Coronavirus : L’Europe entame une sortie prudente du confinement
EPIDEMIE Après plusieurs semaines de hausse, le nombre de cas de contamination de coronavirus commence doucement à baisser dans les quatre pays européens les plus touchés
Dans l’attente de la découverte d’un vaccin ou d’un remède pour juguler l’épidémie de coronavirus, les pays européens peaufinent chacun de leur côté un plan de sortie du confinement, véritable casse-tête planétaire.
Après plusieurs semaines de hausse, la pandémie, qui a fait plus de 200.000 morts sur près de trois millions de contaminés dans le monde, commence doucement à baisser dans les quatre pays européens les plus touchés.
Début du déconfinement en Suisse
Dimanche, ils affichaient tous les quatre des bilans quotidiens de morts en nette baisse : 288 morts en Espagne, 260 en Italie, 242 en France et 413 morts à l’hôpital au Royaume-Uni, le nombre le plus bas depuis la fin mars. De loin le pays le plus touché par la pandémie, aussi bien en nombre de contaminations que de décès, les Etats-Unis ont quant à eux enregistré dimanche soir 1.330 décès supplémentaires ces dernières 24 heures. Les Suisses pourront quant à eux retourner chez le coiffeur, avec la réouverture de certains commerces ce lundi.
Sous réserve de respecter les mesures barrières, ce sont d’abord les coiffeurs, physiothérapeutes, médecins, salons de massage, fleuristes, jardineries, ainsi que les crèches qui reprendront leurs activités. Le confinement y était moins dur qu’en Espagne. Après six semaines cloîtrés chez eux, les petits Espagnols peuvent depuis dimanche recommencer à jouer dans la rue, avec un certain nombre de restrictions comme l’absence de contacts. Le confinement a été prolongé jusqu’au 9 mai inclus, et le gouvernement présentera mardi son plan d’assouplissement.
Le grand retour de Boris Johnson
Le même jour, le Premier ministre français, Edouard Philippe, dévoilera sa « stratégie nationale du plan de déconfinement », qui doit débuter le 11 mai, avec notamment une réouverture progressive mais controversée des écoles. L’Italie aussi doit détailler en début de semaine les mesures qu’elle envisage à compter du 4 mai. Les écoles resteront cependant fermées jusqu’en septembre. A Londres, le Premier ministre Boris Johnson, lui-même frappé par le virus, a effectué ce lundi un retour aux affaires très attendu.
La Norvège a rouvert les écoles pour les plus petits lundi. Une semaine après les « barnehager » qui font office de crèches et de maternelles, c’est au tour des enfants de six à dix ans de retrouver les bancs de l’école, dans des classes réduites à 15 élèves. En Chine également, où était apparu le Covid-19 à la fin de l’année dernière, collégiens et lycéens ont fait lundi une rentrée ultra-sécurisée – avec masques et prises de température – dans les métropoles de Pékin et Shanghai, après près de quatre mois de grandes vacances pour cause d’épidémie.
En Chine, les élèves retrouvent le chemin de l’école
A Pékin, seuls les lycéens de dernière année ont été autorisés lundi à revenir en classe pour préparer le « gaokao », l’examen d’entrée à l’université. A Shanghai, ce sont les élèves de dernière année de collège qui ont repris la classe. Toutes les écoles chinoises étaient fermées depuis la fin janvier. Le pays a depuis lors jugulé l’épidémie, avec un bilan officiel de 4.633 morts, mais les autorités redoutent à présent une seconde vague de contaminations avec des cas dits « importés », en majorité des Chinois de retour au pays.
Aux Etats-Unis, le président Donald Trump n’a pas donné dimanche son habituel briefing coronavirus, après les sarcasmes suscités par ses recommandations (« ironiques », a-t-il assuré après coup) sur l’injection de désinfectant dans le corps des patients. La reprise se prépare dans certains Etats, comme celui de New York, où certaines activités manufacturières et des chantiers pourraient reprendre après le 15 mai.