Guerre en Ukraine : Victimes civiles, blé cher et pénurie de gaz... Le conflit en quatre infographies

RECAP' « 20 Minutes » vous résume les enjeux et l'avancée du conflit entre Kiev et Moscou en infographies

20 Minutes avec AFP
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Carte de la situation en Ukraine au 15 juillet à 9 heures.
Carte de la situation en Ukraine au 15 juillet à 9 heures. — Simon MALFATTO, Sophie RAMIS, Kenan AUGEARD / AFP
  • Moscou continue à pilonner l’Ukraine. Les armées s’opposent et les gains territoriaux sont mineurs ces derniers jours mais de nombreux civils périssent, tués par les bombardements.
  • La Russie tente de faire pression sur les Occidentaux. Le gazoduc Nord Stream, qui alimente l’Europe, est actuellement à l’arrêt pour dix jours mais les dirigeants qui soutiennent Kiev s’inquiètent que cette décision soit une vengeance définitive de Moscou.
  • Le prix du blé a drastiquement augmenté depuis le début du conflit et les pourparlers entre Kiev et Moscou se poursuivent, Ankara se positionnant comme médiateur. L’objectif est de faire sortir des millions de tonnes de céréales d’Ukraine alors que des crises alimentaires se déclarent partout dans le monde. 20 Minutes revient sur les éléments-clefs de la guerre en Ukraine et les grands tournants de la semaine en infographies.

En ce 142e jour de guerre, Moscou continue à bombarder massivement l’Ukraine. Des frappes russes sur Vinnytsia, une ville du centre de l’Ukraine, ont fait au moins 23 morts jeudi, soulevant des critiques internationales. Le Kremlin a affirmé vendredi avoir visé une réunion de commandement des forces ukrainiennes, tandis que Kiev affirme que la Russie est devenue un « état terroriste »

L’Ukraine a de son côté lancé depuis plusieurs semaines une contre-offensive pour reprendre Kherson, unique capitale régionale capturée par Moscou depuis le 24 février. Si la ligne de front reste relativement stable, ces attaques sont de plus en plus puissantes, avec de nouveaux systèmes de roquettes américains et européens, ciblant les dépôts d’armes. Voici un point en infographies sur cette nouvelle semaine de guerre en Ukraine, se terminant ce vendredi, 142e jour de conflit.

Bombardements et contre-offensive dans le Donbass

Carte de la situation en Ukraine au 15 juillet à 9 heures.
Carte de la situation en Ukraine au 15 juillet à 9 heures. - Simon MALFATTO, Sophie RAMIS, Kenan AUGEARD / AFP

La Russie continue à pilonner l’Ukraine. Jeudi, le secrétaire général de l’ONU s’est dit « atterré » et l’Union européenne a dénoncé de nouvelles « atrocités » après des frappes russes sur Vinnytsia une ville du centre de l’Ukraine qui ont fait au moins 23 morts, un « acte ouvertement terroriste » pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

D’autres frappes ont touché Mykolaïv et Kharkiv. Elles sont intervenues précisément au moment où se préparait à La Haye une conférence sur les crimes commis en Ukraine organisée par la Cour pénale internationale (CPI), la Commission européenne et les Pays-Bas.

L’Ukraine a de son côté lancé depuis plusieurs semaines une contre-offensive pour reprendre Kherson, unique capitale régionale capturée par Moscou depuis le 24 février. Si la ligne de front reste relativement stable, ces attaques sont de plus en plus puissantes, avec de nouveaux systèmes de roquettes américains et européens, ciblant les dépôts d’armes.

Les lourdes pertes civiles

Carte d'Ukraine pointant les victimes civiles recensées par l'ONG Acled entre le début du conflit le 24 février et le 8 juillet.
Carte d'Ukraine pointant les victimes civiles recensées par l'ONG Acled entre le début du conflit le 24 février et le 8 juillet. - Laurence SAUBADU, Sophie RAMIS, Kenan AUGEARD / AFP

L’analyse de photographies par satellite ou issues des réseaux sociaux révèle une augmentation brutale du nombre des enterrements dans les régions d’Ukraine occupées par les Russes, selon un rapport publié vendredi par une ONG. Au cimetière Starokrymske de Marioupol  (sud-est), par exemple, les auteurs du rapport estiment qu’environ 1.000 nouvelles tombes sont observables sur une période de cinq mois, entre le 21 octobre 2021 et le 28 mars 2022 – un mois après le début de la guerre.

Le rythme des inhumations a ensuite fortement augmenté avec 1.141 nouvelles sépultures visibles sur les images satellites entre le 28 mars et le 12 mai et plus de 1.700 autres entre le 12 mai et le 29 juin, selon les auteurs du rapport.

Le bureau des droits humains des Nations unies évalue à 5.000 le nombre des civils tués en Ukraine depuis le début de l’invasion, mais reconnaît que le bilan réel est probablement beaucoup plus élevé. L’Ukraine évalue à 22.000 le nombre des civils ayant péri rien que dans la ville de Marioupol, théâtre des combats les plus violents de la guerre jusqu’à présent.

Le blé de la guerre

Évolution du cours du blé sur le marché Euronext depuis juillet 2021.
Évolution du cours du blé sur le marché Euronext depuis juillet 2021. - Laurence SAUBADU / AFP

Sous la houlette de la Turquie, les discussions se poursuivent afin de tenter de débloquer les céréales ukrainiennes, dont le monde manque cruellement depuis le début de l’invasion russe. Le ministère russe de la Défense a indiqué vendredi qu’un « document final » sera prêt sous peu pour permettre l’exportation de céréales d’Ukraine, après des négociations impliquant Moscou, Kiev, Ankara et l’ONU cette semaine.

D’après le porte-parole du ministère russe, Igor Konachenkov, les mesures proposées par Moscou doivent permettre d’empêcher « les chaînes logistiques concernées d’être utilisées pour des livraisons d’armes au régime de Kiev ».

De son côté, l’opérateur ferroviaire allemand Deutsche Bahn s’est dit prêt vendredi à « considérablement » accélérer les exportations de céréales ukrainiennes via son réseau ferroviaire. Quelque 20 millions de tonnes de céréales sont bloquées dans des silos ukrainiens, en particulier à Odessa (sud), ne pouvant pas être exportées par la mer en raison de la guerre. Depuis le début de la guerre, le prix des céréales, et notamment du blé, augmente, favorisant les crises alimentaires.

Moscou coupe les robinets de gaz

Graphique montrant le flux de gaz naturel de Nord Stream 1, en millions de mètres cubes par jour du 1er février au 10 juillet 2022.
Graphique montrant le flux de gaz naturel de Nord Stream 1, en millions de mètres cubes par jour du 1er février au 10 juillet 2022. - STAFF / AFP

Nord Stream est actuellement à l’arrêt pour dix jours pour des raisons de maintenance et les pays européens craignent que Moscou prétexte un motif technique pour stopper durablement ses livraisons et ainsi faire pression sur eux dans le contexte du conflit en Ukraine. Avant même l’arrêt de Nord Stream, la Russie avait fortement réduit les livraisons ces dernières semaines en les justifiant par le manque de turbines Siemens, nécessaires selon elle pour faire fonctionner les stations de compression du gazoduc et dont plusieurs unités ont été envoyées au Canada pour réparation.

Mercredi, Gazprom informe ne pas pouvoir garantir le bon fonctionnement du gazoduc, se disant dans l’impossibilité de confirmer qu’il récupérera une turbine allemande réparée au Canada. Les difficultés autour des livraisons par Nord Stream interviennent au moment où les pays européens s’efforcent de remplir leurs réserves pour l’hiver.

« La Russie utilise l’énergie, comme elle utilise l’alimentation, comme une arme de guerre », a regretté Emmanuel Macron. « Nous devons aujourd’hui nous préparer à un scénario où il nous faut nous passer en totalité du gaz russe », averti le président français.