Le Japon commémore les 11 ans du séisme, du tsunami et de la catastrophe nucléaire de Fukushima
TRISTE ANNIVERSAIRE Une minute de silence a été respectée à l’heure exacte où le séisme a été ressenti en 2011
Le Japon a discrètement commémoré ce vendredi la triple catastrophe du 11 mars 2011, quand un très violent séisme a entraîné un tsunami meurtrier qui a lui-même engendré la catastrophe nucléaire de Fukushima. Pour la première fois, aucune cérémonie d’envergure n’a été organisée, l’Etat japonais ayant décidé de cesser ces commémorations après les dix ans du drame en 2021.
Une minute de silence a été respectée à 14h46 (heure locale), l’heure exacte à laquelle le tremblement de terre de magnitude 9.0 a ébranlé tout l’archipel. La terrible secousse a entraîné un tsunami dont les vagues étaient parfois hautes comme des immeubles. Le lourd bilan humain, 18.500 morts ou disparus, a été principalement causé par le tsunami.
Encore des milliers de déplacés
La télévision japonaise a diffusé des images des personnes toujours portées disparues à Fukushima, où le tsunami a envahi la centrale atomique locale. Les cœurs de trois réactions sont entrés en fusion, provoquant la pire catastrophe nucléaire civile depuis Tchernobyl (Ukraine), en 1986. L’accident a provoqué des fuites radioactives, forçant des dizaines de milliers d’habitants à évacuer en urgence.
Après d’intenses travaux de décontamination, toutes les communes évacuées ont désormais retrouvé des habitants. Mais leurs populations restent très inférieures à leurs niveaux d’avant la catastrophe, beaucoup d’habitants ne souhaitant pas revenir par crainte des radiations. Les autorités locales recensent encore 33.365 déplacés, dont 80 % vivent hors du département de Fukushima.
Le problème de l’eau de Fukushima
Outre le titanesque chantier de décontamination et de démantèlement de la centrale de Fukushima, de nombreux autres défis persistent. La réputation des produits alimentaires locaux en est un. Leur image risque de pâtir du projet validé en 2021 de rejeter dans l’océan plus d’un million de tonnes d’eau contaminée provenant de la centrale de Fukushima et contenant toujours du tritium.
Ce processus supervisé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) devrait s’étaler sur des décennies pour éviter une libération trop brutale de concentrations élevées de tritium dans l’eau. Le projet a tout de même soulevé l’indignation de pays voisins du Japon et des pêcheurs locaux.