Coronavirus au Royaume-Uni : La vaccination exigée dès septembre à l'entrée des discothèques, annonce Boris Johnson

EPIDEMIE Au Royaume-Uni, les discothèques ont pu rouvrir après un an et demi de fermeture

20 Minutes avec AFP
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Une boîte de nuit. (Illustration)
Une boîte de nuit. (Illustration) — tephane Bisseuil/SIPA

Pour rentrer dans les établissements accueillant un public nombreux au Royaume-Uni, comme les discothèques, en septembre, il faudra présenter, un pass sanitaire prouvant une vaccination complète contre le coronavirus, a annoncé le Premier ministre, Boris Johnson, ce mardi.

« D’ici à la fin du mois de septembre, lorsque tous les jeunes de plus de 18 ans auront eu la possibilité d’être doublement vaccinés, nous prévoyons de faire de la vaccination complète une condition d’entrée dans les boîtes de nuit et autres lieux accueillant beaucoup de monde », a déclaré le chef du gouvernement conservateur. Un test négatif ne sera alors plus suffisant, a-t-il précisé.

Appel à la prudence

Cette annonce a été immédiatement critiquée par la profession. « Dire que nous sommes déçus par cette volte-face du gouvernement est un euphémisme », a réagi Peter Marks, patron de la plus grande chaîne au Royaume-Uni, pour qui loin de convaincre les récalcitrants, cette mesure incitera les gens à faire la fête chez eux.

Au premier jour de la levée de l’essentiel des dernières restrictions en Angleterre, alors que le variant Delta fait grimper les contaminations en flèche, Boris Johnson a répété son appel à la prudence. Si nécessaire dans les semaines qui viennent, le gouvernement rendra obligatoire la présentation d’une preuve de vaccination, de test négatif ou d’immunité naturelle pour accéder aux discothèques, qui ont pu rouvrir après un an et demi de fermeture.

Cheminots ou contrôleurs aériens bénéficieront d’une exemption

Tenant une conférence de presse à distance depuis sa résidence de campagne de Chequers, où il doit s’isoler car il est cas contact après que son ministre de la Santé a été testé positif, Boris Johnson a admis qu’il ne pouvait « garantir » le caractère « irréversible » de la levée des restrictions. « Nous devons être humbles face à la nature », a-t-il déclaré.

Alors que des centaines de milliers de cas contacts sont contraints de s’isoler, certains travailleurs essentiels comme les cheminots ou les contrôleurs aériens bénéficieront d’une exemption leur permettant de travailler, à condition qu’ils aient reçu leur deuxième dose depuis au moins deux semaines, a annoncé le gouvernement. Parmi les pays les plus durement touchés en Europe avec plus de 128.700 morts, le Royaume-Uni a enregistré dernièrement plus de 50.000 nouveaux cas quotidiens, une hausse attribuée au variant Delta, plus contagieux.

Vaccination étendue

Pour justifier sa décision d’abandonner entre autres l’obligation du port du masque ou la jauge dans les stades ou salles de spectacle malgré les avertissements des scientifiques, le gouvernent invoque son programme de vaccination, qui a permis de vacciner complètement près de 69 % des adultes. « Si on le fait pas maintenant, alors quand ? », a plaidé Boris Johnson, relevant le risque accru en période plus froide et quand les écoles fonctionnent. La campagne va désormais s’étendre aux jeunes de 12 à 15 ans, mais uniquement ceux qui sont vulnérables.

Actuellement, les jeunes âgés de plus de 16 ans peuvent être vaccinés s’ils sont à haut risque en raison de pathologies sous-jacentes. Le programme de vaccination va désormais s’étendre aux « jeunes gens âgés de 12 à 15 ans souffrant de handicaps neurologiques graves, du syndrome de Down, qui sont immunodéprimés et atteints de handicaps mentaux graves ou multiples », a déclaré devant le Parlement le secrétaire d’Etat chargé de la vaccination, Nadhim Zahawi.

Seront également concernés les 12-17 ans qui sont en contact dans leur foyer avec des personnes immunodéprimées, a-t-il ajouté, ainsi que les jeunes de 17 ans dans les trois mois qui précèdent leur 18e anniversaire. Le vaccin utilisé sera le Pfizer/BioNTech, qui a été approuvé chez les plus de 12 ans par le régulateur britannique. La commission chargée de superviser la vaccination ne recommande pas à ce stade de vacciner les moins de 18 ans sans problème de santé sous-jacents, a souligné dans un communiqué le ministre de la Santé Sajid Javid, mais continue d’examiner les « nouvelles données » et « envisagera de recommander la vaccination des moins de 18 ans sans problèmes de santé sous-jacents à une date ultérieure ».