Alabama : L’incroyable cavale d’un colosse tatoué récidiviste et d’une gardienne de prison amourachée
FUITE Vicky White, 56 ans, et Casey White, 38 ans, ont le même nom mais ne sont pas apparentés
C’est une cavale sur fond de romance qui tient l’Amérique en haleine depuis une semaine. Casey White, un prisonnier « extrêmement dangereux » d’une prison d’Alabama, s’est fait la belle grâce… à sa belle justement : Vicky White, agente des services pénitentiaires de cette même prison. Une évasion à l’eau de rose qui passionne les Américains depuis quelques jours et dont 20 Minutes vous propose de comprendre les ficelles.
Que s’est-il passé le 29 avril dernier ?
Tout commence (enfin l’évasion), le 29 avril dernier à la prison de Florence, en Alabama. Lorsque Vicky White se présente le matin pour emmener Casey White, sous le prétexte d’une évaluation psychologique au tribunal, un véhicule l’attend déjà garé sur le parking d’un centre commercial à proximité, qu’elle a acheté en prévision de la cavale.
Sur les images de télésurveillance de la prison, rien ne laisse pourtant penser que le géant tatoué et la responsable pénitentiaire sont de mèche. Vicky White tient la porte au détenu mais ne lui adresse pas un regard jusqu’au moment de le faire monter, pieds et mains enchaînés, à bord de sa voiture de police. Elle referme précautionneusement la portière et le véhicule s’éloigne peu après 9h30.
La disparition du duo ne sera signalée que vers 15h30, le même jour. Les enquêteurs lancés à sa poursuite semblent déjà distancés. Les fugitifs ont été aperçus pour la dernière fois vendredi, jour de l’évasion, à une quarantaine de kilomètres de la prison à bord d’un SUV Ford couleur rouille.
Qui sont Casey White et Vicky White ?
D’un côté une petite fonctionnaire pénitentiaire modèle, proche de la soixantaine et à la démarche chaloupée, de l’autre, un colosse multirécidiviste de 2,06 m, au crâne rasé, qualifié d’extrêmement dangereux. Vicky White, 56 ans, et Casey White, 38 ans, ont le même nom mais ne sont pas apparentés. Une coïncidence qui rajoute évidemment du piment à toute cette histoire.
Une histoire, peut-être d’amour, qui aurait commencé en 2020. Casey White, qui effectuait une peine de 75 ans d’emprisonnement dans une prison d’Etat pour « enlèvement », « cambriolage » et « tentative de meurtre », va être transféré à la prison du comté de Lauderdale (Alabama). C’est là qu’il rencontre sa dulcinée.
Après une absence de quelques mois pour une autre affaire, Casey revient à Lauderdale en février dernier. Il profite alors de ce que le shérif Rick Singleton a qualifié de « relation spéciale » avec Vicky White. « Nous n’avons pas de preuves d’une quelconque relation physique », note le shérif, mais les autres prisonniers ont dénoncé des « privilèges », du « rab » à la cantine et les « choses qu’elle faisait pour lui et pas pour les autres ».
Pourquoi cette cavale passionne-t-elle autant les Américains ?
Dans « l’affaire White », il y a tout pour faire un bon « soap opera » et un excellent « road movie ». C’est le match, parfait ! Un géant tatoué, une soixantenaire sans histoires, une cavale en douceur et du rab à la cantine… Il n’en fallait pas moins pour fasciner l’Amérique.
De plus l’effet de surprise a été total. Qui aurait pensé à se méfier de Vicky White, qui n’a jamais fait de vague au sein de l’administration pénitentiaire de Florence ? « Elle n’a jamais rien fait. Je parie qu’elle n’a même jamais eu d’amende pour excès de vitesse », a confié sa mère, incrédule, à une chaîne locale. Au-delà de la « love story », une ex-petite amie du fugitif tempère tout de même les ardeurs : « Il est très dangereux, pour tous ceux qui l’entourent. » La jeune femme a livré le conseil suivant à Vicky White : « Si tu es encore en vie, fous le camp. Fuis, fuis, fuis aussi vite que tu le peux. »