Mort d‘Elizabeth II : « Goodbye and God bless you », les Britanniques rendent hommage à leur reine

REINE ETERNELLE Alors que l’attente pourrait atteindre les 30 heures pour rejoindre Westminster où le cercueil de la Reine est exposé, des milliers de personnes font la queue dans les rues de Londres.

Suzana Nevenkic
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Mort de la reine Elizabeth II : Plus de dix kilomètres de queue pour voir le cercueil — 20 Minutes
  • La reine Elizabeth est décédée à l’âge de 96 ans le 8 septembre dernier, dans sa résidence de Balmoral en Ecosse.
  • Arrivée au Palais de Buckingham mardi soir, la dépouille de la monarque a été transférée à Westminster Hall mercredi, après une émouvante procession menée par sa famille à pied, pour y être présentée au public.
  • Depuis, des centaines de milliers de Britanniques et touristes font la queue pour se recueillir devant le cercueil de leur souveraine bien-aimée, avant ses funérailles grandioses, lundi 19 septembre.

De notre envoyée spéciale à Londres,

« La reine nous a consacré tellement d’années… Patienter quelques heures ou même une nuit pour elle ce n’est rien et ça me rend heureuse. » Comme Mary, des centaines de milliers de Britanniques et touristes vont faire la queue et attendre leur tour pour rendre un dernier hommage à Elizabeth II à l’abbaye de Westminster dans les jours qui viennent.

« The Queen lying-in-state », l’exposition du cercueil de la Reine au public, a officiellement débuté ce mercredi à 17 heures à Londres, mais dès mardi soir des centaines de personnes attendaient sont arrivées. Tilly, une Londonienne quadragénaire s’est décidée au dernier moment. « C’était mon jour de repos, donc je suis venue dès 22 heures et à 1 heure, ma fille et moi avons décidé de rester sur place ». Si la nuit a été un peu difficile, nous confie-t-elle, « avec les parapluies ça allait, et je préfère passer juste une nuit dehors que d’attendre 30 heures ».

Un dernier au revoir

Selon les médias britanniques, la queue pourrait dépasser les 10 kilomètres et donc atteindre les 30 heures d’attente pour les personnes au bout de la file. Qu’importe la météo et qu’importe le temps d’attente pour Anne, arrivée également mardi sur place. La voix tremblante elle se livre : « Mes parents auraient aimé être là s’ils étaient encore en vie, donc c’est très important pour moi ». Pour elle, c’est une histoire de famille. « Elle me manque comme ma grand-mère, je vais pleurer quand je vais voir son cercueil ».

En redescendant la file le long de la Tamise, la vie s’organise. « J’ai pris des manteaux pour la nuit, des vestes légères s’il fait chaud demain matin et même de l’écran solaire », nous montre dans son sac à dos Maureen. Adossées aux barrières, des milliers de personnes patientent, sur leurs chaises, livres à la main, ou en discutant avec leurs voisins.

« Un devoir national »

Les enseignes et magasins s’adaptent aussi à l’événement historique. Le restaurant d’Emily longe la queue interminable près de la station de Waterloo : « Nous allons rester ouvert quasiment en continu pour servir à manger et à boire pendant les quatre prochains jours ». Du personnel supplémentaire devrait arriver pour les clients, présents désormais 24 heures sur 24. Pourtant il ne s’agit pas de faire du chiffre nous explique la manager : « C’est un devoir national, être sûre que la sécurité et le confort des gens soit assurés. Nous voulons simplement aider et faire du mieux qu’on peut. »

Ce moment d’unité atteindra son paroxysme lors de l’enterrement de la reine Elizabeth II, lundi 19 septembre. En attendant, les sujets de Sa Majesté pourront lui dire « Goodbye and God bless you », « au revoir et dieu vous bénisse », le message que glissera Mary devant le cercueil royal.