Le chanteur R. Kelly reconnu coupable de pédopornographie

ETATS-UNIS La star déchue du R&B connaîtra sa peine plus tard, qui viendra s'ajouter aux 30 ans de sa précédente condamnation

20 Minutes avec AFP
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Le chanteur R.Kelly en 2019.
Le chanteur R.Kelly en 2019. — Chicago Tribune/TNS


Il risque entre 10 et 90 ans de prison, en plus des 30 ans de son procès précédent. R. Kelly, star déchue du R & B, a été reconnu coupable de pédopornographie mercredi à Chicago. Robert Sylvester Kelly, 55 ans, a été condamné pour production de pédopornographie et détournement de mineur. Le chanteur, mondialement connu pour son tube « I Believe I Can Fly » et ses 75 millions de disques vendus, a en revanche été acquitté par un jury fédéral pour d’autres chefs d’inculpation d’obstruction à la justice.

Lui et deux anciens associés - également acquittés mercredi - étaient accusés d’avoir perturbé le cours de son procès pour pédopornographie en 2008, au cours duquel le jury l’avait déclaré non coupable. Il leur était reproché d’avoir à la fois menacé et corrompu une victime, qui n’avait alors pas témoigné. Aujourd’hui âgée de 37 ans, elle s’est cette fois exprimée.

Les jurés face à des vidéos

Des extraits de vidéos montrant des violences sexuelles commises par R. Kelly sur des jeunes filles, dont l’une n’avait que 14 ans, ont été diffusés pendant le procès. Le jury composé de 12 personnes a mis environ 11 heures pour parvenir à ce verdict, qui pourrait venir ajouter une lourde peine de prison aux 30 ans de réclusion auxquels R. Kelly a déjà été condamné.

Le verdict « oblige Robert Kelly à rendre des comptes pour les violences sexuelles commises sur une adolescente de 14 ans », a déclaré le procureur John Lausch. « Les souffrances infligées par M. Kelly à ses victimes sont immenses », a-t-il ajouté, saluant la « force, la détermination et le courage » de celles qui ont témoigné lors du procès.

Système

L’artiste avait déjà été reconnu coupable en septembre 2021 à New York d’avoir piloté pendant trois décennies un « système » d’exploitation sexuelle de jeunes, dont des adolescentes. Ce procès avait été considéré comme une étape majeure du mouvement #MeToo : c’était la première fois que la majorité des plaignantes étaient des femmes noires et qu’elles accusaient un artiste noir.

Pendant des décennies, le succès de R. Kelly avait été terni par des soupçons de violences sexuelles, objet de rumeurs persistantes. Il était longtemps parvenu à les faire taire avec des accords financiers prévoyant des clauses de confidentialité. En janvier 2019, la série documentaire Surviving R. Kelly avait enfoncé le clou. Plusieurs victimes y décrivaient le chanteur comme manipulateur, violent et obsédé par les très jeunes filles.