Voilà, Donald Trump est rentré dans l’histoire avec ce second impeachment. On est toutefois encore loin d’une destitution ou d’une inéligibilité : il faudrait, lors d'un procès qui aura sans doute lieu après le 20 janvier, le vote de 67 sénateurs, soit 17 républicains. Cela dépendra beaucoup de l'attitude du leader des conservateurs Mitch McConnell, qui n'a pour l'instant pas encore arrêté sa décision.
Impeachment de Donald Trump : Le président américain rentre dans l'histoire avec une seconde mise en accusation
LIVE Donald Trump pourrait devenir le premier président américain de l'histoire mis en accusation à deux reprises pendant son mandant
L'ESSENTIEL
- La Chambre vote mercredi pour mettre en accusation Donald Trump pour «incitation à l’insurrection»
- Une demi-douzaine d'élus républicains devraient se joindre aux démocrates.
- En cas d'impeachment, un procès en destitution devra se tenir au Sénat, sans doute après le 20 janvier.
A LIRE AUSSI
- Des républicains favorables à l’impeachment de Trump, bataille en vue au Sénat sur une destitution
- 20.000 soldats de la garde nationale déployés pour l’investiture de Joe Biden
Dans une vidéo enregistrée et publiée après son impeachment, Donald Trump appelle au calme avant l’investiture de Joe Biden. « Je veux être clair : je condamne sans équivoque la violence qu’on a vue la semaine dernière », commence le président américain. Qui dit ensuite avoir été briefé sur des risques de nouvelles violences lors de l’investiture de Joe Biden : « Je ne peux que trop insister : il ne doit y avoir ni violence, ni infraction »
Désormais, on attend de voir si les démocrates le transmettent au Sénat immédiatement ou patientent.
Le leader des républicains au Sénat explique que même s’il rappelait les élus pour démarrer le procès, il n’y aura pas suffisamment de temps pour un verdict avant le départ de Donald Trump. Il plaide donc pour un procès après le 20 janvier. Avec le risque que le début du mandat de Joe Biden soit paralysé par une guerre politique.
C'est possible qu'ils le fassent immédiatement, mais Mitch McConnell a déjà annoncé qu'il n'y aurait pas de procès avant le 19 janvier. Certains démocrates préféreraient attendre pour ne pas parasiter le début du mandat de Joe Biden et son action contre le Covid. Et il y a débat chez les experts en droit constitutionel pour savoir si un procès de Donald Trump au Sénat peut être organisé après son départ.
C'est Nancy Pelosi qui a annoncé les résultats:
C'est la première fois de l'histoire qu'un président est «impeaché» deux fois. Dix républicains se sont joints aux démocrates (alors qu'aucun ne l'avait fait en janvier dernier pour «abus de pouvoir» sur le coup de fil au président ukrainien).
10 républicains ont voté oui, le vote se termine.
Le vote continue pour quelques minutes.
On attend de voir si d'autres suivront.
Cela devrait prendre une vingtaine de minutes.
Le vote suivra dans la foulée.
Le leader des républicains au Sénat a envoyé un email à ses collègues, expliquant qu'il n'avait pas pris sa décision et écouterait les arguments lors du procès (s'il a bien lieu). Mais ce qu'il faut retenir ici, c'est qu'il indique qu'il n'est pas opposé à un impeachment ou une éventuelle destitution.
Mitch McConnell n'a jamais été un fervent supporteur de Donald Trump. Mais jusqu'à présent, leurs intérêts étaient alignés: McConnell a fait confirmer plus de 300 juges conservateurs, et 3 à la Cour suprême. Mais il estime que Donald Trump, en attaquant l'intégrité du scrutin, a coûté la victoire aux républicains au Sénat en Géorgie. Selon des fuites dans le New York Times et le Washington Post, il verrait donc d'un bon oeil l'impeachment, estimant qu'il s'agit de moment parfait pour «purger» le trumpisme du parti.
Pour l’instant, c’est la grande inconnue. Les sénateurs sont en vacances parlementaires, et Mitch McConnell a l’air de s’opposer à un rappel pour démarrer le procès dès vendredi (car il faudrait selon lui un vote à l’unanimité, et des républicains s’y opposeraient). Le procès devrait donc démarrer après le 20 janvier, mais il y a un débat chez les experts constitutionnels pour savoir si un procès en destitution peut se tenir après le départ d’un président. Le consensus est que ça serait possible (car sinon, il suffirait à un président de démissionner pour éviter une destitution et une possible inéligibilité qui peut être imposée via un second vote)
Avec les poses, cela fait sans doute 30 minutes en temps réel.
« Donald Trump est un danger pour la république, Donald Trump est un danger pour la démocratie », lance un démocrate. Le républicain Jim Jordan s’énerve et assure que les démocrates ont encouragé des émeutes au printemps, alors que Donald Trump n’a fait, selon lui, qu’encourage ses partisans à manifester pacifiquement.
C’est suffisamment rare pour être souligné : Kevin McCarthy, le leader de la minorité républicaine à la Chambre, a déclaré tout à l’heure : « Certains disent que les émeutes ont été causées par antifa. Il n’y a aucune preuve (en ce sens). Et les conservateurs devraient être les premiers à le répéter. »
Il reste environ 30 minutes de débats à la Chambre, puis le vote suivra. Les démocrates se sont succédé, affirmant que Donald Trump avait « encouragé une insurrection ». Barbara Lee, de Californie, a même parlé de « tentative de coup d’Etat » de ses supporteurs. Les républicains, eux, n’ont pas défendu les propos du président américain, mais ont attaqué la procédure, estimant qu’elle risquait de « diviser encore plus » l’Amérique.