Diplomatie : Emmanuel Macron, Angela Merkel et Xi Jinping discutent climat et économie
ECHANGES Le président chinois a assuré que ce que son pays « désire le plus est de se développer plutôt que prendre la place d’autres »
Les enjeux climatiques, économiques et sanitaires, ainsi que le rétablissement des liaisons aériennes ont été au menu des échanges lundi entre Emmanuel Macron, Angela Merkel et Xi Jinping. Le président français, la chancelière allemande et le président chinois ont discuté en visioconférence, soit le même format que lors de leur précédente réunion mi-avril.
Selon l’agence de presse étatique Chine nouvelle, le président chinois a plaidé pour une relation entre grands pays qui soit stable et équilibrée. « Ce que la Chine désire le plus est de se développer plutôt que prendre la place d’autres », a ainsi déclaré Xi Jinping.
Requête en faveur de l’Afrique
Angela Merkel et Emmanuel Macron ont notamment réclamé à la Chine la fin du financement des centrales à charbon et son soutien à la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples, pour la protection de la biodiversité, qui vise à obtenir un accord sur la préservation de la biodiversité. Ils ont également plaidé pour que Pékin soutienne leur proposition de réallocation des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international ( FMI) en faveur de l’Afrique, à hauteur de 100 milliards de dollars.
Alors que le traité sur les investissements entre l’UE et la Chine a été bloqué par le Parlement européen, les deux dirigeants européens ont aussi « rappelé les attentes européennes sur l’accès au marché chinois » des entreprises européennes avec des « conditions de concurrence équitables », selon la présidence française. Ils ont par ailleurs souhaité le rétablissement des liaisons aériennes. Pour la France, les liaisons avec la Chine sont tombées de plus de 100 vols par semaine avant la crise du Covid-19, à six par semaine actuellement. Ils ont également de nouveau « fait part de leurs graves préoccupations quant à la situation des droits de l’homme en Chine et rappelé leurs exigences quant à la lutte contre le travail forcé ».
La victoire contre le coronavirus n’est pas encore là
De son côté, le dirigeant chinois a souligné que la pandémie n’était pas encore vaincue et que les perspectives de relance restaient incertaines, a indiqué la télévision publique chinoise CCTV. La Chine a espéré à son tour que l’Union européenne assure aux entreprises chinoises un environnement équitable et « non discriminatoire ».
Pékin a aussi demandé que l’Europe accroisse son soutien à l’Afrique, en soulignant avoir fourni des vaccins à 40 pays, selon cette source. De manière générale, « nous espérons que la partie européenne puisse jouer un rôle plus positif dans les affaires mondiales, montrer une réelle indépendance stratégique et en même temps protéger la paix mondiale, la stabilité, le développement et la prospérité », a ajouté le président chinois.