Tourisme spatial : Le milliardaire Richard Branson a atterri après son vol dans l'espace

ESPACE « Une expérience unique dans une vie », a décrit le Britannique pas encore descendu de son vaisseau. Il marque un premier point contre Jeff Bezos, patron d’Amazon, qui doit lui voler le 20 juillet

20 Minutes avec AFP
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Le milliardaire britannique Richard Branson accueilli à son arrivée à Spaceport America dans le Nouveau-Mexique, le 11 juillet 2021, quelques heures avant de se rendre dans le cosmos à bord d'un vaisseau spatial Virgin Galactic.
Le milliardaire britannique Richard Branson accueilli à son arrivée à Spaceport America dans le Nouveau-Mexique, le 11 juillet 2021, quelques heures avant de se rendre dans le cosmos à bord d'un vaisseau spatial Virgin Galactic. — Patrick T. FALLON / AFP

Le milliardaire britannique Richard Branson a atterri sans encombre dimanche au Nouveau-Mexique après son vol dans l’espace, selon une journaliste de l’AFP sur place. Un voyage dont il rêvait depuis toujours et qui marque un tournant pour le tourisme spatial.

Le vaisseau VSS Unity, qui transportait également deux pilotes et trois autres passagers, s’est posé sur une piste de la base Spaceport America (Nouveau-Mexique) à environ 10h40, heure locale (16h40 GMT).

Une « expérience unique dans une vie »

Richard Branson, encore à bord du vaisseau redescendant vers la terre, a décrit une « expérience unique dans une vie ». Il est le premier milliardaire à avoir fait le voyage dans un engin développé par une compagnie qu’il a lui-même fondée, battant Jeff Bezos qui doit lui voler le 20 juillet.


Le Britannique a embarqué, avec trois autres passagers et deux pilotes, à bord du vaisseau accroché, au décollage, sous un avion porteur. Ce dernier a gagné en altitude pendant environ cinquante minutes avant de larguer le vaisseau qui a allumé son propre moteur pour entamer une ascension supersonique. Objectif : dépasser les 80 km d’altitude, la hauteur fixée aux Etats-Unis pour la frontière de l’espace.

Une fois le moteur coupé, les passagers pourront se détacher de leur siège pour flotter quelques minutes en apesanteur, et admirer la courbure de la Terre depuis l’un des 12 hublots de la cabine. Après un pic à environ 90 km d’altitude, le vaisseau redescendra en planant.

Tête brûlée

L’excentrique milliardaire de 70 ans, fondateur du groupe Virgin (dont les activités vont d’une compagnie aérienne au fitness), cultive de longue date son image de tête brûlée.
« Quand j’étais enfant, je voulais aller dans l’espace. Comme cela ne semblait pas probable pour ma génération, j’ai déposé le nom de Virgin Galactic, avec l’idée de créer une entreprise qui pourrait rendre ça possible », avait écrit Richard Branson quelques jours avant le départ.
Un objectif qui a bien failli tourner court en 2014 : l’accident en vol d’un vaisseau de Virgin Galactic avait causé la mort d’un pilote, retardant considérablement le programme.
Depuis, VSS Unity a atteint trois fois l’espace, y compris avec une passagère en 2019, avant son quatrième succès ce dimanche.


Depuis, VSS Unity a atteint trois fois l’espace, y compris avec une passagère en 2019, avant son quatrième succès ce dimanche.

Des vols réguliers en 2022 ?

Désormais, Virgin Galactic prévoit deux nouveaux vols d’essai, puis le début des opérations commerciales régulières pour début 2022. Et ambitionne à terme de mener 400 vols par an depuis Spaceport America.
Quelque 600 billets ont déjà été vendus à des personnes de 60 pays différents -- y compris des célébrités hollywoodiennes -- pour un prix compris entre 200.000 et 250.000 dollars.
Même si Richard Branson ne cesse de répéter que selon lui, « l’espace nous appartient à tous », l’aventure ne reste donc à la portée que de privilégiés.
« A mon retour (de l’espace), j’annoncerai quelque chose de très enthousiasmant pour permettre à davantage de gens de devenir astronaute », avait-il promis avant son vol.
La compétition dans le secteur du tourisme spatial, dont l’avènement imminent est annoncé depuis des années, s’est formidablement accélérée ce mois-ci : l’homme le plus riche du monde, Jeff Bezos, doit lui aussi s’envoler le 20 juillet, avec sa propre fusée, nommée New Shepard et développée par sa société Blue Origin.
Cette dernière a publié cette semaine un tableau vantant ses mérites par rapport à ceux de Virgin Galactic. Jeff Bezos avait malgré tout souhaité sur Instagram « un vol réussi » à Richard Branson.