Coronavirus : La COP26 qui a été repoussée se tiendra finalement en novembre 2021
CLIMAT « Nous avons une occasion unique de reconstruire des sociétés plus durables, équitables, résilientes et saines, au moment où les pays relancent leurs économies », a déclaré Andrew Steer, président de l’institut de recherche World Resources Institute (WRI)
La COP26, jugée cruciale dans la lutte contre le changement climatique et qui devait se tenir en novembre 2020 à Glasgow, a été repoussée d’un an, en raison de l’épidémie de Covid-19. Ce nouveau report d’un grand rendez-vous pour l’environnement a été demandé par le Royaume-Uni, avait fait savoir l’ONU ce mercredi.
Cette demande a été validée jeudi et la 26e Conférence des Parties se tiendra du 1er au 12 novembre 2021, selon le compte Twitter de la COP26, en concertation avec la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC) et l’Italie, partenaire de ce sommet. Elle avait été repoussée sine die dès avril.
Deux cents chefs d’Etat attendus
Selon le journal britannique The Guardian, il a été imaginé pendant un temps « que le sommet pourrait être convoqué dans les trois premiers mois de 2021 ». Mais le Royaume-Uni estimait « qu’un délai beaucoup plus long est nécessaire », selon le journal.
Environ 30.000 personnes, dont 200 chefs d’Etat et de gouvernement, étaient attendues à ce sommet de onze jours, crucial pour tenter de limiter la hausse des températures dans le monde. Cette décision « est la bonne, étant donné que la santé publique doit être la priorité absolue », a commenté Alden Meyer, spécialiste en négociations climatiques. « Mais la pandémie du coronavirus n’a pas mis la crise climatique sur pause », a-t-il averti, alors que les événements climatiques extrêmes se multiplient.
Entre 3,4 à 3,9 °C en plus en 2100
« Nous avons une occasion unique de reconstruire des sociétés plus durables, équitables, résilientes et saines, au moment où les pays relancent leurs économies », complète Andrew Steer, président de l’institut de recherche World Resources Institute (WRI). « Il est à présent essentiel que les pays utilisent ce délai supplémentaire et s’assurent que leurs plans de relance économique soient judicieux du point de vue climatique », renchérit Mohamed Adow, directeur de Power Shift Africa.
L’accord de Paris, signé en 2015, prévoit de limiter le réchauffement climatique mondial bien en dessous de 2 °C, voire 1,5 °C. Mais le monde a déjà gagné environ un degré supplémentaire depuis l’ère préindustrielle, entraînant une multiplication des catastrophes climatiques.
Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel, le thermomètre pourrait grimper de 3,4 à 3,9 °C d’ici la fin du siècle. Même si les Etats signataires de l’accord de Paris respectent leurs engagements, le mercure montera de 3,2 °C. Cet accord prévoit une révision des engagements des Etats en 2020. Pour l’instant, seuls dix d’entre eux l’ont fait, qui représentent à peine 2,9 % du total des émissions de CO2, selon le WRI. Parmi les derniers en date, le Rwanda.