Explosions à Beyrouth : La conférence des donateurs, organisée par la France et l’ONU, aura lieu dimanche après-midi

SOLIDARITE La réunion aura lieu en visioconférence

20 Minutes avec AFP
— 
Les conséquences des explosions survenues à Beyrouth mardi
Les conséquences des explosions survenues à Beyrouth mardi — Lamaa/ Magnus News/SIPA

La solidarité internationale s’organise. La visioconférence des donateurs en soutien au Liban, dont la capitale Beyrouth a été dévastée par une explosion meurtrière, aura lieu dimanche à 14 h. Cette initiative, organisée par l' ONU et la France, doit marquer le début d’une « démarche d’urgence et d’espoir pour l’avenir » du pays, a indiqué ce samedi l’Élysée.

Les représentants de l’Union européenne, des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Chine, de la Russie, de Jordanie, d’Égypte doivent notamment y participer. Israël n’est « pas dans le tour de table », selon l’Élysée, mais un contact est « pris par l’ONU ». L’Iran n’a « pas manifesté sa volonté de participer », alors que « les pays du Golfe – Koweït, Qatar, Émirats arabes unis, Arabie Saoudite – ont été invités », l’Élysée précisant n’avoir « aucun doute qu’ils seront représentés ».

Samedi matin, Donald Trump avait tweeté que la visioconférence réunirait « le président Macron, les dirigeants du Liban et des dirigeants d’autres endroits dans le monde », après la visite du président français jeudi à Beyrouth. « Tout le monde veut aider ! » avait-il ajouté, mentionnant avoir parlé dans la matinée avec le président français Emmanuel Macron, à l’initiative de la réunion.

L’entourage du président français n’a pas voulu donner le montant de l’aide qui pourrait être dégagée dimanche, mais l’ONU a chiffré à 85 millions de dollars le coût des seuls besoins de santé. « L’objectif immédiat est de pourvoir aux besoins d’urgence du Liban, à des conditions qui permettent que l’aide aille directement à la population », a expliqué l’Élysée, en visant « la consolidation des bâtiments endommagés, l’aide médicale d’urgence, l’aide alimentaire et la restauration des hôpitaux et écoles ».

« La méthodologie est celle que les organisations internationales utilisent, il y a une nécessité qu’on ne fasse pas de chèque en blanc au gouvernement libanais », a poursuivi cette même source, en faisant valoir qu’il ne s’agissait pas « d'une question de montant alloué, mais d’efficacité de l’aide ».

« Énergie du désespoir »

Ce samedi, lors de manifestations à Beyrouth réunissant des milliers de protestataires dans le centre-ville, des manifestants menés par des officiers à la retraite ont pris d'assaut le siège du ministère des Affaires étrangères, le proclamant « quartier général de la Révolution ».

Pour la présidence française, les manifestations « témoignent de l’exaspération, de la détresse de la population, du besoin que les choses changent », en décelant « une "énergie du désespoir, mais prometteuse". Ce que la France souhaite, c’est que cette expression populaire soit prise en compte, car nous en sommes à un point où le système politique se cannibalise, alors qu’il y a un besoin d’un large rassemblement et de changement en profondeur », a poursuivi l’Élysée.

L’aide n’ira pas à « la corruption »

« Le Liban est en train de sombrer, nous pensons qu’il a touché le fond, et donc c’est le moment de remonter à la surface », a encore commenté l’entourage d’Emmanuel Macron, en rappelant que le président français avait voulu « passer un message de confiance dans l’avenir du Liban », lors de sa visite, jeudi, à Beyrouth, en promettant notamment que l’aide n’irait pas à « la corruption ».

Le président libanais, Michel Aoun, a pour sa part rejeté vendredi toute enquête internationale sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth, affirmant qu’elle pourrait avoir été causée par la négligence ou par un missile, tandis que les secouristes s'activaient toujours pour retrouver des survivants. Paris a en revanche estimé qu’il y avait « suffisamment d’éléments objectifs pour penser que l’explosion est accidentelle ».