Royaume-Uni : Liz Truss annonce des aides massives pour booster l'économie

INFLATION La nouvelle Première ministre a annoncé un plan d'aide massif pour les ménages et les entreprises face à l'envolée des coûts de l'énergie

20 Minutes avec AFP
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Liz Truss avant ses annonces pour venir en aide à l'économie du Royaume-Uni.
Liz Truss avant ses annonces pour venir en aide à l'économie du Royaume-Uni. — Daniel LEAL / AFP

Deux jours après avoir reçu les clés de Downing Street, Liz Truss a dévoilé ce jeudi un paquet d’aides massif pour les ménages et les entreprises face à la flambée de l’inflation et des prix de l’énergie. La nouvelle Première ministre, conservatrice tendance thatchérienne, a en parallèle confirmer des baisses d’impôts pour stimuler une économie promise à la récession à la fin de l’année. 20 Minutes fait le point. sur ces mesures de soutien qui coûteront bonbon, plusieurs médias évoquant 150 milliards de livres.

Gel des prix de l’énergie

La nouvelle Première ministre britannique Liz Truss a dévoilé ce jeudi un gel des prix de l’énergie de deux ans pour les particuliers. Les factures pour un ménage moyen vont être plafonnées à 2.500 livres par an. La mesure correspond à une économie d’environ 1.000 livres par an par rapport aux hausses de prix qui étaient attendues au 1er octobre, a précisé Liz Truss, qui s’exprimait devant le Parlement. Cette dernière a aussi annoncé bloquer les prix de l’énergie pendant six mois pour les entreprises.

Calmer l’inflation

Le financement du gel des prix de l’énergie est prévu par emprunt sur les marchés financiers, ce qui risque d’alourdir une dette déjà montée en flèche pendant la pandémie. Liz Truss a aussi annoncé la mise en place, avec la Banque d’ Angleterre, d’un fond de 40 milliards de livres pour s’assurer que les fournisseurs d’énergie ne manquent pas de liquidité face à la volatilité des marchés mondiaux.

Cependant, le cocktail des aides directes massives et des baisses d’impôts effraie les marchés qui craignent un nouveau grave dérapage des finances publiques après la pandémie. 

Doper l'extraction de pétrole et gaz

Le plan du nouveau gouvernement prévoit aussi de lever le moratoire sur la fracturation hydraulique et la possible extraction de gaz et pétrole de schiste dans le pays, technologie très controversée aux retombées disputées. Le précédent Premier ministre, Boris Johnson, avait lui-même mis en doute l'impact du «fracking» sur les prix de l'énergie avec des renouvelables désormais moins chers que les hydrocarbures.

Si la stratégie du précédent gouvernement prévoyait déjà une relance de l'exploration en mer du Nord, la sécurité énergétique ayant éclipsé l'urgence climatique depuis la guerre en Ukraine, le plan présenté par Mme Truss espère «100 nouvelles licences» d'exploration et forage. Downing Street veut aussi augmenter la part du nucléaire et ouvrir de nouvelles centrales dans le sillage de ce que souhaitait déjà le gouvernement Johnson.

Changement de cap sur la neutralité carbone ?

Liz Truss a également annoncé un réexamen d’ici fin 2022 de la trajectoire du pays vers l’objectif de neutralité carbone​ à 2050, pour s’assurer d’y parvenir « d’une manière favorable aux entreprises et à la croissance ». D’après plusieurs médias dont le Times, ces mesures de soutiens s’élèveraient à 150 milliards de livres. C’est plus que les 70 milliards de livres dépensées pour payer les salaires des employés en chômage technique pendant toute la pandémie.

Liz Truss, qui assure rester « complètement engagée » sur cet objectif de neutralité carbone, a aussi annoncé devant les députés britanniques la levée d’un moratoire sur la fracturation hydraulique dans le pays.