Afghanistan : « Les Talibans ont gagné », reconnaît le président en fuite

MONDE Les Talibans sont entrés dimanche dans la capitale afghane et des dizaines de combattants se sont emparés du palais présidentiel, clamant leur victoire sur le gouvernement afghan

20 Minutes avec AFP
Des dizaines de combattants talibans ont pris le palais présidentiel à Kaboul, clamant leur victoire sur le gouvernement afghan.
Des dizaines de combattants talibans ont pris le palais présidentiel à Kaboul, clamant leur victoire sur le gouvernement afghan. — AFP

Le président afghan Ashraf Ghani a déclaré dimanche avoir fui son pays pour éviter un « bain de sang », reconnaissant la victoire des Talibans.

Le président Ghani, qui n’a pas précisé où il était parti, s’est déclaré convaincu que « d’innombrables patriotes auraient été tués et que Kaboul aurait été détruite » s’il était resté en Afghanistan.

« Les Talibans ont gagné »

« Les Talibans ont gagné avec le jugement de leurs glaives et de leurs fusils et sont à présent responsables de l’honneur, de la possession et de l’auto-préservation de leur pays », a-t-il ajouté dans un message sur Facebook.

« Ils sont confrontés à présent à un nouveau défi historique. Soit ils préservent le nom et l’honneur de l’Afghanistan soit ils donnent la priorité à d’autres lieux et d’autres réseaux », a poursuivi le chef de l’Etat en fuite.

Ashraf Ghani n’a pas dit où il allait mais le groupe de médias afghan Tolo a suggéré qu’il s’était rendu au Tadjikistan.

Les Talibans dans le palais présidentiel

Les Talibans sont entrés dimanche dans la capitale afghane et des dizaines de combattants se sont emparés du palais présidentiel, clamant leur victoire sur le gouvernement afghan, selon des images télévisées. « Notre pays a été libéré et les moudjahidines sont victorieux en Afghanistan », a déclaré du palais un insurgé à la chaîne de télévision Al Jazeera. Les combattants se sont emparés du bâtiment après la fuite à l’étranger du président Ashraf Ghani, qui a reconnu que les talibans avaient « gagné ».

En dix jours, le mouvement islamiste radical, qui avait déclenché une offensive en mai à la faveur du début du retrait des troupes américaines et étrangères, a pris le contrôle de quasiment tout l’Afghanistan.

Abdullah Abdullah, qui dirige le processus de paix, avait auparavant accusé Ashraf Ghani d’avoir abandonné « les gens dans cette situation ». L’ancien vice-président avait le premier fait savoir que le président Ghani avait « quitté » son pays, sans préciser où il allait.

Le départ du chef de l’Etat avait été une des principales exigences des Talibans pendant les mois de négociations avec le gouvernement, mais Ashraf Ghani s’était accroché au pouvoir. Il avait été élu en 2014 et réélu en 2019 sur la promesse de redresser l’Afghanistan et d’en finir avec la corruption qui gangrenait son pays, mais il n’aura finalement tenu aucune de ces deux promesses.