BELGIQUEUn collectif belge alerte sur les agressions sexuelles dans les bars

Violences sexuelles : Un collectif appelle à boycotter les bars de Bruxelles

BELGIQUECes dernières semaines, une vague de témoignages de victimes d’agressions dans des bars a déferlé sur Instagram, entraînant la création du hashtag #Balancetonbar
Un bar à Bruxelles, le 7 octobre 2020.
Un bar à Bruxelles, le 7 octobre 2020.  - Kenzo TRIBOUILLARD / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Jugeant que la question des agressions sexuelles dans les bars n’est pas assez prise au sérieux, un collectif féministe a appelé, ce lundi, à une soirée de boycott de ces lieux et à une manifestation vendredi à Bruxelles.

Une vague de témoignages de victimes d’agressions a déferlé sur Instagram, depuis un mois, entraînant la création du hashtag #Balancetonbar.

« Vivre sans le poids d’être en danger »

Dans un courrier, des militantes ont interpellé les maires de la région de Bruxelles, pour réclamer le soutien du monde judiciaire et du milieu de la nuit pour lutter contre ce qu’elles présentent comme des « violences sexuelles systémiques » dans les bars et clubs de la capitale belge.

« Nous exigeons de vivre sans le poids d’être en danger perpétuellement et en tous lieux. Nous voulons un changement radical et immédiat, car ce fléau sévit depuis de trop nombreux siècles et nous ne pouvons plus le tolérer », écrit dans cette lettre le collectif baptisé « Union féministe inclusive et autogérée » (Ufia), mêlant associations et activistes défendant les femmes et les minorités de genres (LGBTQIA +).

Un boycott pour faire réagir les patrons de bars

Les autorités doivent notamment pouvoir « identifier, ficher et sanctionner systématiquement les établissements et membres du personnel problématiques » dès qu’un signalement de violences sexuelles leur est fourni, estime l’Ufia. Quant à l’appel au boycott pour vendredi, il est justifié ainsi dans une vidéo où une membre du collectif s’adresse, visage caché, à un patron de bar : « La seule manière de te faire réagir est de toucher à ton précieux porte-monnaie ».

Le rassemblement est prévu à 20 heures dans le centre de Bruxelles. Ce mouvement, qui a essaimé en France, est né au début de l’automne en Belgique quand ont été rendus publics plusieurs cas d’agressions contre des femmes dans deux bars d’un quartier étudiant d’Ixelles, non loin du campus de l’Université libre de Bruxelles.

Plusieurs plaintes déposées

Certaines femmes soupçonnent leur agresseur présumé, barman ou membre du personnel, de les avoir droguées à leur insu avant de passer à l’acte. Plusieurs plaintes ont été déposées, a indiqué le mois dernier le parquet de Bruxelles, qui a ouvert une enquête. Sollicité lundi, le parquet a refusé de s’exprimer sur les investigations en cours.

Comme pour chaque plainte concernant des infractions sexuelles, les enquêteurs travaillent de manière « approfondie et minutieuse » en respectant la présomption d’innocence du ou des suspects, avait dû se justifier le parquet dans un communiqué le 20 octobre. La justice était alors déjà accusée de ne pas traiter les plaintes suffisamment sérieusement.