Gibraltar : L’Espagne et le Royaume-Uni parviennent in extremis à un accord avant l’entrée en vigueur du Brexit
FRONTIERES L’accord, conclu quelques heures seulement avant l’entrée en vigueur du Brexit, évite ainsi que la frontière entre Gibraltar et l’Espagne se transforme à partir de vendredi en la seule frontière « dure » entre le Royaume-Uni et l’UE
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Les citoyens de Gibraltar « peuvent souffler ». Londres et Madrid sont parvenus à « un accord de principe » à propos de Gibraltar, qui permettra de maintenir la liberté de mouvement à la frontière entre l’Espagne et l’enclave britannique située au sud de la péninsule ibérique, a annoncé ce jeudi la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya.
Les accords de Schengen, qui garantissent la libre circulation des personnes entre 26 Etats européens sans contrôle des passeports, s’appliqueront désormais à Gibraltar, a précisé la ministre.
#brexit agreement in principle between 🇪🇸🇬🇧 on #gibraltar
— Arancha González (@AranchaGlezLaya) December 31, 2020
Time for hope
A new relation
We tear down barriers 2 build shared prosperity
Firm on principles, commited to citizens pic.twitter.com/qlBbqScYQu
Pas de « Brexit dur »
L’accord, qui a été atteint quelques heures seulement avant l’entrée en vigueur du Brexit, jeudi à minuit (23h GMT), évite ainsi que la frontière entre Gibraltar et l’Espagne se transforme à partir de vendredi en la seule frontière « dure » entre le Royaume-Uni et l’UE.
« Il n’y a plus de barrière. Schengen s’applique à Gibraltar (dans ses relations) avec l’Espagne, ce qui permet de supprimer les contrôles entre Gibraltar et l’Espagne, cela permet de retirer la barrière », a déclaré Arancha González Laya lors d’une conférence de presse à Madrid. « Nous sommes parvenus à un accord de principe avec le Royaume-Uni qui servira de base à un futur traité entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni concernant Gibraltar », a-t-elle poursuivi.
L’accord « nous permettra d’éliminer les barrières et d’avancer vers une zone de prospérité partagée. Fermeté dans les principes, progrès pour les citoyens », a tweeté peu après l’annonce le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez.
Iniciamos una nueva etapa. Alcanzamos un principio de acuerdo con Reino Unido sobre Gibraltar que nos permitirá eliminar barreras y avanzar hacia una zona de prosperidad compartida. Firmeza en los principios, progreso para la ciudadanía.
— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) December 31, 2020
Gracias a los negociadores de Exteriores. pic.twitter.com/8LQFfjLz3U
Près 15.000 personnes traversent tous les jours la frontière
Depuis l’accord post-Brexit conclu le 24 décembre par Londres et Bruxelles, qui ne s’appliquait pas au cas de Gibraltar, l’Espagne et le Royaume-Uni étaient engagés dans une véritable course contre la montre pour éviter le retour à Gibraltar d’une frontière qualifiée de « dure », c’est-à-dire avec des contrôles de passeports pour les personnes et des contrôles douaniers sur les biens à la frontière avec l’enclave.
Quelque 15.000 personnes - dans leur grande majorité des Espagnols - résidant en Espagne traversent tous les jours la frontière pour aller travailler dans l’enclave britannique. Afin de limiter l’impact d’un échec des négociations et du retour de contrôles à la frontière, le gouvernement local de Gibraltar avait établi un registre pour permettre à ces milliers de travailleurs transfrontaliers de continuer de venir chaque jour sur le Rocher sans complications.
Mais le retour des passeports aurait affecté le tourisme, qui représente une importante source de revenus pour cette enclave très prospère dont l’économie repose sur les services. Les autorités de Gibraltar craignaient aussi des problèmes logistiques pour les importations, tous les produits alimentaires consommés dans l’enclave étant importés.