Union européenne : La Pologne et la Hongrie menacent toujours d’un veto le plan de relance post Covid-19
BRAS DE FER Les deux pays s’opposent à un mécanisme permettant de les priver de fonds en cas de violations de l’Etat de droit
Alors que l’Union européenne doit déjà gérer des négociations compliquées avec Londres pour finaliser le Brexit, des discussions difficiles se sont ouvertes sur un autre front. Lundi soir, les autorités polonaises ont confirmé qu’elles étaient prêtes à aller au bras de fer avec les autres pays européens sur le dossier du budget de l’Union. Surtout, la Pologne n’est pas la seule à vouloir provoquer un clash en interne. Les chefs de gouvernement polonais et hongrois restent en effet décidés à utiliser leur veto si leur demande de retrait des conditions liées à l’Etat de droit n’est pas entendue.
L’Allemagne doit faire un pas
« La position de la Pologne et de la Hongrie reste claire. Nous attendons des propositions de la part de la présidence allemande » de l’UE, a déclaré Piotr Muller, porte-parole du gouvernement polonais, à l’issue d’une rencontre de travail à Varsovie des Premiers ministres polonais et hongrois. Mateusz Morawiecki et Viktor Orban ont « discuté des variantes stratégiques de négociations » sur le budget européen, dans la perspective du prochain sommet européen, a-t-il souligné.
Epinglés régulièrement par Bruxelles pour leurs réformes accusées de saper les valeurs démocratiques, la Pologne et la Hongrie ont bloqué l’adoption du budget pluriannuel et du plan de relance européens post Covid-19. Les deux pays s’opposent à un mécanisme permettant de les priver de fonds en cas de violations de l’Etat de droit (justice indépendante, politique anticorruption…), y voyant une atteinte à leur indépendance.
Nouvelles discussions ce mardi
Cette position irrite certains pays membres qui attendent avec impatience de profiter du plan de relance destiné aux économies affectées par la pandémie de Covid-19. Selon Piotr Muller, le Premier ministre polonais doit s’entretenir ce mardi en ligne avec le chef du Conseil européen puis avec « quelques chefs de gouvernements » sur ce sujet.