Coronavirus en Allemagne : Les assouplissements sanitaires des Länder provoquent la colère de Merkel

CARTON ROUGE La chancelière a menacé les régions d’une intervention plus contraignante de l’Etat central si les règles n’étaient pas appliquées fermement

20 Minutes avec AFP
Angela Merkel, à Berlin le 25 mars 2021.
Angela Merkel, à Berlin le 25 mars 2021. — action press/Clemens Bila/SIPA

Angela Merkel n’est pas contente et a tenu à le faire savoir dimanche. La chancelière allemande a sévèrement rappelé à l’ordre les Etats régions, les pressant d’appliquer les restrictions pour lutter contre la troisième vague de coronavirus alors que plusieurs Länder ont annoncé des assouplissements.

« Nous devons maintenant mettre en place les mesures appropriées avec beaucoup de sérieux. Or certains Etats le font, d’autres ne le font pas encore », s’est agacée la dirigeante lors d’une interview télévisée où elle a reproché aux récalcitrants des « violations » des engagements pris entre le gouvernement et les Länder.

Pour bien se faire entendre, Angela Merkel a brandi la menace d’une intervention plus contraignante de l’Etat central si les règles n’étaient pas appliquées fermement, alors que la gestion sanitaire relève des régions et que les restrictions ont jusqu’ici été décidées à l’issue de longues négociations entre la chancelière et les dirigeants régionaux. « Je ne vais pas rester deux semaines sans rien faire », a prévenu la chancelière. « C’est mon serment, c’est mon devoir », a-t-elle ajouté.

Parmi les mesures qu’elle juge appropriées, la chancelière a cité l’instauration de couvre-feux qui peuvent être « un moyen très efficace », selon elle, de lutte contre le virus. Jamais appliquée à l’échelle nationale depuis le début de la pandémie, une telle restriction est extrêmement controversée en Allemagne.

Le fiasco du 22 mars

La chancelière a par ailleurs notamment critiqué l’annonce de la Sarre, un des plus petits Etats régionaux, qui veut mettre fin aux principales restrictions contre le Covid-19 juste après le lundi de Pâques et rouvrir, sur présentation de tests négatifs, lieux de cultures, terrasses de cafés et restaurants, clubs de sports.

Le dernier sommet entre gouvernement et régions organisé le 22 mars a tourné au fiasco : un quasi-confinement du pays avait été annoncé pour cinq jours durant la période de Pâques avant qu’Angela Merkel ne fasse machine arrière face aux critiques. Elle avait publiquement fait son mea-culpa. Parallèlement, plusieurs régions ou collectivités ont annoncé ou lancé des plans d’assouplissement progressif des restrictions alors que le taux d’incidence, en constante augmentation ces dernières semaines, dépasse 100 dans la plupart des zones du pays.