Guerre en Ukraine EN DIRECT : L'état-major de la flotte russe attaqué en Crimée, Kiev nie toute implication
CONFLIT Retour en direct sur les événements liés au conflit en cours en Ukraine en date du dimanche 31 juillet
L'ESSENTIEL
- Une attaque au drone a visé dimanche l'état-major de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol. C'est la première fois que les autorités russes font état d'une telle attaque depuis le début de leur offensive.
- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appellé, samedi soir, les habitants de la région de Donetsk à évacuer pour échapper à la «terreur russe» et aux bombardements sur ce territoire de l'est du pays, largement sous contrôle de Moscou,
- Anthony Blinken et Sergueï Lavrov, les chefs des diplomaties américaine et russe, se sont entretenus vendredi pour la première fois depuis le début de la guerre.
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Après l’explosion d’un drone dans la cour de l’état-major de la flotte russe, faisant six blessés dans la matinée, les autorités ont décrété le niveau « jaune » (intermédiaire) d’alerte antiterroriste. L’attaque était assez mineure au vu des images mises en ligne par le gouverneur de Sebastopol, qui montrent des bris de vitres sur le sol.
« Les ukro-nazis ont décidé de nous gâcher la Journée de la flotte militaire russe », a écrit le gouverneur, reprenant une expression couramment utilisée par les autorités et la propagande russe pour désigner les forces de Kiev. Il a précisé que les festivités étaient annulées et a demandé aux habitants de la ville de ne pas quitter leur domicile « si possible ».
Toujours selon le Kyiv Independent, qui cite l’Autorité ukrainienne des ports maritimes, le passage par l’embouchure du canal Bystre du Danube est restreint en raison de la collision entre un bateau à moteur et un explosif. Aucune victime n’a été signalée. « L’équipage a été évacué par une petite embarcation des gardes maritimes ukrainiens », lit-on dans le rapport. Les circonstances de l’incident ne sont pas encore élucidées.
Un dépôt de munitions destinées à être exportées en Ukraine a explosé en Bulgarie, selon plusieurs médias locaux relayés par le Kyin Independent. Ce dépôt appartenait à Emilan Gebrev, dont l'entreprise fournit des armes à l'Ukraine depuis 2014. A cette époque, un dépôt similaire avait d'ailleurs été soufflé à Vrbetice en République tchèque.
« L’attaque contre le centre de détention d’Olenivka est inadmissible, tout comme le sont les rapports faisant état de traitements barbares de prisonniers de guerre ukrainiens par les forces russes », fustige Bridget Brink, l’ambassadrice américaine à Kiev. Les Etats-Unis continueront « à donner à l’Ukraine ce dont elle a besoin pour se défendre contre l’horrible agression de Moscou », ajoute-t-elle.
A Kharkiv, bombardé sans relâche depuis le début de l'invasion russe en février, les bâtiments brûlés aux fenêtres brisées et aux façades percées de trous béants témoignent de la violence des bombardements. De nombreux immeubles sont éventrés et semblent sur le point de s'effondrer. Des voitures dont les toits ont été transpercés par des décombres rouillent dans les rues. Plus aucun endroit ne semble sûr.
Le CICR n’avait pas encore reçu dimanche d’autorisation officielle pour accéder à la prison d’Olenivka où sont morts des dizaines de prisonniers de guerre ukrainiens dans un bombardement aux circonstances encore à élucider, selon un communiqué. « A l’heure actuelle, nous n’avons pas reçu de confirmation officielle nous donnant accès pour visiter le site ou les prisonniers de guerres victimes de l’attaque, et à ce jour notre offre d’assistance matérielle n’a pas été acceptée », a souligné le CICR.
Le CICR a demandé à accéder au site et « à tous les endroits où les blessés et les morts ont été emmenés » dès qu’il a été informé du bombardement pour la responsabilité duquel Russes et Ukrainiens se rejettent la responsabilité. Le CICR a aussi offert une aide pour évacuer les blessés, du matériel médical. Samedi soir, le ministère russe de la défense avait indiqué avoir lancé une invitation au CICR et à l’ONU à se rendre sur place.
Tania, quatre ans, tremble dans les bras de sa mère, les yeux grands ouverts, alors que le déluge de tirs d’artillerie résonne autour de la ville ukrainienne de Bakhmout, en première ligne de front dans l’Est. Olena a été inventive jusqu’à présent pour essayer de cacher la vérité sur ce qui se passe à sa fille aux cheveux bouclés, mais sa créativité s’épuise. « Parfois, je monte juste le volume de la télé (…). Si je dis constamment à l’enfant que c’est la guerre, je vais déranger son esprit. Mais je pense qu’elle comprend », dit-elle à l’AFP.
La famille d’Olena est l’une des rares à être restée avec leurs enfants à Bakhmout, située à seulement six kilomètres des positions russes. Plus d’un tiers de la population de la ville qui comptait 73.000 habitants avant la guerre a fui. Samedi, le président Volodymyr Zelensky a exhorté tous les habitants de la région à évacuer. Kiev a annoncé « une évacuation obligatoire » et a promis d’aider ceux qui partiraient.
Mais la plupart de ceux qui refusent de quitter Bakhmout avancent à peu près les mêmes arguments : trop pauvres, trop malades, trop vieux pour recommencer dans un nouvel endroit. « La mère de mon mari est alitée depuis cinq ans et nous ne pouvons pas l’abandonner », explique Olena.
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Le porte-parole de la présidence turque a affirmé dimanche qu’il y a « une haute probabilité » qu’un premier navire transportant les céréales ukrainiennes puisse quitter lundi matin le port d’Odessa, en Ukraine, selon les termes d’un accord trouvé le 22 juillet avec la Russie. « Il y a une forte probabilité qu’un premier bateau puisse partir demain matin si tout est réglé d’ici ce soir », a affirmé Ibrahim Kalin, lors d’une interview à la chaîne privée Kanal 7, même s’il reste « un ou deux sujets à régler dans les négociations avec les Russes ». « Les préparatifs sont arrivés à un point qui permettrait le départ des navires du port d’Odessa. Les navires ont été chargés, ils sont prêts à partir, mais il faut une bonne coordination logistique », a-t-il ajouté.
Oleksiï Vadatoursky, 74 ans, propriétaire de la principale société ukrainienne de logistique céréalière Niboulon, et son épouse Raïssa Vadatourska étaient chez eux au moment des frappes, selon les autorités ukrainiennes. Millionnaire et « héros de l’Ukraine », Oleksiï Vadatoursky était le 24e Ukrainien le plus riche sur la liste du magazine Forbes en 2021. Avant la guerre sa société exportait des céréales dans 70 pays.
La Russie veut renforcer ses positions dans l’Arctique, à la fois sur le plan économique et militaire, selon une nouvelle doctrine navale russe, signée dimanche par Vladimir Poutine à l’occasion de la Journée de la flotte russe. L’Arctique est en train de « se transformer en une région de concurrence internationale, non seulement du point de vue économique, mais aussi du point de vue militaire », stipule cette doctrine, signée en grande pompe dans le cadre d’une parade navale à Saint-Pétersbourg (nord-ouest).
Compte tenu de ces facteurs, la Russie va renforcer « ses positions dirigeantes dans l’exploration et la conquête de l’Arctique » et de ses gisements de minéraux et assurer sa « stabilité stratégique » dans la zone en renforçant le potentiel militaire des flottes russes du Nord et du Pacifique, précise le document. Dans l’Arctique, le pays souhaite également « développer pleinement la Route maritime du Nord », aussi appelé le Passage du Nord-Est qui relie l’Europe à l’Asie en longeant les côtes russes, pour le transformer en une voie « sécurisée et compétitive qui fonctionnerait toute l’année », selon la doctrine.
Quelques bâtiments ont été endommagés dans « une série d’explosions » à Kharkiv, a annoncé le maire de la deuxième ville ukrainienne, Igor Terekhov. Une personne a été tuée et deux blessées dans la région de Soumy qui a été la cible de « plus de 50 frappes » au cours des dernières 24 heures, selon le gouverneur Dmytro Jyvytsky. Pavlo Kyrylenko, gouverneur de la région de Donetsk, où Moscou concentre le gros de ses attaques, a déclaré que trois civils avaient été tués et huit blessés dans des bombardements samedi.
« Mykolaïv a subi des bombardements massifs aujourd’hui. Probablement les plus forts jusqu’à présent », a écrit le maire de la ville, Oleksandre Senkevytch, sur Telegram, selon lequel de « puissantes explosions » ont été entendues à deux reprises pendant la nuit de samedi à dimanche. Le gouverneur de la région, Vitali Kim, a fait état de deux morts, un couple de civils, dans ces frappes.
La flotte russe se dotera « dans les prochains mois » d’un nouveau missile de croisière hypersonique Zircon qui « ne connaît aucun obstacle », a annoncé dimanche le président Vladimir Poutine, en pleine offensive russe en Ukraine. La flotte russe « est capable d’infliger une riposte foudroyante à tous ceux qui décideront de porter atteinte à notre souveraineté et liberté », a assuré le président russe lors d’une parade navale à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), en soulignant que ses équipements militaires « font l’objet d’un perfectionnement permanent ».
D’une portée maximale d’environ mille kilomètres, les missiles de croisière Zircon appartiennent à une famille de nouvelles armes développées par la Russie et que Poutine qualifie d'« invincibles ». Leurs essais sont effectués depuis octobre 2020.
Les accusations russes sur "une soi-disant attaque ukrainienne de l'Etat-major de la flotte russe à Sébastopol" sont "une provocation délibérée", a déclaré Serguiï Bratchouk, porte-parole de l'administration régionale d'Odessa, dans une vidéo sur Telegram. "La libération de la Crimée ukrainienne occupée se passera d'une autre manière, beaucoup plus efficace", a-t-il ajouté. Selon Moscou, la frappe aurait fait six blessés.
A Ayia Napa, populaire station balnéaire de Chypre, la fête a repris ses droits après deux ans de pandémie, mais sans le flot de touristes russes, naguère deuxième contingent de visiteurs après les Britanniques, un vide difficile à combler. « Cette année, nous attendions 800.000 touristes russes » (comme en 2019), explique Haris Loizides, responsable de l’Association hôtelière de Chypre. Un seuil désormais impossible à atteindre car sur les six premiers mois de l’année, seuls 17.000 touristes russes sont venus sur l’île méditerranéenne, selon les statistiques officielles.
Le marché russe « a été anéanti du jour au lendemain » à la suite des sanctions imposées par l’Union européenne après l’invasion de l’Ukraine par Moscou, constate Christos Angelidis, président de l’Association panchypriote des directeurs d’hôtels. En 2019, avant le début de la pandémie de Covid-19, le secteur clé du tourisme représentait 15 % du PIB et 20 % des 3,9 millions de touristes étaient des Russes. Selon le ministère du Tourisme, l’absence de visiteurs russes pourrait représenter un manque à gagner de 600 millions de dollars.
Depuis vendredi, Kiev et Moscou s'accusent mutuellement d'avoir bombardé une prison pleine de prisonniers de guerre ukrainiens. On fait un point dans cet article.
Dans une vidéo samedi soir, Volodymyr Zelensky a appelé les habitants de la région de Donetsk à évacuer pour échapper à la « terreur russe » et aux bombardements sur ce territoire de l’est du pays, largement sous contrôle de Moscou.
« Une décision gouvernementale a été prise sur l’évacuation obligatoire de la région de Donetsk », a précisé le président Ukrainien. « Plus les habitants quittent la région de Donetsk maintenant, moins l’armée russe tuera de personnes », lance-t-il, précisant qu’à « ce stade de la guerre, la terreur est la principale arme de la Russie », a-t-il encore martelé. Au moins 200.000 civils vivent encore dans les territoires de la région de Donetsk qui ne sont pas sous occupation russe, selon une estimation des autorités ukrainiennes.
Une attaque au drone a visé dimanche l’état-major de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol, faisant cinq blessés, a indiqué le gouverneur de cette ville de la péninsule annexée de Crimée, Mikhaïl Razvojaïev.
Toutes les festivités liées à la Journée de la flotte russe « ont été annulées pour des raisons de sécurité », a annoncé Mikhaïl Razvojaïev, en demandant aux habitants de Sébastopol de ne pas quitter leur domicile « si possible ». C’est la première fois que les autorités russes font état d’une telle attaque depuis le début de la guerre en Ukraine.