Guerre en Ukraine : Toute la région de Kiev a été « libérée », annonce la vice-ministre ukrainienne de la Défense
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L’ESSENTIEL
- La Russie a accusé l’Ukraine vendredi d’avoir mené une attaque en hélicoptère sur son territoire. Un acte qui pourrait rendre encore plus difficiles les négociations, prévient Moscou.
- Plus de 3.000 personnes ont réussi à fuir Marioupol vendredi, selon Volodymyr Zelensky, même si la Croix-Rouge annonce avoir échoué à mettre en place un couloir humanitaire.
- Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, doit se rendre demain à Moscou pour essayer d’établir un « cessez-le-feu humanitaire ».
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Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale, a annoncé samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar. Les localités d'« Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l’envahisseur », a-t-elle affirmé sur Facebook. Toutes ces villes ont été dévastées par les combats qui y ont fait rage après le début, le 24 février, de l’invasion russe
Les Ukrainiens avaient déclaré lundi avoir reconquis Irpin, aux mains des Russes depuis fin février. Et des journalistes de l’AFP ont pu se rendre samedi à Boutcha, elle aussi très récemment « libérée » et qui avait été inaccessible à la presse pendant près d’un mois. Les forces russes opèrent un « retrait rapide » des régions de Kiev et de Tcherniguiv, dans le nord de l’Ukraine, avec pour objectif de se redéployer vers l’est et le sud, a estimé samedi le gouvernement ukrainien.
Près de 300 personnes ont au total dû être enterrées « dans des fosses communes » à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev théâtre de féroces combats qui vient d’être reprise par les soldats ukrainiens, a déclaré à l’AFP son maire Anatoly Fedorouk.
« A Boutcha, nous avons déjà enterré 280 personnes dans des fosses communes », car il était impossible de le faire dans les trois cimetières de la municipalité, tous à portée de tir des militaires russes, a dit au téléphone Anatoly Fedorouk.
Des milliers personnes ont manifesté à Bern, la capitale suisse, malgré une tempête de neige inhabituelle pour la saison, pour exiger la fin de la guerre dévastatrice de la Russie en Ukraine. Ils étaient environ 10.000 à défiler selon les organisateurs, formant une forêt de drapeaux aux couleurs bleu et jaune de l’Ukraine et de l’arc-en-ciel du mouvement pacifiste.
Ce ne sont que deux des très nombreuses photos qu'on peut voir d'Irpin, les rues criblées de trous d'obus, les habitations éventrées, les voitures calcinées.
Les cadavres d’au moins vingt hommes portant des vêtements de civils étaient alignés samedi dans une rue de Boutcha, ville au nord-ouest de Kiev que les soldats ukrainiens viennent de reprendre aux forces russes, a constaté sur place un journaliste de l’AFP. L’un des hommes avait les mains liées et les corps étaient éparpillés sur plusieurs centaines de mètres. On ne pouvait immédiatement déterminer la cause de leur mort.
A la faveur du retrait des troupes russes de la partie nord du pays, l’armée ukrainienne reprend possession de ses territoires. Evoquant la situation dans les environs de la capitale, un conseiller de la présidence, Oleksiï Arestovitch, a assuré que les troupes ukrainiennes avaient « chassé l’ennemi vers la frontière » et que « plus de 30 localités » avaient été « libérées ». « Nous nous emparons d’un grand nombre de véhicules militaires abandonnés sans carburant », a-t-il ajouté dans une vidéo diffusée par la présidence ukrainienne.
On avait d'ailleurs utilisé cette photo dans un live précédent, illustrant la fuite des habitants d'Irpin.
Il n’y a pas que le sit-in de Moscou qui a été interrompu par la police. Selon l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations dans le pays, « plus de 178 personnes ont été arrêtées dans 15 villes russes » sur les coups de 16 heures à Moscou.
Le bilan continue de grimper à Mykolaïv après la frappe qui a touché un bâtiment administratif en début de semaine. Le gouverneur Vitaly Kim a indiqué que 35 personnes étaient mortes, alors que les secours continuent de rechercher des victimes.
Après la visite de l’AIEA en Ukraine et un mois d’inquiétudes autour de la centrale de Tchernobyl, que l’armée russe a finalement désertée, la diplomatie française insiste sur la sécurité des centrales. Le Quai d’Orsay a rappelé que les installations nucléaires ukrainiennes étaient uniquement à usage civil et pacifique.
Plus d’une vingtaine de personnes ont été arrêtées samedi dans un parc de Moscou lors d’un sit-in contre l’offensive russe en Ukraine. Des arrestations ont également eu lieu à Saint-Pétersbourg lors d’un rassemblement similaire, dans le cadre d’une action nationale annoncée sur les réseaux sociaux.
A Moscou, le sit-in était prévu pour 11 heures GMT dans le parc Zariadié, à l’ombre du Kremlin. Peu après, la police a commencé à arrêter des personnes assises sur les bancs du parc, en pleine tempête de neige. « Non à la guerre en Ukraine ! », a crié une jeune femme interpellée par la police.
L’ancienne procureure internationale Carla Del Ponte a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à émettre rapidement un mandat d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine pour ses opérations armées en Ukraine. « Poutine est un criminel de guerre », affirme la juriste qui s’est rendue célèbre dans le cadre des enquêtes internationales sur le génocide au Rwanda et la guerre dans l’ex-Yougoslavie, dans un entretien publié samedi par le quotidien suisse Le Temps.
L’émission d’un mandat d’arrêt international est nécessaire pour faire porter à Vladimir Poutine et à d’autres dirigeants russes la responsabilité des crimes commis en Ukraine depuis son invasion par l’armée russe le 24 février, souligne la magistrate suisse aujourd’hui âgée de 75 ans. « L’émission d’un tel mandat ne signifie pas que Poutine sera arrêté ; s’il reste en Russie, ce ne sera jamais le cas. Mais il lui sera impossible de quitter son pays et ce serait déjà un signal important qu’il a de nombreux Etats contre lui », explique-t-elle.
Le Pentagone va fournir jusqu’à 300 millions de dollars supplémentaires d’aide militaire à l’Ukraine, a annoncé le porte-parole du ministère américain de la Défense. « Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a précisé John Kirby.
Cette nuit, des bombardements ont été recensés dans plusieurs régions, principalement à l’est et au centre du pays. Les frappes ont touché des quartiers résidentiels à Kharkiv (est), selon la présidence citant les autorités régionales, mais aussi des infrastructures à Dnipro (centre) selon le gouverneur régional, ou encore des localités dans les régions de Donetsk et Lougansk (est), ainsi que Kherson (sud).
Des bombardements ont aussi atteint des infrastructures à Krementchouk (centre, région de Poltava), siège de la plus grande raffinerie de pétrole ukrainienne, a indiqué la présidence ukrainienne, tandis que le ministère russe de la Défense annonçait samedi matin avoir détruit avec « des armes de haute précision » des dépôts d’essence et de carburant.
La police du Kirghizstan a arrêté samedi à Bichkek une vingtaine de manifestants, descendus dans la rue pour protester contre le président russe Vladimir Poutine, malgré l'interdiction d'organiser des manifestations liées au conflit russo-ukrainien dans la capitale de ce pays d'Asie centrale. Les manifestants ont dénoncé cette décision comme anticonstitutionnelle.
Généralement, les manifestations de protestation sont tolérées au Kirghizstan, ex-république soviétique d'Asie centrale, qui a connu trois révolutions et une flambée de violences ethniques depuis 2005.
Le Haut-Commissariat aux réfugiés recensait exactement 4.137.842 réfugiés ukrainiens en milieu de journée, soit 34.966 de plus qu’hier. L’Organisation internationale pour les migrations de l’ONU a précisé qu’environ 205.500 non-Ukrainiens avaient aussi fui le pays et rencontraient parfois des difficultés à rentrer dans leur pays d’origine.
Sans ces civils, qui servent de relais, de traducteurs et de carnet d’adresses pour les journalistes étrangers, il serait impossible de vous informer. En temps de guerre, leur engagement est d’autant plus risqué et précieux.
Un photographe ukrainien chevronné, dont on était sans nouvelles depuis trois semaines, a été retrouvé mort après le retrait de troupes russes d’un territoire proche de Kiev, a annoncé samedi la présidence ukrainienne. « Il a disparu dans la zone des hostilités le 13 mars dans la région de Kiev. Le 1er avril, son corps a été retrouvé près du village de Gouta Mejyguirska », à quelques dizaines de kilomètres au nord de la capitale, a indiqué sur Telegram le chef de l’administration présidentielle Andriï Iermak.
« Quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d’intérêts nationalistes, provoque et fomente des conflits », a lancé le souverain pontife lors de son discours à La Valette, évoquant le « vent glacial de la guerre » venu de « l’Est de l’Europe ».
« L’élargissement de l’urgence migratoire – pensons aux réfugiés de l’Ukraine martyrisée – appelle des réponses larges et partagées. Il n’est pas possible que certains pays prennent en charge l’ensemble du problème dans l’indifférence des autres ! », a lancé le pape lors d’un discours au palais présidentiel de la capitale La Valette.
Après des semaines de bombardements, les autorités locales de Marioupol ont fait état d’au moins 5.000 habitants tués. Environ 160.000 personnes seraient toujours bloquées dans cette ville dont la prise permettrait d’assurer aux Russes une continuité territoriale, depuis la Crimée jusqu’aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass. La Croix-Rouge tente à nouveau d’obtenir un couloir humanitaire pour procéder à des évacuations de civils.
« Après un retrait rapide des Russes des régions de Kiev et de Chernigiv (…), il est tout à fait clair que la Russie a choisi une autre tactique prioritaire : se replier vers l’est et le sud, garder le contrôle de vastes territoires occupés et y prendre pied de façon puissante », estime via la messagerie Telegram un conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.
En visite à Malte, le pape François Ier a répondu que l’éventualité d’un déplacement à Kiev était « sur la table » à un journaliste de l’agence Reuters.
Le groupe hôtelier français Accor continue d’opérer en Ukraine comme en Russie, parce qu’il y rend des services « extrêmement précieux voire indispensables », a défendu son PDG Sébastien Bazin sur France Inter. « On est présent dans les moments difficiles partout dans le monde, Accor n’a jamais en 50 ans fermé d’hôtel dans une zone de conflit », a-t-il expliqué. « Je ne gagne pas d’argent là-bas, donc personne ne peut me dire que je finance la guerre » russe en Ukraine, a-t-il exposé. « Je ne paie pas d’impôts parce que j’y perds de l’argent, on est à 32 % de taux d’occupation alors qu’on commence à gagner de l’argent à 55 % ». Il a estimé que « le service qu’on rend en Russie est extrêmement précieux, voire indispensable pour les médias, les organisations caritatives, les délégations étrangères qui viennent négocier, et si on ferme vous n’aurez plus aucun témoin là-bas ».
Environ 200 oeuvres d'art (des tableaux de Van Gogh, Renoir, Monet mais aussi d'artistes russes comme Korovine et Malevitch) collectionnés par les frères Morozov, des industriels du début du XXe siècle, sont actuellement exposées à la fondation Louis Vuitton à Paris. Initialement, elles devaient retourner dans leurs musées d'origine, en Russie et en Ukraine, après le 22 février, mais la guerre complique les choses. Le 15 mars, l'ambassadeur de Russie en France, Alexeï Mechkov, avait évoqué des «problèmes logistiques» concernant notamment les transports, au vu des «mesures drastiques qui ont été prises» contre la Russie.
Et si la fondation assure que les oeuvres seront rendues «de musée à musée» dans les plus brefs délais, le tableau de Petr Aven pourrait être saisi, puisqu'il appartient à un collectionneur privé.
Selon un sondage Ifop, 52 % des Français croient au moins une fausse information liée à la guerre en Ukraine. Mais pour Hugo Mercier, chercheur à l’institut Jean Monod, ce chiffre est à relativiser à cause de la plausibilité de ces affirmations. Il souligne que « la majorité des Français a saisi la bonne information » grâce au travail des médias, et que la sphère réellement complotiste est la même que pour les thèses liées au Covid-19. Retrouvez son interview pour 20 Minutes menée par notre journaliste Maïwenn Furic juste ici.
Le chef de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitry Rogozin, dénonce les sanctions contre la Russie sur les réseaux sociaux, estimant que leur but est de « tuer l’économie russe et plonger notre peuple dans le désespoir et la faim ». « Ils n’y arriveront pas », clame-t-il. « C’est pourquoi je crois que la restauration de relations normales entre partenaires de l’ISS et d’autres projets est possible, seulement en cas de retrait total et inconditionnel des sanctions illégales », appuie-t-il.
Selon le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires Paolo Gentiloni, cité par le Guardian, l’UE va voir sa croissance ralentie par la guerre en Ukraine, mais sans entrer en récession. L’objectif de 4 % de croissance ne sera toutefois pas atteint selon lui.
Le secrétaire d’Etat britannique aux Transports, Grant Shapps, indique avoir empêché l’utilisation d’un jet privé lié à des oligarques russes sanctionnés.
La départ des forces russes de la région de Kiev se confirme. Les soldats ukrainiens ont pu reprendre le contrôle de l'aéroport de Hostomel, situé dans la banlieue de la capitale.
Selon la vice-Première ministre Iryna Vereshchuk, sept nouveaux couloirs humanitaires doivent être ouverts pour permettre aux civils des zones assiégées par la Russie de fuir. L'un d'entre eux sera réservé aux personnes fuyant Marioupol par leurs propres moyens.
Proche de Moscou, la Chine a pour le moment refusé de condamner l’invasion russe en Ukraine, apportant même son soutien à Vladimir Poutine lors des votes à l’ONU. Mais les Occidentaux aimeraient changer la donne et priver le maître du Kremlin d’un puissant allié. Vendredi lors d’un entretien avec les dirigeants chinois, l’UE a prévenu que tout soutien à Moscou pour contourner les sanctions occidentales nuira aux relations économiques de Pékin avec l’Europe, son premier partenaire commercial. « Nous ne faisons rien pour délibérément contourner les sanctions imposées à la Russie », a répondu le responsable des affaires européennes auprès de la diplomatie chinoise, Wang Lutong.
Si vous n'avez pas pu suivre notre live d'hier, inutile de vous le refaire tout en longueur : 20 Minutes créé un récap' chaque soir de semaine !
Si une image vaut 1.000 mots, notre papier infographie d’hier va vous épargner 4.000 mots. Pour comprendre en quelques coups d’œil l’avancée des troupes russes et le siège de Marioupol, c’est par ici.
Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, sera dimanche à Moscou afin d’essayer d’avoir un « cessez-le-feu humanitaire » en Ukraine, a annoncé vendredi le chef des Nations unies, Antonio Guterres. « Il sera à Moscou dimanche et après il ira à Kiev », a déclaré à quelques journalistes le secrétaire général de l’ONU.
Hier, « les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions : Donetsk, Lougansk et Zaporojie. Nous avons réussi à sauver 6.266 personnes, dont 3.071 de Marioupol », a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky via une vidéo diffusée dans la nuit de vendredi à samedi. La vice-Première ministre a également fait état de « 42 bus de la ville de Berdiansk avec des habitants de Marioupol et 12 de Melitopol avec des résidents locaux » en route vers Zaporojie, comme évoqué dans le post précédent.
Une colonne de bus transportant des personnes fuyant Marioupol est arrivée hier soir à Zaporojie, ville sous contrôle ukrainien. Selon les témoignages, ces réfugiés ont quitté leur ville à pied pour rejoindre Berdiansk, où ils ont été pris en charge.
Ce n'est pas parce qu'on est le week-end que l'actualité s'arrête, alors on repart ensemble pour une journée à suivre toutes les infos de la guerre en Ukraine. Aux dernières nouvelles, l'armée russe quitte le nord du pays pour se repositionner vers l'est, les couloirs humanitaires pour faire évacuer la ville assiégée de Marioupol sont toujours aussi fragiles, et les discussions pour un cessez-le-feu sont aussi embourbées que les chars russes.