Allemagne : Un scientifique russe accusé d'avoir espionné le programme Ariane pour Moscou

INDUSTRIE Il aurait collecté des informations dans les différentes étapes de développement du lanceur européen

M.F avec AFP
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Fusée Ariane (Illustration)
Fusée Ariane (Illustration) — Bill Ingalls/UPI/Shutterstock/SIPA

Un espion russe a-t-il été démasqué en Allemagne ? Un certain Ilnur N., travaillant dans une université bavaroise, avait été arrêté en juin dernier en  Allemagne. Ce scientifique est  soupçonné d'« activité d’agent des services secrets », a rappelé le parquet fédéral de Karlsruhe (sud-ouest) qui attend le feu vert du tribunal compétent de Munich pour le faire comparaître.

Concrètement, la justice lui reproche d’avoir collecté des informations pour le compte de la Russie « dans les différentes étapes de développement du lanceur européen Ariane ». Ilnur N. a été recruté par les services de renseignement russes « au plus tard à l’automne 2019 », selon le parquet fédéral, chargé des affaires d’espionnage.

Rémunéré à hauteur de 2.500 euros

À partir de cette date, ce scientifique a rencontré à plusieurs reprises un haut responsable du renseignement extérieur russe à qui il a transmis, « lors de nombreuses réunions, des informations sur des projets de recherche dans le domaine de la technologie aérospatiale, notamment sur les différentes étapes de développement du lanceur européen Ariane ». En contrepartie, il a reçu de l’argent liquide pour un montant total de 2.500 €, selon la même source.

Le parquet n’a fourni aucune autre précision sur cet homme ou sur l’université allemande dans laquelle il travaillait. Mais en juin dernier, le quotidien Bild affirmait qu’il s’agissait d’un homme nommé Ilnur Nagaev. L’université d’Augsbourg, en Bavière, avait de son côté confirmé qu’il travaillait dans cette institution et que son bureau avait été perquisitionné. La justice allemande s’était contentée d’indiquer qu’il était assistant scientifique « pour une chaire scientifico-technique ».

Les services de renseignement russes ont connu ces dernières années un fort regain d’activité en Europe, selon des experts. Nombre de diplomates russes accusés d’espionnage ont été expulsés ces derniers mois d’Italie, de Bulgarie, des Pays-Bas, d’Autriche, de France, ou encore de République tchèque. À chaque fois, Moscou a réagi de manière symétrique, tout en dénonçant des accusations infondées et « russophobes ».