Violences à Washington : Comment des émeutiers pro-Trump ont réussi à s'introduire dans le Capitole

ETATS-UNIS Des centaines d'émeutiers ont pris d'assaut le Capitole américain mercredi alors que le Congrès s'est réuni pour certifier les votes du collège électoral

Maureen Songne
Le capitole envahit par des Trumpistes
Le capitole envahit par des Trumpistes — SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Des trumpistes qui pourchassent des officiers de police dans l’enceinte du Capitole. Des élus qui se réfugient sous les bancs du Sénat. Les images du Capitole - un des symboles de la démocratie américaine - attaqué par des émeutiers pro-Trump ont déclenché de  vives réactions partout dans le monde.

Ce mercredi, alors que le Congrès se réunissait mercredi pour certifier les votes du collège électoral du président élu Joe Biden, une foule de milliers de personnes venues de tout le pays se rassemble devant le Capitole pour soutenir le président sortant Donald Trump. Toujours convaincu, sans preuves tangibles, que l’élection lui a été volée, Donald Trump échauffe les esprits peu avant que les barricades de sécurité du Capitole ne tombent. « Nous n’abandonnerons jamais. Nous ne céderons pas. Cela n’arrive pas. On ne reconnaît pas une victoire quand il y a un vol », déclare alors le président sortant.

Mais comment cela est-il arrivé ? Plusieurs médias sont revenus sur la chronologie de ce que certains ont qualifié de « l'un des évènements les plus terrifiants de l'histoire américaine ». 20 Minutes revient sur les événements.

La chronologie des faits

Vers le début d'après-midi, du côté ouest de l’enceinte, la foule a d’abord pris d’assaut les barricades du Capitole avant de se mettre en marche vers le bâtiment, à moins de 100 mètres.



Les émeutiers essayent ici de faire reculer le personnel de sécurité en repoussant les barricades, en jetant des objets, durant le décompte des votes du Collège électoral.

Une fois passés les barricades et la police, les émeutiers courent sur les marches du Capitole, frappent aux portes et tentent de s’introduire par les fenêtres pour entrer dans le bâtiment.



A l’intérieur du Capitole, des émeutiers se ruent dans les couloirs, essaient de pousser les portes et se battent avec la police. Parmi eux, un élu républicain qui a dû se justifier après la diffusion de son livestream sur Facebook.

Peu après 14 heures, le service de police du Capitole ordonne à tout le personnel, aux journalistes et aux sénateurs voisins de se réfugier dans la salle du Sénat, qui a été fermée et verrouillée.


Ci-dessous, des policiers sont pris à partie par les assaillants. L’un d’entre eux est obligé de battre en retraite pour trouver refuge face à la foule menaçante.



Plusieurs membres du congrès ont posté des vidéos et des photos indiquant qu’ils allaient recevoir des masques à gaz pour les protéger du gaz lacrymogène utilisé dans la rotonde centrale contre les émeutiers. Les agents de sécurité dégainent leurs armes après que des émeutiers ont brisé les fenêtres de la chambre. Les personnes présentes à l’intérieur se précipitent pour se mettre à l’abri alors que des coups de feu retentissent.



Au milieu de toute cette violence, une femme est abattue un peu avant 15h. Auprès d’une chaîne de télévision, un témoin direct de l’incident déclare :

« Nous avons fait irruption vers les chambres à l’intérieur [du bâtiment]. Une jeune femme s’est précipitée contre les fenêtres. Un certain nombre de policiers et de membres du Secret service nous ont dit de reculer, de nous baisser, de nous écarter. Elle n’a pas écouté la sommation et alors que nous nous sommes précipités pour attraper les gens et les tirer en arrière, ils lui ont tiré dans le cou. »

Bien que la police ait réussi à les repousser dès le milieu de l’après-midi, des centaines de Trumpistes sont ensuite restés dans le périmètre pendant de longues heures, avant d’être définitivement délogés et qu’un couvre-feu soit instauré sur la capitale fédérale.