Chine : La femme la plus riche d’Asie perd la moitié de sa fortune à cause de la crise immobilière

ÉCONOMIE La vente d’actions par le groupe immobilier Country Garden a été mal perçue par les marchés financiers

20 Minutes avec agences
Le secteur immobilier chinois était en plein essor depuis une réforme décidée par le gouvernement en 1998.
Le secteur immobilier chinois était en plein essor depuis une réforme décidée par le gouvernement en 1998. — CFOTO/Sipa USA/SIPA

La femme la plus riche d’Asie a vu sa fortune fondre de moitié cette semaine à cause de la crise de l’immobilier en Chine. Il s’agit de la discrète Yang Huiyan, dont le capital était évalué en 2021 à 23,7 milliards de dollars.

Selon le classement Bloomberg des milliardaires publié ce jeudi, sa fortune n’est plus que de 11,3 milliards de dollars aujourd’hui. Yang Huiyan est en effet l’actionnaire majoritaire de Country Garden, l’un des plus importants promoteurs immobiliers de Chine. L’entreprise avait réalisé l’an dernier le plus gros chiffre d’affaires du secteur en dépit d’une crise de l’immobilier.


Une vente d’actions mal perçue

Certains groupes luttent pour leur survie comme Evergrande, étranglé par une ardoise de quelque 300 milliards de dollars. Country Garden est en meilleure santé, mais tente toutefois d’accroître ses liquidités à l’approche d’échéances de paiement. Le groupe a mis ce mercredi en vente de nouvelles actions pour lever des fonds, un geste perçu par les marchés comme un signe de vulnérabilité.

L’action Country Garden a ainsi perdu 15 % de sa valeur à la Bourse de Hong Kong, réduisant de fait la fortune personnelle de Yang Huiyan. La quadragénaire est devenue milliardaire depuis qu’elle a hérité en 2005 des actions de son père, le fondateur de Country Garden.

Un secteur fragile et surendetté

La réforme du logement en Chine (1998) a créé un véritable marché immobilier et a entraîné un boom fulgurant du secteur, entretenu par les normes sociales, l’acquisition d’un bien étant souvent un prérequis au mariage. Mais l’endettement massif des promoteurs est perçu par le pouvoir comme un risque majeur pour l’économie et les finances du pays.

Pour réduire cet endettement, Pékin a durci progressivement depuis 2020 les conditions d’accès au crédit pour les promoteurs, tarissant les sources de financement des groupes déjà endettés. Une vague de défauts de paiement a suivi, notamment celui du groupe Evergrande. L’ex-numéro un chinois de l’immobilier doit dévoiler prochainement les prémices d’un plan de restructuration.