Coronavirus : Le retrait du combustible de Fukushima retardé par la pandémie
JAPON L’opérateur Tepco devait commencer à retirer le combustible fondu de l’un des réacteurs l’année prochaine
Le retrait du combustible fondu de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima au Japon va être repoussé d’un an, a annoncé son opérateur, Tepco, ce jeudi, arguant que la pandémie de coronavirus avait freiné le développement d’équipements spécialisés.
Une décennie après la triple catastrophe (séisme, tsunami et accident nucléaire) qui a frappé le Japon le 11 mars 2011, Tepco devait commencer à retirer le combustible fondu de l’un des réacteurs l’année prochaine.
Une opération qui devrait durer entre 30 et 40 ans
Cette opération est considérée comme la plus complexe du processus de démantèlement, qui doit durer 30 à 40 ans, et Tepco avait prévu de développer au Royaume-Uni un bras robotique avant de le transférer au Japon début 2021 pour lancer les opérations.
« Mais à cause de la recrudescence des infections au coronavirus au Royaume-Uni, le développement a été retardé », a expliqué lors d’une conférence de presse Akira Ono, directeur de la filiale de Tepco chargée du démantèlement, ajoutant que l’opérateur souhaitait désormais réaliser une partie des tests au Japon.
La question de l’eau contaminée
Le processus doit prendre plusieurs années pour le réacteur 2, qui contiendrait 237 tonnes de combustible fondu et de débris, selon l’agence de presse Kyodo. Les réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale contiendraient au total 880 tonnes de ce mélange. Ce report est « regrettable », a admis Akira Ono, mais il l’a jugé peu susceptible de retarder l’ensemble du processus de démantèlement, censé se terminer entre 2041 et 2051.
L’opérateur est face à d’autres questions épineuses, comme la manière de se débarrasser d’environ 1,23 million de tonnes d’eau contaminée, actuellement stockée dans plus d’un millier de citernes à proximité de la centrale. La triple catastrophe du 11 mars 2011 au Japon avait fait quelque 18.000 morts ou disparus. L’accident nucléaire de Fukushima était le plus grave depuis celui de Tchernobyl en Ukraine en 1986.