Conflit Ukraine-Russie : Emmanuel Macron n’exclut pas une visite à Moscou
TENSIONS Revivez l’évolution de la crise diplomatique entre la Russie d’un côté et l’Ukraine et les Occidentaux de l’autre sur la journée de mercredi
L’ESSENTIEL
- Les ministres des Affaires étrangères russe et américain, Sergueï Lavrov et Anthony Blinken, se sont encore entretenus au téléphone hier. En vain, puisque le Russe n’a fourni « aucune indication » d’une volonté de désescalade des tensions.
- En parallèle de sa réception de Boris Johnson, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé hier vouloir recruter 100.000 soldats supplémentaires sur les trois prochaines années. Autant pour professionnaliser l’armée que pour répondre à la menace russe.
- Après sa visite en Ukraine, Boris Johnson s'est entretenu par téléphone avec Vladimir Poutine.
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« Je suis très préoccupé par la situation sur le terrain », a déclaré le président français à Tourcoing, dans le nord de la France, en marge d’une réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE.
« La priorité pour moi sur la question ukrainienne et le dialogue avec la Russie est une désescalade et de trouver les termes politiques d’une sortie de crise qui passe par la capacité à avancer sur les bases des accords de Minsk », a-t-il ajouté devant la presse.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi qu’il allait s’entretenir de la crise en Ukraine avec son homologue américain Joe Biden « dans les prochaines heures » et qu’il n’excluait pas de se rendre à Moscou pour tenter de trouver une solution diplomatique.
« Je n’exclus rien », a déclaré le président français à Tourcoing, en indiquant qu’un déplacement en Russie dépendrait « de l’avancée de nos discussions dans les prochaines heures ».
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président russe Vladimir Poutine se sont accordés ce mercredi sur la nécessité de trouver une "résolution pacifique" à la crise ukrainienne, a indiqué Downing Street après une conversation téléphonique entre les deux dirigeants.
Ils ont convenu d’appliquer un "esprit de dialogue" face aux tensions actuelles pour "trouver une résolution pacifique", a déclaré un porte-parole du Premier ministre.
Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé ce mercredi lors d’une conversation avec le Premier ministre britannique Boris Johnson le refus de l’Otan de prendre en compte les inquiétudes de son pays pour sa sécurité, en pleine flambée de tensions autour de l’Ukraine.
Selon un communiqué du Kremlin, Vladimir Poutine a évoqué « le manque de volonté de l’Otan de répondre de manière adéquate aux préoccupations légitimes de la Russie » concernant sa sécurité.
La Russie a dénoncé ce mercredi comme « destructrice » la décision des Etats-Unis d’envoyer 3.000 soldats supplémentaires en Europe de l’Est sur fond de tensions exacerbées entre Moscou et les Occidentaux autour de l’Ukraine.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouchko, cité par l’agence Interfax, a fustigé une mesure « injustifiée, destructrice, augmentant les tensions militaires et réduisant le champ pour les décisions politiques ».
La directrice générale du FMI a exhorté ce mercredi à trouver une résolution pacifique au conflit entre la Russie et l’Ukraine, soulignant que celui-ci avait déjà un impact sur les prix de l’énergie et représentait une menace pour la croissance mondiale.
A un moment de plus grande incertitude pour la croissance de l’économie mondiale, les tensions géopolitiques ne font que rendre la situation complexe et nous constatons déjà un impact sur les prix de l’énergie », a déclaré Kristalina Georgieva, interrogée par le Washington Post.
« Nous espérons vraiment qu’il y aura une solution diplomatique pour le peuple d’Ukraine mais aussi parce qu’une reprise durable de l’économie mondiale est nécessaire », a ajouté la patronne du Fonds monétaire international.
Les Etats-Unis vont déployer 3.000 militaires en soutien aux forces de l'Otan dans plusieurs pays d'Europe de l'Est, ont rapporté mercredi plusieurs médias américains, citant des responsables de l'administration non identifiés.
Un millier de ces soldats seront redéployés d'Allemagne vers la Roumanie, et 2.000 autres seront envoyés de la grande base américaine de Fort Bragg, en Caroline du Nord, vers l'Allemagne et la Pologne, ont précisé ces sources.
Parade, direct, uppercut… Le maire de Kiev Vitali Klitschko, ancien champion du monde de boxe poids lourds, s’est engagé ce mercredi à « défendre » la capitale ukrainienne si les craintes d’invasion russe se réalisaient. « Nous devons être préparés au scénario du pire », a déclaré à la presse l’édile âgé de 50 ans.
Le maire de Kiev a visité avec son frère Wladimir, lui aussi champion de boxe, un centre de recrutement à Kiev pour les volontaires prêts à se battre si la ville était attaquée. Wladimir Klitschko s’est lui-même inscrit, disant vouloir « protéger » ses proches.
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a été reçu ce mercredi par le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, au lendemain des visites des chefs des gouvernements britannique et polonais.
Le dirigeant des Pays-Bas s’est félicité de « l’accueil chaleureux de son homologue ». « Dommage que nous nous rencontrions dans un moment de grande tension », ajoute-t-il sur Twitter, précisant que « la situation préoccupante à la frontière était évidemment le sujet principal » de cette rencontre.
Le journal espagnol «El Pais» a publié des lettres de l’Otan et de Washington à destination de la Russie. Dans ces échanges, les Américains proposent une prise d'« engagements réciproques de la part des Etats-Unis et de la Russie de ne pas déployer des systèmes terrestres de lancement de missiles offensifs et des forces permanentes chargées de combattre sur le territoire ukrainien ».
Les lettres martèlent toutefois fermement que l’Ukraine ou tout autre pays souverain a le droit de demander à rejoindre l’Otan. Washington comme l’Otan demandent à la Russie de renouer des liens diplomatiques avec l’Alliance et de renégocier et renouveler avec les Etats-Unis les traités de contrôle des missiles nucléaires.
"Nous ne faisons jamais de commentaires sur des fuites présumées", s’est contenté de répondre un responsable de l’Otan à propos de ces textes. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’a pas non plus voulu les commenter.
Dans une forêt près de Kiev, un groupe d’Ukrainiens s’entraîne à creuser des abris dans la neige : quand d’autres s’exercent au maniement des armes, ils apprennent les techniques de survie de crainte d’une invasion russe. « Si la Russie attaque, ce sera très important de connaître ces techniques », résume l’informaticien Artem Kouzmenko, 29 ans, qui participe à cette formation de deux jours. Une formation en ligne qui a déjà suscité 4.000 inscriptions.
« Les gens dans les grandes villes s’étaient habitués au fait que le conflit était loin d’eux », estime de son côté l’instructeur Serguiï Vychnevski, emmitouflé dans un treillis militaire. « Ils se rendent comptent maintenant que la guerre pourrait venir à eux ».
Selon un sondage publié la semaine dernière, 48 % des Ukrainiens jugent possible une invasion russe et un nombre croissant de formations les préparent au pire. A Kiev, environ 300 personnes sont ainsi venues participer en début de semaine à une formation militaire sur le territoire d’une usine désaffectée. L’action est organisée par un parti nationaliste créé par d’anciens volontaires engagés contre les séparatistes de l’Est du pays.
Pour rappel, Boris Johnson a affirmé qu’il existait un « danger clair » et « imminent » d’intervention militaire russe en Ukraine, avertissant que cela constituerait « un désastre pour la Russie et pour le monde » et exhortant Moscou à « reculer ». Le Premier ministre britannique a été reçu à Kiev par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a tempéré ces derniers temps les risques d’invasion à grande échelle dont avertissent certaines capitales occidentales.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, en visite à Kiev jeudi, mise sur son appartenance à l’Otan et sa relation avec Vladimir Poutine pour rompre son isolement et éviter un conflit qui risquerait de fragiliser la Turquie et ses chances de réélection. Une médiation réussie pourrait redorer le blason d’Ankara au sein de l’Otan et auprès des Etats-Unis.
« C’est l’occasion pour la Turquie de gagner en prestige et de sortir de son isolement au sein de l’Otan », explique Asli Aydintasbas, chercheuse au Conseil européen des relations internationales (ECFR), au moment où Washington et ses alliés intensifient leurs efforts pour dissuader la Russie d’envahir l’Ukraine. « Ankara va aussi en profiter pour essayer de réparer sa relation avec Washington », ajoute-t-elle, soulignant qu’Erdogan peut compter sur sa « relation unique avec Poutine, faite de rivalité et de coopération – ce qui leur permet de soutenir des camps rivaux en Libye, dans le Caucase et en Syrie » sans aller au clash.
Vous avez raté les derniers événements sur les tensions en Ukraine ? Pas de panique, 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 19 h 30. Qui a fait quoi ? Qui a dit quoi ? Où en sommes-nous ? La réponse ci-dessous :
La crise à la frontière contribue à faire exploser les prix de l'énergie, et notamment du pétrole. Pourtant, malgré les demandes des Etats-Unis, les pays producteurs de pétrole ont la main légère sur le robinet. Les 23 membres de l'Opep se réunissent aujourd'hui, et devraient selon les analystes s'engager sur une hausse de la production à hauteur de 400.000 barils supplémentaires par jour.
Le Premier ministre britannique s’est montré grave lors de la conférence de presse qui a suivi son entretien avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. La menace d’une invasion est « un danger clair et présent, nous voyons un grand nombre de soldats se masser, nous voyons des préparatifs pour toutes sortes d’opérations cohérentes avec une menace militaire imminente » selon lui.
« Il est vital que la Russie recule et choisisse la voie de la diplomatie et je pense que c’est encore possible. Nous sommes prêts à dialoguer, bien sûr, mais les sanctions sont prêtes », a-t-il averti. Ces sanctions, a-t-il précisé, s’appliqueraient « au moment même où le premier orteil russe » passerait la frontière. BoJo doit s’entretenir avec Vladimir Poutine aujourd’hui.
Non, attendez pour creuser ce bunker dans votre jardin, la guerre atomique n'est peut-être pas pour tout de suite. Pour savoir quand entamer les travaux, restez avec nous toute la journée pour suivre la situation explosive à la frontière entre l'Ukraine et la Russie.