plus en plus marqué depuis des émeutes meurtrières qui ont secoué le Kazakhstan en janvier et dont les causes restent mystérieuses. Noursoultan Nazarbaïev s’est notamment vu retirer son titre d'« Elbassy » (« chef de la Nation »), un statut qui lui donnait une autorité considérable. Plusieurs de ses proches ont été écartés de postes à responsabilité et l’un de ses neveux a été arrêté pour détournements de fonds.