Colombie : Pour gagner en respectabilité, la Farc change de nom
TOURNER LA PAGE Les anciens rebelles ont abandonné le nom de Force alternative révolutionnaire commune en devenant le Parti des Communs
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L’objectif des Farc est désormais de ne plus incarner la « guerre » et « la douleur », mais « la paix ». Pour cela, l’ex-guérilla, transformée en organisation politique légale, a enterré son sigle de guerre et changé de nom, devenant le « Partido Comunes » (Parti des Communs) dimanche à l’issue de sa deuxième assemblée depuis la signature de la paix en 2016 en Colombie.
Les anciens rebelles ont abandonné le nom de Force alternative révolutionnaire commune, choisi initialement après l’accord de paix, du fait de la mauvaise image portée par les dissidents qui ont gardé ou repris les armes sous le nom des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie).
Con la energía del amor, desde #Comunes emprendemos este nuevo camino en la lucha civilista por profundizar la democracia y la justicia social. pic.twitter.com/IOhTrK1en0
— Pastor Alape Lascarro (@AlapePastorFARC) January 24, 2021
« Nous sommes les Communs. C’est notre nouvelle image. A partir d’aujourd’hui, nous sommes le Parti des Communs et le parti de la paix, de la réconciliation et de l’amour pour la vie », a déclaré le porte-parole et ex-commandant guérillero Pastor Alape, sur Twitter. Le changement de nom a été annoncé à l’issue de l’assemblée organisée à Medellin et à laquelle n’ont participé que quelques délégués, du fait des restrictions de déplacement imposées en raison du Covid-19, ainsi que des divisions au sein de l’organisation.
Les élections de 2022 en ligne de mire
Les Farc entendent surtout changer leur image avant les élections législatives et présidentielle prévues en 2022. Lors de leur première participation électorale en 2019, la Farc avait essuyé un échec cinglant et les divisions internes se sont depuis aggravées, tandis que des dizaines d’ex-guérilleros ont été assassinées. Selon le parti, au moins 250 anciens rebelles sont morts dans la vague de violence qui s’est amplifiée depuis l’accord de paix. Les autorités en accusent les dissidents et d’autres groupes armés financés par le trafic de drogue et l’extraction minière illégale.
Le nouveau nom a été choisi face à deux autres propositions, l’Unité Populaire du Commun et la Force du Commun, a précisé la sénatrice Sandra Ramirez, qui occupe l’un des 10 sièges parlementaires octroyés aux ex-Farc dans le cadre de l’accord qui a permis le désarmement de quelque 13.000 anciens combattants et miliciens. Selon les forces armées, les groupes dissidents totalisent environ 2.500 rebelles sans commandement unifié et se sont renforcés ces dernières années dans des régions isolées de Colombie.