Suède : Pourquoi un patron a relayé sur Internet la liste de 570 employés licenciés

TRAVAIL Selon Sebastian Siemiatkowski, le patron de Klarna, le document mis en ligne a pour but d’aider les licenciés à attirer les recruteurs

avec agence
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Page du site Internet LinkedIn, réseau social destiné aux professionnels.
Page du site Internet LinkedIn, réseau social destiné aux professionnels. — RICHARD B. LEVINE/NEWSCOM/SIPA

Sebastian Siemiatkowski, le patron de Klarna, a surpris son monde. Mardi, il a relayé sur ses réseaux publics la liste des employés récemment licenciés par la fintech suédoise, rapportent Les Echos. Ces derniers font partie de la vague de licenciement annoncée la semaine dernière par le leader mondial du paiement fractionné. Klarna avait déclaré vouloir se séparer de 10 % de ses effectifs, soit 700 salariés, en raison de la dégradation de la situation économique.

Au total, 570 employés sont concernés par ce document rendu public. Celui-ci fait apparaître leurs noms et prénoms mais aussi leur fonction, leur lieu de résidence et un lien qui renvoie vers leur compte LinkedIn. La liste indique également les préférences de ces licenciés concernant leurs conditions de travail : s’ils préféraient travailler à distance, en présentiel ou alors mélanger les deux modes.

Une « mine d’or » pour les recruteurs

Sebastian Siemiatkowski a affirmé que cette initiative a pour but d’aider les personnes licenciées. Cette liste doit permettre à des entreprises de trouver leurs futurs employés parmi les développeurs, commerciaux ou encore experts en marketing. « J’espère que tout le monde comprend que ce document est une mine d’or […]. Je suis sûr que ces personnes ne seront pas disponibles très longtemps », a commenté le cofondateur de Klarna.

L’entreprise fait savoir que toutes les personnes présentes sur cette liste ont donné leur accord pour qu’elle soit publiée. Toutefois, certaines voix se sont élevées pour dénoncer la méthode de la société. « Bien sûr, l’aide à la reconversion, le reclassement entre employeurs, cela se fait beaucoup dans l’écosystème start-up, où la culture d’entreprise est très forte. Mais sur une base bilatérale, pas sur la place publique », a déclaré Alain Clot, le président de l’association France Fintech.


Le service presse de Klarna en France nous a contactés et affirme que cette initiative ne vient pas de Sebastian Siemiatkowski mais d’un employé « non touché par la réduction des effectifs » qui aurait créé un document Google Sheet. Cette liste n’aurait « jamais été soumise à l’approbation de Klarna ou de Sebastian », indique le service presse. Le patron aurait simplement décidé « de la mettre en avant sur ses propres canaux publics afin d’accroître sa visibilité au sein de son vaste réseau de recruteurs ». Le Google sheet « avait déjà été partagé de nombreuses fois par de nombreuses personnes », se défend la société.