Brésil : Jair Bolsonaro attaque violemment l’Argentine sur l’avortement
CRITIQUES Selon le président brésilien, la loi sur l’avortement votée en Argentine mercredi légalise la mort d’enfants avec le « consentement de l’État »
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Le président du Brésil soigne ses soutiens des Eglises évangéliques néopentecôtistes. Pour ce faire, Jair Bolsonaro a déploré mercredi la légalisation de l’avortement en Argentine. Le chef de l’Etat a ainsi déclaré que la « vie des enfants argentins » pouvait désormais être « fauchée » avec « le consentement de l’Etat ».
« Je suis profondément désolé pour les enfants argentins, dont la vie peut être désormais fauchée dans le ventre de leur mère avec le consentement de l’État », a écrit sur Twitter le leader d’extrême droite, dont les soutiens évangélistes sont de farouches opposants à la légalisation de l’avortement. « Tant que cela dépendra de moi ou de mon gouvernement, l’avortement ne sera jamais autorisé sur notre sol. Nous nous battrons toujours pour protéger la vie des innocents », a-t-il ajouté.
- Lamento profundamente pelas vidas das crianças argentinas, agora sujeitas a serem ceifadas no ventre de suas mães com anuência do Estado. No que depender de mim e do meu governo, o aborto jamais será aprovado em nosso solo. Lutaremos sempre para proteger a vida dos inocentes!
— Jair M. Bolsonaro (@jairbolsonaro) December 30, 2020
Mercredi matin, le Sénat argentin a approuvé la légalisation de l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse. Au Brésil par contre, l’avortement est puni de trois ans de prison et n’est permis qu’en cas de viol, de danger pour la mère ou de grave malformation du fœtus.
203 femmes meurent chaque année d’un avortement au Brésil
La Cour suprême a tenu une série d’audiences publiques sur la légalisation de l’avortement en août 2018. À cette occasion, le Dr Maria de Fatima, représentante du ministère de la Santé de l’ancien président Michel Temer, a affirmé qu’en dépit d’une législation très restrictive, une Brésilienne sur cinq avait déjà avorté. Selon elle, 203 femmes meurent chaque année à l’issue d’avortements clandestins et 250.000 sont hospitalisées à la suite de complications.