Violences à Washington : Condamnation des Européens, tacles iraniens et russes... Tour d'horizon des réactions internationales

DIPLOMATIE La plupart des dirigeants mondiaux ont condamné l’intrusion au sein du Capitole américain

20 Minutes avec AFP
— 
Le Premier ministre britannique Boris Johnson lors de l'annonce à la télévision d'un nouveau confinement, le 4 janvier 2021.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson lors de l'annonce à la télévision d'un nouveau confinement, le 4 janvier 2021. — Jon Santa Cruz//SIPA

« Honteuses », « choquantes », « préoccupantes »… Les violences mercredi soir à Washington, avec l’irruption de manifestants pro-Trump au Capitole, ont été condamnées par les dirigeants mondiaux, qui ont dénoncé une « attaque contre la démocratie » et appelé au respect du résultat de l’élection présidentielle. Petit tour d’horizon des réactions internationales.

Royaume-Uni et Europe condamnent d’une même voix

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé des « scènes honteuses », et appelé à une transition « pacifique et ordonnée » du pouvoir vers le démocrate Joe Biden. « Nous ne céderons rien à la violence de quelques-uns qui veulent remettre en cause » la démocratie, a réagi le président français Emmanuel Macron dans une vidéo. « Quand, dans une des plus vieilles démocraties du monde, des partisans d’un président sortant remettent en cause, par les armes, les résultats légitimes d’une élection, c’est une idée universelle – celle d’un homme, une voix – qui est battue en brèche », a-t-il ajouté.

Pour le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, « Trump et ses partisans devraient finalement accepter la décision des électeurs américains et cesser de piétiner la démocratie ». « La violence est incompatible avec l’exercice des droits démocratiques et des libertés. J’ai confiance en la force et la robustesse des institutions des Etats-Unis », a tweeté le Premier ministre italien Giuseppe Conte.

« Je crois dans la force des institutions et de la démocratie américaine. Une transition pacifique en est le cœur, a tweeté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Joe Biden a gagné l’élection. Je me réjouis de travailler avec lui en tant que prochain président des Etats-Unis ».


L’ONU se dit « attristée »

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a été « attristé » par l’intrusion au capitole, selon son porte-parole Stephane Dujarric. « Dans de telles circonstances, il est important que les responsables politiques fassent comprendre à leurs partisans la nécessité d’éviter la violence et de respecter les processus démocratiques et l’état de droit », a souligné le porte-parole dans un communiqué.

Dans le reste du monde, même tonalité. « Les Canadiens sont profondément inquiets et tristes des attaques contre la démocratie aux Etats-Unis, notre plus proche allié et voisin », a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau sur Twitter. « La violence ne réussira jamais à renverser la volonté du peuple », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre australien a déploré des « scènes très pénibles au Congrès américain ». « Nous condamnons ces actes de violence et attendons avec intérêt un transfert pacifique du gouvernement à l’administration nouvellement élue dans la grande tradition démocratique américaine », a écrit Scott Morrison sur Twitter. Le chef de l’Otan Jens Stoltenberg a dénoncé des « scènes choquantes », et appelé au respect du résultat de la présidentielle remportée par Joe Biden.

Dans un communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères a lui appelé « toutes les parties aux Etats-Unis à la mesure et à la prudence ». « Nous pensons que les Etats-Unis sortiront de cette crise politique interne d’une manière mature », a-t-il ajouté.

La Hongrie choquée, tacles de l’Iran et la Russie

« Les images choquantes du Capitole devraient être gardées à l’esprit avant, pendant et après les élections partout dans le monde », a tweeté la ministre hongroise des Familles, Katalin Novak. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, était l’un des rares dirigeants de l’UE à soutenir Donald Trump avant les élections, avant de féliciter Joe Biden.

Propos plus nuancés de la part de la Russie et de l’Iran. « La partie perdante a des raisons plus que suffisantes d’accuser les gagnants de falsifications, il est évident que la démocratie américaine boîte des deux pieds », a déclaré sur Facebook jeudi Konstantin Kosatchev, le président de la commission des affaires étrangères du sénat russe.

La démocratie occidentale est « fragile et vulnérable », a également jugé jeudi le président iranien Hassan Rohani, mettant en garde contre la montée du « populisme », dans une allocution transmise par la télévision d’Etat.