La Belgique accorde l’asile à l’ex-président équatorien Rafael Correa

REFUGIE Rafael Correa a indiqué que la Belgique, pays d’origine de son épouse et où il vit depuis la fin de son mandat en 2017, lui avait accordé l’asile

20 Minutes avec AFP
L'ancien président de l'Equateur, Rafael Correa, le 9 octobre 2019 à Bruxelles.
L'ancien président de l'Equateur, Rafael Correa, le 9 octobre 2019 à Bruxelles. — AFP

La Belgique a accordé le statut de réfugié à l’ancien président équatorien Rafael Correa, condamné par contumace à huit ans de prison pour corruption dans son pays, a annoncé l’ex-chef d’Etat vendredi, peu après le lancement par Quito d’une demande d’extradition.

Rafael Correa a indiqué à l’AFP que la Belgique, pays d’origine de son épouse et où il vit depuis la fin de son mandat en 2017, lui avait accordé l’asile, confirmant une information de l’agence espagnole EFE.

Des mesures diplomatiques à suivre

Une attestation du Commissariat général belge aux réfugiés et aux apatrides, datée du 15 avril, accorde à l’ancien président (2007-2017) le statut de réfugié « au sens de la Convention de Genève (…) et de son protocole additionnel ».

De son côté, le président de la Cour nationale de justice équatorienne, Ivan Saquicela, a annoncé vendredi avoir signé la veille « l’ordre initiant le processus d’extradition, comme cela correspond à la loi, de Rafael Vicente Correa ».

L’étape suivante est « qu’au niveau diplomatique, les mesures nécessaires et indispensables soient prises pour que se concrétise l’extradition » depuis la Belgique, a-t-il expliqué dans un entretien à la chaîne de télévision Teleamazonas.

Pots-de-vin en échange de contrats

Rafael Correa a été condamné par contumace en septembre 2020 à huit ans de prison pour corruption, crime imprescriptible comme ceux de détournement de fonds, d’extorsion et d’enrichissement illicite. Cette condamnation avait annihilé ses espoirs de retour en politique, la Constitution interdisant à vie de se présenter devant les électeurs dans les cas de corruption.

La justice a estimé que M. Correa et plusieurs de ses anciens collaborateurs ont reçu des pots-de-vin en échange de contrats avec diverses entreprises. Parmi les firmes soupçonnées figurait le groupe de construction brésilien Odebrecht, au coeur de nombreux procès pour corruption en Amérique latine.