Guerre en Ukraine : La Turquie prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l’Otan
CONFLIT Revivez toutes les informations du samedi 14 mai liées au conflit en cours en Ukraine
L’ESSENTIEL
- Des combats particulièrement intenses se poursuivent dans la région du Donbass, sans avancée russe significative, tandis que des négociations « très difficiles » se déroulent sur le sort des derniers défenseurs de Marioupol.
- En Finlande, le parti social-démocrate se réunit ce matin pour décider s’il soutient la candidature finlandaise à l’OTAN.
- Ce samedi, c’est la grande finale de l’Eurovision et les grands favoris de ce concours sont les Ukrainiens du groupe Kalush Orchestra. Remporteront-ils le titre cette année ?
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est félicité de la victoire de son pays à l’Eurovision samedi en faisant le lien avec l’invasion russe, avec cette phrase écrite sur sa page Facebook : « Notre courage impressionne le monde, notre musique conquiert l’Europe ». Le groupe ukrainien Kalush Orchestra, dont la chanson Stefania mêle hip-hop et musique traditionnelle, a recueilli 631 points, devant le Britannique Sam Ryder et son titre Space Man (466 points) et la chanteuse espagnole Chanel avec Slo Mo (459 points), lors de la soirée organisée à Turin, en Italie.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accueilli à Kiev une délégation de parlementaires américains menée par Mitch McConnell, le chef de la minorité républicaine au Sénat américain, selon un communiqué publié par la présidence ukrainienne. « J’attends avec impatience le soutien américain à de nouvelles sanctions. En outre, nous estimons que la Russie devrait être officiellement reconnue comme un Etat sponsor du terrorisme », a déclaré durant leur rencontre Volodymyr Zelensky, cité dans le communiqué. Il a également remercié « les Etats-Unis pour leur leadership dans le soutien à l’Ukraine », estimant qu’ils ne protégeaient pas seulement son pays « mais aussi les valeurs et libertés démocratiques, le droit des nations à choisir librement leur futur ».
La Turquie est prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l’Otan et des motifs qui suscitent l’hostilité d’Ankara vis-à-vis de cet élargissement, a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu. « La grande majorité du peuple turc est contre l’adhésion de ces pays qui soutiennent l’organisation terroriste PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et ils nous demandent de bloquer cette adhésion », a affirmé le ministre avant une rencontre de l’Otan à Berlin à laquelle participent ses homologues finlandais et suédois. « Mais ce sont des questions dont nous devons parler bien sûr avec nos alliés de l’Otan ainsi qu’avec les pays » concernés, a-t-il ajouté. La Finlande et la Suède ne peuvent être admises qu’après un vote à l’unanimité des membres existants de l’Alliance atlantique, que la Turquie menace de bloquer.
Le chef de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto s’est dit confiant, dans la possibilité de s’entendre avec la Turquie, malgré l’hostilité affichée par le président turc Recep Tayyip Erdogan à l’entrée dans l’Otan de son pays et de la Suède.
S’exprimant avant une série de discussions avec les membres de l’Otan, dont la Turquie, à Berlin, Pekka Haavisto s’est dit « confiant dans le fait qu’à la fin nous trouverons une solution et que la Finlande et la Suède deviendront membres de l’Otan ».
« Nous avons l’habitude de subir des sanctions, mais ce qui nous étonne, c’est la vague de russophobie que nous avons subie de la part de pays civilisés […] Même aux heures les plus sombres de l’Histoire, un renvoi de diplomates d’une telle envergure n’a jamais existé », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse.
« Les choix que nous faisons s’expliquent par la guerre totale lancée par l’Occident à notre égard. Nous avons absolument tout fait pour éviter la confrontation », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères.
« La qualité de vie des Européens est dictée par les Etats-Unis », a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse ce samedi. « On sent que les pays se sentent obligé d’adhérer à l’Otan », a ajouté Sergueï Lavrov, assurant que l’Union européenne était en train de perdre « son indépendance » face au « diktat » des Etats-Unis.
L’Arche de l’Amitié des Peuples s’appelle désormais l'« Arche de la Liberté du Peuple ukrainien ». Le conseil municipal de Kiev a décidé de rebaptiser cet emblématique monument soviétique du centre-ville de la capitale.
Les élus municipaux ont en outre « approuvé une liste de plus de 40 monuments et emblèmes mémoriaux qui devront être retirés des rues et bâtiments de la capitale pour être transmis au musée du totalitarisme ». Le processus prendra un peu de temps et impliquera « des spécialistes », notamment des historiens, « pour ne pas prendre de décision hâtive », a précisé le maire de la capitale, Vitali Klitschko.
Le parti social-démocrate de la Première ministre finlandaise Sanna Marin a donné son avis ce samedi sur la candidature de la Finlande à l'Otan. Sur les 60 membres de la direction du parti, 53 ont voté pour, 5 contre et deux se sont abstenus
« (…) Si tout le monde commence à imposer de telles restrictions à l’exportation ou même à fermer les marchés, cela ne fera qu’aggraver la crise et cela nuira aussi à l’Inde et à ses agriculteurs », a déclaré le ministre allemand de l’Agriculture, Cem Özdemir alors que l’Inde a décidé d’interdire les exportations de blé après une récente vague de chaleur. « Nous appelons l’Inde à prendre ses responsabilités en tant que membre du G20 », a-t-il ajouté.
« Il y a dans le monde une personne à laquelle Poutine aurait du mal à dire non. Nous sommes confiants que la Chine, forte et noble, peut prendre des décisions difficiles pour une bonne cause », a lancé, lors d’une conférence de presse, Natalia Zarytska, l’épouse d’un combattant résistance aux forces russes dans le port stratégique de Marioupol.
« Nous appelons son Excellence, le président chinois Xi Jinping, à faire preuve (…) d’une grande sagesse orientale et à œuvrer pour sauver les défenseurs de Marioupol », a-t-elle ajouté
Les Ukrainiens, favoris de la compétition, devraient bénéficier d’un large vote de solidarité lors de la finale de l’Eurovision ce soir à Turin. « Gagner l’Eurovision nous donnerait beaucoup d’espoir de gagner la guerre » contre la Russie, confiait à l’AFP une fan ukrainienne.
Le pays concourt avec le groupe ukrainien Kalush Orchestra, dont la chanson « Stefania » mêle hip-hop et musique traditionnelle sur des paroles intimistes. Ecrite avant la guerre, la chanson résonne fortement avec l’actualité : « Je trouverai toujours le chemin de la maison même si toutes les routes sont détruites ».
A six sur scène, les membres du groupe, tous en âge de combattre, bénéficient d’une dispense provisoire délivrée par le gouvernement de Kiev, mais ils devront rentrer chez eux prendre les armes dès la fin du concours. L’un d’eux « a rejoint la défense territoriale de Kiev au troisième jour de la guerre », a confié le chanteur Oleh Psiuk à l’AFP. « Nous sommes très inquiets pour lui, nous espérons le retrouver sain et sauf à notre retour ».
« Vladimir Poutine a souligné que la fin de la politique traditionnelle de la neutralité militaire serait une erreur, puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », indique un communiqué du Kremlin, après un entretien téléphonique avec son homologue finlandais Sauli Niinistö.
« Un tel changement de l’orientation politique du pays peut avoir un impact négatif sur les relations russo-finlandaises qui se sont développées pendant des années dans l’esprit du bon voisinage et de la coopération entre partenaires, en étant mutuellement avantageuses », assure le communiqué du Kremlin.
« La conversation a été directe et sans détour et s’est passée sans contrariété. Eviter les tensions a été considéré comme important », a déclaré Sauli Niinistö, alors que la candidature du pays nordique à l’Otan est imminente et suscite l’hostilité de Moscou.
Les sept grandes puissances économiques veulent « accélérer les efforts » pour « mettre un terme à la dépendance à l’énergie russe », selon le communiqué publié au terme d’une réunion de trois jours dans le nord de l’Allemagne.
« Nous ne reconnaîtrons jamais les frontières que la Russie a essayé de changer par son intervention militaire », indiquent les chefs de la diplomatie dans une déclaration diffusée à l’issue d’une réunion de trois jours à Wangels, au nord de l’Allemagne
Ceci est la prédiction du chef du renseignement militaire ukrainien, selon qui « le tournant aura lieu dans la deuxième partie d’août ». « La plupart des opérations militaires seront terminées d’ici la fin de l’année », assure Kyrylo Boudanov dans un entretien à la chaîne britannique Sky News. Il admet cependant que la victoire ne sera « pas facile »
A l’issue de cette guerre, « nous rétablirons le pouvoir ukrainien dans tous les territoires que nous avons perdus, y compris le Donbass et la Crimée », a-t-il assuré.
Jeux olympiques des sourds se terminent dimanche à Caxias do Sul, dans le sud du Brésil. À 11.000 km du conflit qui frappe son pays, l’Ukrainienne Rymma Filimoshkina a décroché une médaille d’or au lancer du marteau. Avec 116 podiums, les Ukrainiens cartonnent à deux jours de la fin des compétions.
« Ici, nous montrons au monde que nous existons, que nous sommes un pays puissant, indépendant et démocratique », déclare Valerii Sushkevych, président du Comité paralympique ukrainien, présent à Caxias do Sul. « Un soldat m’a appelé d’Ukraine pour me dire qu’il regardait nos compétitions entre les batailles et que la rage de vaincre de nos sportifs était une source d’inspiration », révèle-t-il.
« Il y a des éclairs. Et il y a des éclairs patriotiques », tweete, Melinda Simmons, ambassadrice britannique en Ukraine.
Alors que la Finlande doit décider dimanche de candidater ou non à l’Otan, les opérateurs finlandais ont assuré que la Russie avait cessé durant la nuit de vendredi à samedi, ses livraisons d’électricité à la Finlande. L’entreprise responsable des ventes d’électricité russe à la Finlande, RAO Nordic, avait annoncé vendredi son intention de cesser ses livraisons à minuit, invoquant des impayés.
Pour beaucoup de Finlandais vivant près de la frontière avec le puissant voisin russe, l’imminence d’une candidature de la Finlande à l’Otan, qui doit être officialisée ce dimanche, est accueillie avec soulagement.
« On aurait dû adhérer plus tôt », lance Martti Kailio, 73 ans, qui garde son fusil à portée de main et dont la maison a vue sur la Russie. « Je ne suis plus trop inquiet de la situation, maintenant que nous rejoignons la communauté occidentale, l’aide viendra », dit Veli-Matti Rantala, un ancien pilote maritime de 72 ans, dont la ferme est à quelques pas de la frontière russe à Suokumaa. Pour lui, rejoindre l’alliance est une « nécessité ».
Si le danseur brésilien David Motta, soliste au Bolchoï, explique avoir été le premier à quitter Moscou au lendemain de l’invasion de la Russie en Ukraine, il assure que « tous les danseurs étrangers » du Bolchoï ont fini par suivre le mouvement. « C’est clair qu’il fallait partir », par solidarité envers le peuple ukrainien. « La seule question, c’était comment », a-t-il poursuivi.
Craignant une fermeture des frontières, il a élaboré son « plan de fuite » dès le 24 février, réservant aussitôt un vol pour Istanbul, d’où il a rejoint le Brésil, via Milan. Après « plusieurs nuits blanches, sans savoir comment prendre un nouveau départ », il va rejoindre le Staatsballett de Berlin.
Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov luttant à Azovstal, a lancé un appel aux Etats-Unis « pour évacuer nos blessés et (qu’ils) mobilisent tous les efforts pour aider à l’extraction de notre régiment » de cet encerclement. « Il y a près de 600 blessés sur Azovstal, les Russes continuent de bombarder l’hôpital militaire », a-t-il témoigné depuis l’usine. « Nous allons résister tant que nous pourrons (…), si on ne l’avait pas fait, cette horde irait plus loin ».
Selon l’Institut américain d’étude de la guerre (ISW), Vladimir Poutine « entend probablement annexer le sud et l’est de l’Ukraine à la Fédération de Russie dans les prochains mois ».
« L’Ukraine et ses partenaires occidentaux ne disposent probablement que d’une fenêtre d’opportunité réduite pour appuyer une contre-offensive dans les territoires occupés avant » leur annexion, selon cet organisme.
Dans le Donbass, les combats entre forces russes et ukrainiennes font rage. « Il y a des combats nourris à la frontière avec la région de Donetsk, près de Popasna », a indiqué Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.
Ce dernier a fait état de nombreuses pertes en matériel et en personnel du côté russe. « C’est une horreur mais ils essaient encore de parvenir à leurs fins. Mais d’après les interceptions (de communications téléphoniques), nous comprenons qu’un bataillon entier a refusé d’attaquer car ils voient ce qui est en train de se passer », a-t-il relevé. « Nous continuons de voir que les Russes ne font pas de prise significative » dans cette région, a confirmé un responsable américain de la Défense.
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