Irak : Première visite d’Emmanuel Macron ce mercredi pour soutenir les autorités de Bagdad

DIPLOMATIE C’est le premier chef d’Etat étranger à se rendre en Irak depuis la nomination en mai de Moustafa al-Kazimi comme Premier ministre

20 Minutes avec AFP
Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian, à Beyrouth le 1er septembre 2020.
Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian, à Beyrouth le 1er septembre 2020. — Stephane Lemouton/AP/SIPA

A chaque mois sa visite d’une personnalité de l’exécutif français. Après le ministre des Affaires étrangères en juillet et la ministre des Armées en août, c’est au tour du président de la République de venir afficher le soutien de la France aux autorités de Bagdad. Emmanuel Macron effectue ce mercredi sa première visite en Irak, avec l’intention d’aider ce pays à affirmer « sa souveraineté ».

Une visite éclair

En provenance de Beyrouth, le chef de l’Etat ne passera que quelques heures à Bagdad, où il sera reçu par les principaux responsables du pays. Il sera le premier chef d’Etat étranger à se rendre en Irak depuis la nomination en mai d’un nouveau Premier ministre, Moustafa al-Kazimi.

Pour des raisons de sécurité, la présidence française n’a confirmé qu’à la dernière minute cette visite, qui avait été annoncée par des responsables et des médias irakiens. En l’officialisant lundi soir depuis le Liban, Emmanuel Macron a précisé qu’il lancerait à Bagdad, « en lien avec les Nations unies, une initiative pour accompagner une démarche de souveraineté ». Ce « combat pour la souveraineté de l’Irak est essentiel » pour permettre à « ce peuple et ce pays qui ont tant souffert » de « ne pas céder à la fatalité qui serait la domination par les puissances régionales et par le terrorisme islamiste », avait-il expliqué vendredi à Paris.

Le rôle des Etats-Unis et de l’Iran

Ce pays est pris en étau depuis des années entre ses deux partenaires les plus influents, Washington et Téhéran. L’Irak, qui a vu l’émergence l’an dernier d’un puissant mouvement de contestation populaire, est aussi confronté à une conjoncture économique délicate. Deuxième plus important producteur de l’Opep, il a été fortement touché par la chute des prix du pétrole et le coronavirus a encore aggravé les difficultés.

A Bagdad, Emmanuel Macron devrait s’entretenir avec le Premier ministre Kazimi mais aussi avec le président Barham Saleh, avant un déjeuner partagé avec d’autres responsables. Son message devrait faire écho à celui de son chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian, qui a souligné, lors de sa visite, la nécessité pour l’Irak de « se dissocier des tensions de son voisinage ». Le 27 août, la ministre française des Armées, Florence Parly, a elle aussi mené des entretiens à Bagdad et Erbil, capitale de la région kurde, rappelant notamment l’importance de poursuivre la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique. Par contre, contrairement à la plupart des responsables étrangers en visite en Irak, le président ne se rendra pas à Erbil et espère rencontrer les leaders kurdes à Bagdad, selon des sources irakiennes.

La visite d’Emmanuel Macron intervient en outre alors que le président américain Donald Trump a réaffirmé le 21 août sa volonté de retirer les troupes américaines d’Irak, mais sans préciser de calendrier. Quelque 5.000 soldats et diplomates américains y sont encore déployés.