Coronavirus en Russie : le Kremlin s’inquiète du nombre de morts mais exclut de nouvelles mesures
PANDEMIE Faible taux de vaccination, non-respect des gestes barrières… L’épidémie progresse au galop dans la patrie de Tolstoï, et le gouvernement houspille ses citoyens
La Russie, pays le plus durement touché en Europe, est confrontée à une accélération de l’épidémie, avec près de 1.000 morts et 30.000 nouvelles contaminations enregistrées en vingt-quatre heures, lundi. Outre le faible respect des gestes barrières, la propagation du virus est facilitée par le taux de vaccination bas – un peu plus de 30 % des Russes sont complètement vaccinés, selon le site spécialisé Gogov –, sur fond de défiance de la population.
« Notre taux de vaccination est faible, il est faible de façon inadmissible », a déclaré lundi à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, constatant qu’il en découlait « un taux de mortalité élevé ». Pour lui, les autorités ne sont pas responsables de cette situation : « Toutes les conditions ont été mises en place pour que nos citoyens puissent protéger leur vie en se faisant vacciner. »
Environ 417.000 décès liés au Covid-19
Le comptage gouvernemental de l’épidémie de Covid-19 atteint officiellement 217.372 morts, faisant de la Russie le quatrième pays le plus endeuillé du monde. Mais le bilan réel est bien plus lourd. L’institut des statistiques Rosstat, qui possède une définition plus large des morts liées au coronavirus, a fait état vendredi de plus de 417.000 décès de patients diagnostiqués malades du Covid-19 à la fin août.
Le gouvernement a pourtant exclu d’introduire des mesures sanitaires restrictives, susceptibles de nuire à l’économie. « Notre mission principale est de trouver le juste milieu entre briser les chaînes de contamination (…) et maintenir les conditions pour permettre à l’économie de tourner et aux gens de continuer à gagner de l’argent », a souligné Dmitri Peskov.
Les Russes sont confrontées depuis 2014 à une baisse de leur niveau de vie, plombant la popularité des autorités. C’est peut-être aussi pour cette raison que le Kremlin, d’ordinaire très centralisateur, a délégué aux régions la gestion de l’épidémie et la mise en place de contraintes sanitaires.