Affaire Carlos Ghosn : Deux complices de sa fuite condamnés à 24 et 20 mois de prison

PROCES Les deux hommes ont reconnu les accusations pesant contre eux

Manon Aublanc
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Carlos Ghosn lors de sa conférence de presse, le 8 janvier 2020, au Liban.
Carlos Ghosn lors de sa conférence de presse, le 8 janvier 2020, au Liban. — JOSEPH EID / AFP

Un tribunal de Tokyo a condamné, ce lundi, deux Américains pour avoir aidé Carlos Ghosn à fuir le Japon fin 2019 à deux ans de prison pour le premier, un an et huit mois pour le second.

Michael Taylor, 60 ans, qui a écopé de la peine la plus lourde, et son fils Peter Taylor, 28 ans, étaient jugés depuis le mois dernier à Tokyo dans cette affaire retentissante ayant ridiculisé les autorités japonaises.

Un troisième homme toujours recherché

Carlos Ghosn avait réussi à fuir le Japon, caché dans un caisson de matériel audio. Michael et Peter Taylor avaient reconnu les accusations pesant contre eux et s’étaient excusés devant la cour, disant regretter leurs actes. Début juillet, le parquet avait requis deux ans et dix mois de prison contre Michael Taylor et deux ans et demi pour son fils. Leurs avocats avaient plaidé pour des peines avec sursis, en arguant notamment que Carlos Ghosn était le principal instigateur de toute l’opération.

Résidant en permanence au Liban depuis sa fuite, l’ancien grand patron de Nissan et Renault est hors de portée de la justice japonaise car le pays du Cèdre n’extrade pas ses ressortissants. Les Taylor eux avaient été arrêtés aux Etats-Unis en mai 2020, puis extradés au Japon en mars de cette année pour y être jugés. Un autre complice présumé, un homme d’origine libanaise du nom de George-Antoine Zayek, est toujours recherché.

Trois personnes condamnées à Istanbul

Fin 2019, Carlos Ghosn était en liberté sous caution à Tokyo, avec l’interdiction de quitter le Japon dans l’attente d’un procès pour malversations financières présumées quand il était à la tête de Nissan. Il a toujours clamé son innocence sur ce dossier. Le 29 décembre 2019, après avoir voyagé incognito de Tokyo à Osaka en shinkansen, le train à grande vitesse japonais, il s’était caché dans un gros caisson de matériel audio percé de petits trous discrets pour lui permettre de respirer.

Carlos Ghosn avait ainsi échappé aux contrôles à l’aéroport international du Kansai. Les contrôles de bagages n’étaient à l’époque pas obligatoires pour des passagers embarquant à bord d’un jet privé. Dans la foulée, le Franco-libano-brésilien avait rejoint Beyrouth via Istanbul à bord de jets privés loués pour l’occasion. En février, trois personnes avaient été condamnées à plus de quatre ans de prison chacune par un tribunal d’Istanbul dans cette affaire : un responsable d’une société turque de locations de jets, ainsi que deux pilotes.