Equateur : La condamnation à huit ans de prison de l’ex-président Rafael Correa confirmée en cassation
CORRUPTION Réfugié en Belgique, l’ancien chef de l’Etat n’a plus qu’un dernier recours avant d’être interdit à vie de se présenter devant les électeurs
Les élections de février prochain en Equateur se feront sans lui. Rafael Correa ne pourra pas briguer la vice-présidence du pays comme il l’avait annoncé mi-août. La justice équatorienne a en effet confirmé lundi en cassation la condamnation de l’ex-président à huit ans de prison pour corruption.
Jugé par contumace
Un tribunal de la Cour suprême a, « à la majorité (…) rejeté les recours en cassation déposés par les appelants et confirme la sentence pour corruption » prononcée en avril contre l’ancien chef de l’Etat (2007-2017) et 17 autres personnes, dont des ex-ministres et des chefs d’entreprise, a indiqué le tribunal. Rafael Correa vit en Belgique depuis 2017 et la fin de son dernier mandat alors qu’il ne faisait encore l’objet d’aucun procès. Jugé par contumace, sa première condamnation en avril avait été confirmée mi-juillet en appel.
« Ils l’ont finalement fait. En un temps record, ils ont obtenu une sentence définitive pour me disqualifier en tant que candidat », a indiqué Rafael. « Ils ne comprennent pas que tout ce qu’ils font, c’est accroître mon soutien populaire. Je vais bien. Souvenez-vous : la seule chose qu’ils nous condamnent à faire, c’est de gagner », a-t-il ajouté. Après un dernier recours que peut encore déposer la défense, l’ancien président sera interdit à vie de se présenter devant les électeurs, ainsi que l’établit la Constitution du pays dans les cas de corruption.
La Cour de justice a tranché que Rafael Correa et plusieurs de ses anciens collaborateurs ont reçu des pots-de-vin en échange de contrats avec diverses entreprises. L’ancien président se dit innocent et dénonce un complot fomenté par son rival, son ancien vice-président et actuel président, Lenin Moreno. Rafael Correa fait également l’objet d’une enquête pour l’enlèvement en 2012 en Colombie du responsable de l’opposition Fernando Balda. Selon la législation équatorienne, il ne peut toutefois pas être jugé par contumace pour ce crime.