L'ex-avocat de Donald Trump, Rudy Giuliani, visé par une perquisition du FBI
ETATS-UNIS La justice américaine enquête sur ses activités en Ukraine, où l'ancien maire de New York s'était rendu pour tenter de dénicher des informations compromettantes sur Hunter Biden
Le FBI a frappé à la porte de Rudy Giuliani à l’aube. Le domicile de l’ancien avocat de Donald Trump, mais aussi son bureau, ont été perquisitionnés par la police fédérale mercredi, dans le cadre d’une enquête pénale sur ses activités en Ukraine, selon le New York Times. Il s’agit d’une descente de police rarissime chez un avocat. La justice américaine cherche à déterminer si l’ancien maire de New York a enfreint la loi quand il a tenté d’obtenir des informations compromettantes sur le fils aîné de Joe Biden et oeuvré pour obtenir le renvoi de l’ambassadrice américaine en Ukraine Marie Yovanovitch
Selon le New York Times, qui cite des sources anonymes, les procureurs fédéraux de Manhattan, après avoir obtenu un mandat de perquisition pour son appartement du quartier de l’Upper East Side, ont saisi « des appareils électroniques », notamment des téléphones et des ordinateurs.
S’exprimant devant l’entrée de l’immeuble de son père, Andrew Giuliani, le fils de « Mister Mayor », a jugé la perquisition « extrêmement troublante », « dégoûtante », « absolument absurde », et accusé le ministère de la Justice d’avoir agi pour des raisons politiques. « C’est la poursuite de la polarisation du ministère de la Justice, qui doit cesser. Si cela peut arriver à l’ex-avocat du président, cela peut arriver à n’importe quel Américain, trop c’est trop. »
Perquisition refusée sous Trump
Même s’ils ne parlent jamais de ce dossier officiellement, les procureurs fédéraux enquêtent depuis des mois sur les activités de lobbying de Giuliani en Ukraine. Et plus particulièrement sur la possibilité que l’ex-avocat personnel de Donald Trump soit intervenu auprès du gouvernement Trump en 2019, au nom de responsables et hommes d’affaires ukrainiens, selon plusieurs médias.
Rudy Giuliani, 76 ans, n’a pas été inculpé jusqu’ici. Mais cette perquisition semble indiquer que l’enquête s’accélère sur celui qui a été, pendant des mois, l’un des plus vigoureux défenseurs de la thèse soutenue par Donald Trump et déboutée par les tribunaux, selon laquelle l’élection présidentielle de 2020 a été truquée au profit de Joe Biden.
Les procureurs avaient déjà essayé, sous Donald Trump, d’obtenir un mandat de perquisition afin d’avoir accès aux téléphones de Giuliani, mais de hauts-responsables du ministère de la Justice s’y étaient alors opposés, selon plusieurs médias. La nouvelle équipe menée par le ministre Merrick Garland a visiblement levé ce blocage.
Deux hommes ayant travaillé pour Giuliani en Ukraine, Lev Parnas et Igor Fruman, avaient été inculpés à New York fin 2019 pour violation des lois sur le financement des campagnes électorales. Leur procès est prévu en octobre. En janvier dernier, le Trésor américain avait sanctionné quatre Ukrainiens ayant assisté Rudy Giuliani dans ses efforts, les accusant d’ingérence électorale. Andriy Derkach, en particulier, est soupçonné par Washington d’avoir des liens avec le renseignement russe.