Guerre en Ukraine : La Russie au G20, un « pyromane dans une réunion de pompiers », estime le Canada
CONFLIT Retrouvez les infos du samedi 16 juillet sur le conflit ukrainien
- Kramatorsk, ville du Donbass encore sous le contrôle de l'Ukraine, a subi vendredi soir plusieurs bombardements alors que Vinnytsia, beaucoup plus loin du front, continuait de compter ses morts après une frappe russe meurtrière la veille.
- Sur le plan diplomatique, une réunion des ministres des Finances du G20 à Bali, en Indonésie, a donné lieu à un nouvel affrontement entre les Occidentaux et la Russie. Les grands argentiers occidentaux y ont accusé la Russie d'avoir créé avec sa guerre contre l'Ukraine une "onde de choc" dans l'économie mondiale, responsable de la crise alimentaire et énergétique qui frappe de nombreux pays.
- L'opérateur ukrainien de l'énergie nucléaire accuse l'armée russe d'avoir déployé des lanceurs de missiles sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, pour tirer notamment sur les régions de Nikopol et de Dnipro, où des frappes ont été signalées dans la nuit de vendredi à samedi.
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La participation de la Russie à la réunion ministérielle du G20 en Indonésie était « absurde » et « équivalait à inviter un pyromane à une réunion de pompiers », a fustigé samedi la ministre canadienne des finances Chrystia Freeland. « Nous avons objecté fermement et clairement à la présence d’officiels russes », a rappelé la vice-Première ministre canadienne, qui a des racines ukrainiennes, lors d’un point de presse téléphonique.
« L’invasion illégale » de l’Ukraine par la Russie est la seule responsable des « conséquences économiques » subies actuellement dans le monde entier, a ajouté Freeland, avant d’attaquer la délégation russe. « Les technocrates russes de l’économie qui travaillent pour financer la machine de guerre de Poutine sont personnellement complices des crimes de guerre de la Russie tout comme ses généraux », a-t-elle lancé.
Le conflit en Ukraine « préoccupe l’ensemble de l’Occident » mais « ne doit pas faire oublier la sécurité en Afrique », a déclaré samedi à Abidjan le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, de passage en Côte d’Ivoire, après une visite au Niger.
« On a une forme de myopie en Europe et en France, où la guerre en Ukraine mobilise l’ensemble des énergies et c’est bien naturel, c’est un conflit qui préoccupe l’ensemble de l’Occident. Pour autant il ne faut pas oublier l’actualité de la sécurité en Afrique », a-t-il affirmé avant de rencontrer le président ivoirien Alassane Ouattara.
Le nouveau ministre français des Armées s’était entretenu plus tôt avec son homologue ivoirien, Téné Birahima Ouattara, pour évoquer « la situation sécuritaire en Afrique notamment dans la bande sahélo-saharienne ».
Dans le quartier « Rouge » de Konstantinovka, une bourgade de la ligne de front dans l’est de l’Ukraine. Une maison à moitié détruite, un profond cratère, le spectacle de désolation habituel. C’est la troisième fois que le quartier est frappé en quatre jours. Des ouvriers s’affairent à pomper l’eau qui remplit le cratère, d’une dizaine de mètres de diamètre, causé par la roquette qui s’est abattue vers 5 heures du matin samedi. Une canalisation d’eau a été touchée.
Des dizaines d’habitants du quartier contemplent le spectacle, les yeux las. Routine lugubre de la guerre. Une femme s’approche, met sa main devant sa bouche devant le triste spectacle, et s’éloigne sans mot dire. Mais Olga Dekanenko, elle, sourit presque.
« Nous sommes en vie, c’est une bonne journée », dit cette femme de 67 ans, en déambulant, s’appuyant sur sa canne, dans les ruines de sa maison. « La maison où sont nés mes deux enfants », explique-t-elle fièrement en ramassant dans les gravats des photos de famille.
Des responsables russes ont visité l’Iran au moins deux fois cet été afin d’inspecter des drones de combat que devrait livrer Téhéran à Moscou, englué dans son offensive en Ukraine, a affirmé samedi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan.
L’armée iranienne a présenté ses drones à une délégation russe le 8 juin et le 5 juillet sur la base aérienne de Kachan, à 200 km au sud de Téhéran, selon des images satellites dévoilées par le gouvernement américain, la Russie cherchant à muscler son arsenal face à la résistance de l’armée ukrainienne dans l’est du pays.
« Nous publions ces images prises en juin montrant les drones iraniens que la délégation russe a passés en revue ce jour-là. Cela suggère un intérêt soutenu des Russes pour acquérir des drones de combat iraniens », a souligné Jake Sullivan.
Une réunion des ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales du G20 en Indonésie s’est achevée samedi sans communiqué conjoint faute de consensus entre les pays membres après des désaccords sur l’offensive russe en Ukraine.
Pendant les deux jours de réunion sur l’île de Bali, les grands argentiers ont cherché des réponses aux crises alimentaire et énergétique mondiales et à l’accélération de l’inflation.
Mais une nouvelle confrontation entre les Occidentaux qui dénoncent l’impact de la guerre en Ukraine sur l’économie et la Russie qui accuse les sanctions occidentales d’être à l’origine de la détérioration de la conjoncture, a rendu un accord impossible.
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s’est rendu auprès des soldats impliqués dans l’offensive en Ukraine, a annoncé ce samedi le ministère, sans préciser la date de cette visite, la deuxième après une première en juin –, ni si elle avait eu lieu en Ukraine ou en Russie.
Il a « donné les instructions nécessaires pour accroître encore » les mesures afin « d’exclure la possibilité que le régime de Kiev ne lance des frappes massives (…) sur les infrastructures civiles et habitations dans le Donbass et d’autres régions », a ajouté le ministère.
Le gouverneur de la région de Dnipro, Valentyn Reznichenko, a dénoncé samedi « un déluge de feu dans la matinée » sur le territoire de Nikopol, avec des tirs « de missiles Grad sur des quartiers résidentiels », et 12 bâtiments, une école et une université endommagés.
A Nikopol, « les sauveteurs ont trouvé deux personnes mortes dans les ruines », a-t-il annoncé. Vendredi soir, l'armée de l'air ukrainienne avait indiqué que des missiles russes Kh-101 avaient été tirés vers 22 heures de la mer Caspienne sur Dnipro, dont quatre ont été détruits.
Les forces armées russes ont détruit une usine dans la ville ukrainienne de Dnipro qui produisait des pièces pour les missiles balistiques Tochka-U, a annoncé ce samedi le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Le bilan s’est alourdi après une frappe russe sur Vinnytsia, une ville éloignée de la ligne de front et située dans le centre de l’Ukraine. Il s’élève à présent à 24 morts après qu’une femme est décédée à l’hôpital des suites de ses brûlures. La Russie affirme que les frappes avaient visé une réunion de responsables militaires ukrainiens et de fournisseurs d’armes étrangers.
Le président américain Joe Biden va s’efforcer samedi, pour sa dernière journée en Arabie saoudite, de promouvoir sa vision pour le Moyen-Orient et d’enrayer la volatilité des prix du pétrole qui pèse sur l’économie mondiale.
Il doit annoncer entre autres que les Etats-Unis ont promis un milliard de dollars en soutien à la sécurité alimentaire « à court et à long terme » au Moyen-Orient et en Afrique du nord, a dit samedi un haut responsable de la Maison-Blanche lors d’un entretien avec des journalistes.
Le président américain devait avoir des réunions bilatérales avec les dirigeants de l’Egypte, des Emirats arabes unis et de l’Irak, et participer à un sommet dit du « CCG + 3 ».
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré samedi aux journalistes que les responsables des finances du G20 étaient parvenus à un consensus solide sur de nombreuses questions. Notamment sur la nécessité de faire face à une aggravation de la crise de la sécurité alimentaire, malgré les divergences sur la guerre de la Russie en Ukraine qui ont empêché les dirigeants de publier une déclaration commune, rapporte l’agence de presse AP.
La ligne de front reste assez stable en Ukraine. « Les opérations offensives russes restent réduites dans leur portée et leur ampleur », souligne le ministère de la Défense britannique qui affirme que, contrairement à leurs annonces, les militaires russes ne sont pas entrés dans la ville de Siversk. « La Russie a déjà fait des déclarations de succès prématurées et fausses », souligne Londres qui estime qu’elles ont pour but de « démontrer le succès au public national et renforcer le moral des forces combattantes ».
Des bombardements ont touché la ville de Tchougouïv, dans la région de Kharkiv, dans la nuit de vendredi à samedi, tuant au moins deux personnes. Deux personnes ont été blessées et les recherches sont encore en cours dans les décombres, précise le ministère de l'Intérieur ukrainien ce samedi matin.
Dans les zones occupées d’Ukraine, de nombreux citoyens continuent à résister. Des attentats se produisent régulièrement sur les « dirigeants » russes des zones occupées et on peut voir des tracts affichés dans les rues, malgré les risques encourus.
Le géant gazier russe Gazprom a annoncé samedi avoir officiellement demandé au groupe allemand Siemens de lui remettre une turbine réparée au Canada afin d’assurer les opérations du gazoduc Nord Stream, qui alimente l’Europe.
Le sort de cette turbine, présentée par Gazprom comme essentielle au fonctionnement d’une station de compression de gaz de Nord Stream, jette depuis plusieurs semaines le doute sur l’avenir des livraisons d’or bleu russe vers l’Europe.
Cet équipement avait été envoyé par Siemens au Canada pour être réparé. Malgré les sanctions qui visent Moscou pour son offensive en Ukraine, Ottawa a annoncé qu’il renverrait bien la turbine en Allemagne, Siemens devant la remettre à Gazprom. Mais le groupe russe dit n’avoir aucune garantie de pouvoir la récupérer.
Joe Biden va annoncer samedi une aide d’un milliard de dollars pour améliorer la sécurité alimentaire au Moyen Orient et en Afrique du nord, menacée depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, selon un responsable de la Maison-Blanche.
Ce montant sera engagé « à court et à long terme », a précisé ce responsable, qui n’a pas souhaité être identifié, au moment où Joe Biden conclut en Arabie saoudite sa tournée au Moyen-Orient.
Une réunion des ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales du G20 en Indonésie devrait s’achever samedi sans communiqué conjoint, ont indiqué à l’AFP deux sources au sein des délégations, faute de consensus après des débats dominés par l’offensive russe en Ukraine.
La réunion de deux jours sur l’île de Bali a donné lieu à une nouvelle confrontation entre les Occidentaux, qui dénoncent l’impact de la guerre en Ukraine dans l’accélération de l’inflation, et les crises alimentaire et énergétique, tandis que la Russie accuse les sanctions occidentales d’être à l’origine de la détérioration des conditions de l’économie mondiale.
Deux Français membre de la légion internationale et qui combattent aux côtés des Ukrainiens ont accepté de répondre à BFMTV. D’après eux, « Poutine ne s’arrêtera pas à l’Ukraine, donc le mieux c’est de le stopper le plus tôt possible ». Ces anciens militaires aident à former les soldats ukrainiens sur le terrain et envisagent de rester en Ukraine jusqu’à la fin de la guerre.
« On ne parle pas d’armes très lourdes on parle d’armes anti-tanks où la majorité des Ukrainiens ne sont pas formés dessus, et cela c’est quelque chose qu’ils recherchent beaucoup », précisent-ils.
Kramatorsk, ville du Donbass encore sous le contrôle de l’Ukraine, a subi vendredi soir plusieurs bombardements au moment où Vinnytsia, beaucoup plus loin du front, continuait de compter ses morts après une frappe russe meurtrière la veille.
La frappe sur la place centrale de Kramatorsk, nommée Place de la Paix, a laissé un cratère de deux mètres et brisé les vitres des immeubles alentours mais n’a pas fait de victime car elle est intervenue après le couvre-feu, selon un responsable de la défense antiaérienne de la 81e brigade ukrainienne, sous couvert d’anonymat.
« J’étais sur mon balcon, j’ai vu un truc en train de brûler au milieu de la place, puis ça a explosé », témoigne Genya, un habitant de 72 ans. Auparavant, au moins trois frappes avaient touché le sud de Kramatorsk, vers l’aéroport, où des reporters de l’AFP ont vu un important panache de fumée. Depuis une hauteur, ils en ont aperçu un autre au-dessus de Sloviansk, ville également convoitée par les Russes.
L’opérateur ukrainien de l’énergie nucléaire accuse l’armée russe d’avoir déployé des lanceurs de missiles sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine, pour tirer notamment sur les régions de Nikopol et de Dnipro, où des frappes ont été signalées dans la nuit de vendredi à samedi.
« Les occupants russes ont installé des systèmes de tirs de missiles sur le territoire de la centrale nucléaire de production électrique de Zaporijjia », a indiqué Petro Kotin, président d’Energoatom, sur Telegram, après un entretien télévisé sur la chaîne ukrainienne United News.
« La situation (à la centrale) est extrêmement tendue et la tension s’accroît de jour en jour. Les occupants y amènent leur machinerie, y compris des systèmes de missiles avec lesquels ils ont déjà frappé de l’autre côté de la rivière Dnipro et sur le territoire de Nikopol », à 80 km au sud-ouest de Zaporijjia, a-t-il indiqué. Jusqu’à 500 soldats russes se trouvent toujours sur le site de la centrale et qu’ils le « contrôlent », selon lui.
L’Ukraine a annoncé vendredi avoir reçu sa première livraison d’un système sophistiqué de lance-roquettes multiples, s’ajoutant à un arsenal d’artillerie à longue portée fourni par l’Occident.
« Les premiers MLRS M270 sont arrivés ! Ils seront de bonne compagnie pour les Himars sur le champ de bataille », a écrit le ministre ukrainien de la Défense Oleksiy Reznikov sur les réseaux sociaux, en référence aux systèmes de roquettes de précision américains récemment déployés dans le conflit. « Aucune pitié pour l’ennemi », a-t-il ajouté.
Londres avait annoncé en juin la livraison de lance-roquettes M270 MLRS d’une portée de 80 kilomètres, en complément des systèmes d’artillerie de précision américains Himars de même portée envoyés par Washington.