Thaïlande : Cinq militants pro-démocratie accusés de violence envers la reine

JUSTICE Les suspects ont levé trois doigts en signe de résistance lors du passage du cortège royal à Bangkok en octobre dernier

20 Minutes avec agences
Le roi de Thaïlande Rama X et la reine Suthida lors d'une cérémonie officielle en mai 2019.
Le roi de Thaïlande Rama X et la reine Suthida lors d'une cérémonie officielle en mai 2019. — Chaiwat Subprasom / SOPA Images//SIPA

Cinq militants pro-démocratie ont été inculpés ce mercredi de tentative de violence envers la reine en Thaïlande. Il s’agit d’une accusation rarissime dans le pays, où la monarchie est un sujet tabou.

Les cinq activistes ont été libérés sous caution. Ils encourent de 16 ans de détention à la prison à vie. S’ils sont reconnus coupables d’avoir mis la vie de la reine en danger, ils pourraient même être condamnés à la peine de mort, grâce à l’article 110 du Code pénal thaïlandais qui réprime tout « acte de violence contre la reine ou sa liberté ».

La royauté, un sujet tabou en Thaïlande

En octobre 2020, le convoi de la reine Suthida était passé dans un quartier du centre de Bangkok où plus de 10.000 personnes manifestaient. Des dizaines d’activistes avaient levé trois doigts devant le véhicule royal, un signe de résistance emprunté au film « Hunger Games ». La police avait procédé à des interpellations.

Il s’agissait là d’un geste de défi à l’autorité royale sans précédent. En Thaïlande, la monarchie est protégée par une redoutable législation sur les crimes de lèse-majesté. Outre le départ du Premier ministre et une nouvelle Constitution, la mobilisation pro démocratie réclame une réforme de la monarchie – un sujet autrefois totalement tabou dans le pays.