Covid-19 : Sept ans de prison pour un ex-influenceur, après l’escroquerie au « quoi qu’il en coûte »
JUSTICE Le jeune homme était suivi au début du procès par plus de 51.000 abonnés sur Snapchat et 13.000 sur Instagram
Un ex-influenceur de 24 ans a été condamné mercredi à Paris à sept ans d’emprisonnement et 80.000 euros d’amende, pour avoir mis en place une escroquerie aux aides Covid-19 destinées aux entreprises.
Le jeune homme, dont l’alias en ligne était « PA7 », a été reconnu coupable notamment d’escroquerie et blanchiment en bande organisée, se voyant aussi infliger une interdiction définitive de gérer une entreprise et une inéligibilité de 5 ans.
Un exemple
« Le tribunal a voulu faire un exemple, il en a fait un exemple », a regretté son avocate Me Carole Foissy en sortant de la salle d’audience, indiquant étudier l’opportunité de faire appel.
Paul Antony de son vrai nom avait reconnu avoir organisé, à partir de mars 2020, une escroquerie au fonds de solidarité, en remplissant des formulaires falsifiés, au nom d’autoentrepreneurs ou d’indépendants recrutés à l’aide de « publicités » sur les réseaux sociaux.
Beaucoup de tentatives ont échoué mais d’autres ont fonctionné : sur l’argent public versé, il prenait alors une commission.
Détournement de fonds publics
« Le fonds de solidarité était destiné, au nom de la solidarité nationale, à soutenir les citoyens frappés par la pandémie », a relevé la présidente du tribunal en rendant sa décision, parlant d’une « délinquance opportuniste » qui a « porté atteinte au pacte social ».
Alors que le prévenu contestait les montants issus des investigations, affirmant avoir en réalité touchée une somme bien moindre, le tribunal a estimé qu’il était lié à près de 700 demandes frauduleuses, pour 33,8 millions d’euros réclamés et 7,5 millions effectivement versés entre mars 2020 et juillet 2021. Soit, avec une commission d’environ 40 %, plus de 3 millions d’euros pour « PA7 », a précisé la présidente.
Arrêté à Dubaï
Arrêté en juillet 2021 à Dubaï, le jeune homme était suivi au début du procès par plus de 51.000 abonnés sur Snapchat et 13.000 sur Instagram.
Julien M., qui avait accompagné en décembre 2020 son ami à Dubaï où ils ont « flambé » jusqu’à l’été 2021, a été condamné à cinq ans d’emprisonnement et 80.000 euros d’amende, avec la même inéligibilité et interdiction de gérer.
Pour avoir rempli des dossiers d’aides, participé à la « logistique » ou au « blanchiment » des fonds, trois hommes et une femme se sont vu infliger des peines de deux à quatre ans ferme, avec des amendes allant jusqu’à 80.000 euros. Enfin, un « client » de PA7 a été condamné à six mois avec sursis. D’autres procédures se poursuivent concernant les autres bénéficiaires indus présumés.