Guerre en Ukraine : Zelensky critique le refus de Macron d’utiliser le terme « génocide »

TENSION Le président français a choisi de ne pas reprendre le terme « génocide » utilisé par Joe Biden pour qualifier les actes des forces de Poutine en Ukraine

20 Minutes avec AFP
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à Kiev le 13 avril 2022.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à Kiev le 13 avril 2022. — AFP

Pour un mot, des dissensions apparaissent depuis mercredi entre Kiev et Paris. Mais il faut dire que le terme en question est particulièrement lourd de sens. Le refus d’Emmanuel Macron de dénoncer un « génocide » en Ukraine par l’armée russe est « très blessant », a ainsi déploré son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans la journée, le président français avait en effet choisi de ne pas reprendre le terme « génocide » utilisé par son homologue américain Joe Biden pour en accuser le président russe Vladimir Poutine en Ukraine.

La position française « décevante » pour Kiev

« Je dirais que la Russie a déclenché d’une manière unilatérale une guerre brutale, qu’il est maintenant établi que des crimes de guerre ont été faits par l’armée russe et qu’il faut maintenant en trouver les responsables », a déclaré Emmanuel Macron. « C’est une folie ce qui est en train de se passer, c’est d’une brutalité inouïe (…) mais je regarde en même temps les faits et je veux essayer au maximum de continuer à pouvoir arrêter cette guerre et à rebâtir la paix, donc je ne suis pas sûr que l’escalade des mots serve la cause », a-t-il poursuivi.

Le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Oleg Nikolenko, a alors rapidement réagi, jugeant cette position « décevante ». « S’ils sont vrais, de tels propos sont très blessants pour nous », a pour sa part déclaré Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse commune avec les chefs d’Etat polonais, lituanien, estonien et letton, en visite à Kiev. « Je ferai de mon mieux pour discuter de cette question avec M. Macron aujourd’hui. Si ce n’est pas le cas, alors demain, quand il trouvera le temps », a-t-il ajouté.

Mardi, Joe Biden avait pour la première fois accusé Vladimir Poutine de mener un « génocide » en Ukraine, mot jusque-là employé par le président ukrainien mais jamais par l’administration américaine. Mercredi, le Premier ministre du Canada Justin Trudeau a, lui aussi, évoqué pour la première fois un « génocide ». La Russie, de son côté, se défend en dénonçant une « mise en scène » et des « falsifications » orchestrées par les Ukrainiens et destinées à lui nuire.