Etats-Unis: La nouvelle porte-parole de Donald Trump promet de ne « jamais » mentir
COMMUNICATION Kayleigh McEnany a repris vendredi une tradition perdue depuis plus d’un an : le point de presse quotidien
Au regard de l’humeur changeante de Donald Trump avec ses conseillers, Kayleigh McEnany a hérité d’un travail pas facile. Mais elle pour autant décidé de monter au front. La nouvelle porte-parole de la Maison-Blanche a ainsi relancé vendredi une tradition qui s’était perdue : le point de presse quotidien. En rupture avec une pratique solidement établie depuis des décennies sous les présidents républicains comme démocrates, le rituel avait été abandonné depuis plus d’un an, préférant laisser à Donald Trump toute la lumière.
La jeune « Press secretary » de 31 ans a pris ses marques dans un contraste saisissant avec Stephanie Grisham, qu’elle a remplacé mi-avril et qui ne s’était jamais présentée à la tribune. Combative, mais se tenant à l’écart des attaques agressives du président contre les « Fake News » et les « ennemis du peuple », Kayleigh McEnany a répondu pendant une trentaine de minutes aux questions des journalistes.
« Elle n’a visiblement pas lu la fiche de poste »
Pour une première, la porte-parole a voulu marquer les esprits par une phrase sans équivoque : « Je ne vous mentirai jamais ». Mais c’est une promesse à double tranchant car la presse ne va pas manquer dans les mois à venir de mettre à l’épreuve des faits sa profession de foi sur son honnêteté. « Elle n’a visiblement pas lu la fiche de poste », a ainsi ironisé dans un tweet Julian Zelizer, professeur de sciences politiques à l’université de Princeton.
Diplômée des prestigieuses universités de Georgetown et de Harvard, Kayleigh McEnany, qui a été commentatrice sur les chaînes Fox et CNN avant de devenir porte-parole de la campagne 2020 de Donald Trump, sait pourtant que ses déclarations seront scrutées avec attention. L’équipe de communication de la Maison-Blanche a, par le passé, eu recours à d’étranges contorsions ou formulations pour défendre ou expliquer les déclarations du président.
Le premier à occuper le poste de porte-parole, Sean Spicer, avait commencé du mauvais pied. Lors de sa première apparition dans la « James Brady Press Briefing Room », il avait tenté maladroitement de défendre le président qui s’était emporté après des comparaisons peu flatteuses entre la taille de la foule qui s’était rassemblée pour son investiture, le 20 janvier 2017, et celle de Barack Obama huit ans plus tôt. Interrogée sur les raisons pour lesquelles M. Trump avait poussé son porte-parole à prononcer « des mensonges », Kellyanne Conway, une autre conseillère du président, avait ajouté au malaise en affirmant que ce dernier avait présenté des « faits alternatifs ». Cette étrange tournure de phrase colle depuis à l’équipe Trump.