Violences à Washington : Joe Biden dénonce « un des jours les plus sombres » de l’histoire des Etats-Unis
DEMOCRATIE Revivez les événements qui ont fait suite à l'insurrection au Capitole, à Washington D.C.
L'ESSENTIEL
- Quatre personnes sont décédées mercredi en marge de la manifestation de pro-Trump devant le Capitole des Etats-Unis, à Washington D.C., après que Donald Trump a appelé ses partisans à ne pas concéder la victoire.
- Le processus de validation de la victoire de Joe Biden, qui se tenait au Congrès, a dû être interrompu après l'entrée de trumpistes dans le Capitole. Le vice-président Mike Pence a lui-même dû être évacué.
- Ce processus a pu reprendre par la suite et le Congrés a validé la victoire de Joe Biden ce jeudi matin. Un couvre-feu a été instauré dans la capitale fédérale pour forcer les émeutiers à rentrer chez eux. Plus de cinquantes personnes ont été interpellées.
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Le prochain président américain accuse Trump d’avoir « déchaîné un assaut sans merci contre les institutions » démocratiques américaines. Des manifestants antiracistes auraient été traités « très différemment » par la police, affirme-t-il dans son allocution.
« Je condamne sans réserve le fait d’encourager des personnes à se comporter de manière honteuse comme elles l’ont fait au Capitole », a déclaré Boris Johnson lors d’une conférence de presse. « Toute ma vie, l’Amérique a représenté des choses très importantes : une idée de la liberté et une idée de la démocratie », a déclaré le dirigeant britannique, qui entretenait de bonnes relations avec le milliardaire républicain, partisan comme lui du Brexit.
Il a estimé que Donald Trump avait « totalement tort » quand il a « encouragé les gens à envahir le Capitole » et « sans cesse jeté le doute sur le résultat d’une élection libre et juste ».
« Certains participants aux violences d’hier seront inculpés aujourd’hui, et nous continuerons d’évaluer méthodiquement les preuves, d’inculper et de procéder à des arrestations dans les jours et semaines à venir pour nous assurer que les responsables rendent des comptes devant la loi. »
C’est l’amendement qui prévoit notamment les règles d’une destitution « rapide » du président. C’est une prise de position importante : Chuck Schumer est celui qui devrait devenir le président du Sénat, à nouveau à majorité démocrate. Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre, doit parler à 19 heures.
Le journaliste de CNN, Jake Tapper, ironise sur le tweet du FBI qui annonce des investigations pour savoir qui est à l’origine de l’insurrection d’hier. « Oui c’est vraiment un gros mystère », dit-il en gros, les yeux pointants vers Donald Trump.
L’ancien ministre de la Justice de Trump, viré juste après la présidentielle, Bill Barr, estime de Donald Trump a trahi la présidence.
Mais c’est un poil décevant sur la question de l’impréparation.
Les comptes Facebook et Instagram du président américain Donald Trump sont bloqués pour une durée indéterminée et pendant « au moins les deux prochaines semaines », a annoncé ce jeudi le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, au lendemain des violences au Capitole. « Nous pensons que permettre au président de continuer à utiliser nos services pendant cette période (de transition du pouvoir, NDLR) pose des risques trop grands », a affirmé Mark Zuckerberg sur son compte Facebook, après une suspension temporaire annoncée mercredi soir.
Le président de la Chambre des communes britannique Lindsay Hoyle a exprimé jeudi à son homologue américaine son indignation et sa « solidarité » au lendemain de la prise d’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump. La photo de l’un d’eux, affalé dans son fauteuil, pied fièrement posé sur le bureau de Nancy Pelosi, a fait le tour du monde.
« Voir votre bureau saccagé de cette manière et son occupation par l’un des émeutiers était particulièrement scandaleux », a écrit le « speaker » de la chambre basse du Parlement britannique à la présidente démocrate de la Chambre des représentants, dans une lettre rendue publique par ses services. Exprimant sa « solidarité contre cette violence non provoquée », Lindsay Hoyle s’est dit « tellement soulagé » que Nancy Pelosi n’ait pas été blessée.
L’ancien chef de cabinet de Donald Trump Mick Mulvaney a annoncé ce jeudi démissionner de son poste actuel de diplomate, en protestation contre l’intrusion violente de partisans du président américain au Capitole la veille.
« Je ne peux pas rester, pas après hier. On ne peut pas voir ce qui s’est passé hier et vouloir en être partie prenante d’une quelconque façon », a-t-il déclaré sur la chaîne CNBC. Mick Mulvaney, qui avait quitté son poste de chef de cabinet pour être nommé émissaire des Etats-Unis en Irlande du Nord, a indiqué avoir informé le secrétaire d’Etat Mike Pompeo de sa démission.
Ici une correspondante au Capitole de la chaîne NBC.
Avec cette photo des agents du Secret service qui mettent en joug une porte qui menace de s’ouvrir sous la pression des insurgés et insurgées. Ils ne protègent rien de moins que la salle plénière de la Chambre.
Le chanteur du groupe de musique anglais Jamiroquai, Jay Kay, que certains pensaient avoir reconnu sous les traits d’un manifestant pro-Trump ayant envahi le Capitole, a expliqué jeudi qu’il n’était pas cet homme coiffé d’une toque en fourrure immortalisé par les photographes, on en a parlé plus tôt. « Bonjour tout le monde ! », a dit le chanteur de 51 ans dans une vidéo postée sur Twitter. « Certains d’entre vous pensent peut-être m’avoir vu à Washington la nuit dernière, mais je n’étais pas avec tous ces tarés », ajoute-t-il.
Sur les réseaux sociaux, certains se sont amusés de la ressemblance entre Jay Kay, amateur de couvre-chefs loufoques, et le manifestant déguisé, en réalité un membre du mouvement conspirationniste d’extrême-droite QAnon connu sous le pseudonyme de « Yellowstone Wolf ». Celui-ci a pénétré dans le Capitole, le visage peinturluré et portant une impressionnante coiffe à cornes et fourrure, marquant les esprits. « J’adore le couvre-chef mais je ne suis pas sûr que ce soit mon genre de fréquentations », a écrit Jay Kay sur Twitter.
BuzzFeed a découvert que parmi les milliers de vidéos postées par les émeutiers et émeutières mercredi on trouvait celle de Derrick Evans, qui vient tout juste d’être élu législateur dans l’Etat très conservateur de Virginie-Occidentale.
Rien n’est moins sur vu que seules 52 personnes ont été arrêtées mercredi. Mais cet ancien directeur adjoint du FBI, interrogé sur CNN, estime que « identifier, arrêter et poursuivre » les émeutiers et émeutières doit être une priorité de la police fédérale.
La présidente de la Chambre des représentants, démocrate, est l’une des cibles préférées de Donald Trump et de ses supporteurs et supportrices.
Le New York Times a déjà fait la liste, ici relayée par le correspondant américain du journal montréalais La Presse.
Le président élu Joe Biden a confirmé ce jeudi avoir choisi le juge Merrick Garland, considéré comme un progressiste modéré, pour diriger l’influent ministère américain de la Justice. Merrick Garland, 68 ans, est actuellement chef de la cour d’appel de Washington, une instance réputée pour l’importance des dossiers qui y passent, après avoir vu sa nomination à la Cour suprême par Barack Obama en 2016 bloquée par les républicains.
L’assaut du Capitole par les partisans du président sortant Donald Trump a généré 23,46 millions de tweets, soit en moyenne 430 tweets par seconde, selon des données compilées jeudi par Visibrain. C’est 2,5 fois plus de tweets que lors des dernières 24 heures de l’élection présidentielle américaine.
Ces coffres en cuir et acajou contiennent les documents officiels de l’élection. Selon le sénateur Jeff Merkley, elles auraient été brûlées par la foule si le personnel du Sénat ne les avait pas mises à l’abri. En cas de destruction, toutefois, cinq autres copies de ces documents existent.
Mais il maintient que l’élection de Joe Biden est frauduleuse, ce qui m’empêche de vous partager son tweet dans ce live, car il contrevient aux règles de Twitter.
Donald Trump « n’a pas mesuré la portée de ses propos sur une partie » de ses partisans « que la défaite a exacerbés » et qui ont pénétré mercredi dans les bâtiments du Congrès américain, a estimé jeudi la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, en reconnaissant pour la première fois la victoire de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis.
Marine Le Pen n’avait pas jusqu’à présent reconnu la victoire du démocrate, invoquant les recours judiciaires lancés aux Etats-Unis par les soutiens de Donald Trump contre une prétendue « fraude » à ce scrutin. La dirigeante d’extrême droite n’avait pas relayé les accusations de fraude mais plusieurs responsables de son parti s’en étaient fait l’écho, mettant en doute la légitimité du scrutin.
Le pouvoir russe s’en donne vraiment à cœur joie.
Vous l’avez probablement repéré de loin sur les images de l’envahissement du Capitole : cet homme à la « coiffe de Viking » comme il a été désigné sur les réseaux sociaux a donné un tour guignolesque à l'affaire. Jake Angeli est pourtant loin, très loin d’être un gentil garçon, comme l’explique Paris Match.
C’est une des questions qui se posent après les violences d’hier, avec une foule quasi exclusivement blanche : que ce serait-il passé avec la police si ces manifestants et manifestantes avaient été noirs ? L’interrogation est lancinante après une année 2020 où la question de rapport entre la police et les personnes racisées est revenue sur le devant de la scène médiatique. Van Jones, ancien conseiller de Barack Obama, aujourd’hui commentateur sur CNN, s’est ouvertement posé la question.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, pourtant proche allié de Donald Trump, a estimé jeudi que les scènes de violence au Capitole à Washington représentaient « un acte scandaleux » devant être « vigoureusement condamné » avant une rencontre à Jérusalem avec le secrétaire américain au Trésor Steven Munchin. « Je n’ai aucun doute sur le fait que la démocratie américaine triomphera, elle l’a toujours fait ».
Se réveillant le matin du Noël orthodoxe avec les images chocs des partisans de Trump envahissant le Capitole, temple de la démocratie américaine, plusieurs responsables russes estiment que les Etats-Unis ont perdu toute légitimité à dispenser des enseignements sur la démocratie à d’autres pays.
« La partie perdante a des raisons plus que suffisantes d’accuser les gagnants de falsifications, il est évident que la démocratie américaine boîte des deux pieds », a déclaré sur Facebook Konstantin Kosatchev, président de la commission des affaires étrangères de la chambre haute du Parlement russe. « La fête de la démocratie est terminée. Elle a, malheureusement, touché le fond, et je dis cela sans une once de jubilation. L’Amérique a perdu le nord et n’a donc plus aucun droit de donner le cap. Et encore moins de l’imposer aux autres », a-t-il ajouté.
On parlait un peu plus tôt des journalistes, qui ne sont globalement pas souvent les bienvenus, pour le dire simplement, au milieu des rassemblements trumpistes. Mais, hier soir, il s’est passé un moment de télévision assez incroyable, sur France Info. Le correspondant de France Télévisions aux Etats-Unis, Loïc de La Mornais, était, en direct, extrêmement proche du bâtiment du Capitole, dans la manifestation, au moment où la police a commencé à évacuer les lieux.
Je vous explique ça dans ce papier.
Les intentions des manifestants d’hier au Capitole n’étaient pas pacifiques, redisons-le. D’autres images ont montré le matériel de plusieurs média dégradé ou détruit, comme celui de l’agence de presse AP.
On est très loin d’une unanimité ou même d’un simple consensus de l’opinion américaine qui dénoncerait les violences de Capitole. Ceux et celles qui dénoncent sont même au coude à coude avec ceux qui approuvent chez les sympathisants et sympathisantes du Parti républicain. Voici ce que donne un tout premier sondage YouGov réalisé dans la nuit.
Le Congrès des Etats-Unis a donc officialisé tôt ce jeudi la victoire de Joe Biden à la présidentielle, dernière étape avant son investiture le 20 janvier. Le vice-président républicain Mike Pence a certifié le vote de 306 grands électeurs en faveur du démocrate contre 232 à Donald Trump, à l'issue d'une séance des deux chambres interrompue par l'intrusion de partisans du président sortant qui ont semé le chaos dans le Capitole.
Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a dénoncé les violences de partisans du président sortant, Donald Trump, survenues au Capitole. « Les violences hier soir au Capitole à Washington sont absolument inacceptables. Le temps est maintenant venu pour notre nation de s’unir et de respecter le processus démocratique américain », a-t-il déclaré à l’occasion d’une visite à Jérusalem.
Le président américain, dont le compte Twitter a été bloqué à la suite de sa prise de parole de mercredi, s’est exprimé par l’intermédiaire d'un membre de son administration. « Bien que je sois en total désaccord avec les résultats de cette élection, il y aura une transition ordonnée le 20 janvier », a indiqué Donald Trump ce jeudi matin.