Coronavirus : Violentes manifestations à Prague contre les restrictions sanitaires

CONTESTATION Les manifestants demandent la démission du ministre de la Santé, Roman Prymula

20 Minutes avec AFP
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Manifestation à Prague, le 18 octobre 2020.
Manifestation à Prague, le 18 octobre 2020. — Vladimir Prycek/AP/SIPA

Comme les autres pays européens, la République tchèque doit faire face à une deuxième vague de coronavirus. Vendredi, le pays a enregistré un nombre record de 11.105 nouveaux cas en une journée et dimanche, le bilan s’élevait à un total de 170.000 cas et plus de 1.400 décès. Pourtant, les mesures sanitaires sont de moins en moins acceptées. Plusieurs milliers de manifestants se sont ainsi rassemblés dimanche à Prague pour demander la démission du ministre de la Santé Roman Prymula, maître d’œuvre des restrictions. Le rassemblement a même dégénéré, obligeant la police à faire usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau dimanche.

La manifestation a pris un tour violent lorsque les policiers ont commencé à disperser la foule, le nombre de participants étant très largement supérieur à celui autorisé pour les rassemblements. « Les participants ont attaqué la police sans aucune raison », a déclaré le chef de la police de Prague Tomas Lerch, tandis qu’un autre responsable des forces de l’ordre a mis en cause des « supporteurs [de football] radicaux ». Le rassemblement a en effet été organisé par l’association HON, mais les supporteurs de football ont représenté une partie importante de la foule.

Arrestations et blessés

Selon Tomas Lerch, environ vingt policiers ont été blessés. Les services d’urgence ont quant à eux indiqué avoir soigné neuf personnes et admis à l’hôpital quatre blessés. En outre, avant le rassemblement, la police a arrêté cinquante personnes et saisi des feux d’artifice, des bâtons télescopiques, des coups de poing et des armes à feu.

Le ministre de la Santé « n’admet aucune opposition. Comment ose-t-il ? A qui pense-t-il parler ? Nous ne sommes pas des moutons, nous sommes des gens normaux », a déclaré Vlasta Ciencialova, une manifestante venue à Prague de l’est du pays. Roman Prymula a pour sa part stigmatisé les manifestants pour leur « dédain du travail des soignants ». « En résultat, je suppose que nous aurons des centaines de nouvelles infections », s’est-il indigné.