Corée du sud : Qui est Yoon Suk-yeol investi président, en pleines tensions intercoréennes ?
NOUVELLE TETE Yoon Suk-yeol prend ses fonctions avec un taux de popularité d'à peine 41%
La Corée du Sud a investi ce mardi son nouveau président. Yoon Suk-yeol débute son mandat de cinq ans alors que les relations avec la Corée du Nord traversent une période de fortes tensions. Mais qui est ce conservateur de 61 ans et à quoi ressemblera sa politique ? On fait le point.
Troquer les joujoux nucléaires contre des gros sous
Pour sa première prise de position, Yoon Suk-yeol a appelé la Corée du Nord à renoncer à son arsenal nucléaire en échange d’une aide économique massive. La Corée du Nord, de plus en plus belliqueuse, a mené depuis janvier une série record de quinze essais de missiles dont deux la semaine dernière. Séoul et Washington la soupçonnent aussi de vouloir reprendre prochainement ses essais nucléaires.
Mardi à minuit, le nouveau chef de l’Etat a assisté à son premier briefing de commandant suprême des armées avec les responsables de l’état-major sud-coréen, dans le bunker situé sous ses bureaux. Après avoir prêté serment lors d’une cérémonie géante à Séoul, il a, dans son discours d’investiture, appelé la Corée du Nord à renoncer à l'arme atomique.
« Si la Corée du Nord s’engage véritablement dans un processus de dénucléarisation complète, nous présenterons un plan audacieux qui renforcera considérablement l’économie nord-coréenne et améliorera la qualité de vie de sa population », a-t-il promis.
« Apprendre les bonnes manières » à Kim Jong-un
Le président a promis une politique étrangère plus musclée pour son pays, la 10e économie mondiale, après les tentatives ratées de rapprochement avec le Nord qui ont marqué le mandat de son prédécesseur Moon Jae-in. Dans la foulée de sa victoire électorale, Yoon Suk-yeol s’était engagé à « traiter avec sévérité » la menace que représente le régime de Kim Jong-un.
Pendant sa campagne électorale, il avait traité Kim Jong-un de « garçon grossier », lançant aux électeurs : « si vous me donnez une chance, je lui apprendrai les bonnes manières ». Yoon Suk-yeol avait aussi appelé à une relation plus solide avec son allié américain. Le président Joe Biden est attendu en Corée du Sud fin mai.
Popularité en berne
Elu d’extrême justesse en mars, Yoon Suk-yeol, ancien procureur novice en politique, prend ses fonctions avec un taux de popularité d’à peine 41 %, un des plus bas de l’histoire de la démocratie sud-coréenne pour un début de mandat, selon un récent sondage Gallup. Alors que la cote de popularité de son prédécesseur de gauche Moon Jae-in est encore de 44 %.
La principale raison de l’impopularité de Yoon Suk-yeol semble être sa décision de déplacer le bureau présidentiel depuis la Maison Bleue, dans le nord de Séoul, vers l’ancien ministère de la Défense dans le centre de la capitale. Ce déménagement hâtif et coûteux a heurté l’opinion publique. Ses détracteurs le jugent inutile et même dangereux pour la sécurité du président et du pays.
Yoon Suk-yeol considère la Maison Bleue, un site utilisé par l’administration coloniale japonaise de 1910 à 1945, comme un « symbole du pouvoir impérial ». Il soutient que le déménagement garantira une présidence plus démocratique.