Syrie : Après une mutinerie, des prisonniers s’évadent d’une prison où sont détenus des djihadistes

PRISON Les forces kurdes n’étaient pas en mesure de donner ni le nombre de fugitifs, ni leur nationalité

20 Minutes avec agences
Une prison dans le nord est de la Syrie abritant des supposés membres de Daesh, le 30 octobre 2019.
Une prison dans le nord est de la Syrie abritant des supposés membres de Daesh, le 30 octobre 2019. — GEAI LAURENCE/SIPA

Une mutinerie a éclaté dimanche dans la prison de Ghouiran (Syrie) où sont détenues des personnes accusées d’appartenance au groupe djihadiste Etat islamique (EI). Des prisonniers se sont évadés mais un responsable des Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition dominée par les combattants kurdes, n’était pas en mesure de donner ni le nombre de fugitifs, ni leur nationalité. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a parlé de « quatre fugitifs au moins ».

Tard dimanche soir, la situation restait tendue et les recherches se poursuivaient pour rattraper les évadés, ont précisé ces deux sources.

Murs « cassés » et portes « arrachées »

La « mutinerie » a été menée par « des éléments du groupe Etat islamique », selon l’OSDH. D’après ses informations, la prison accueille près de 5.000 détenus « de différentes nationalités » et accusés d’appartenance à l’EI. Sur son compte Twitter, un porte-parole des FDS, Mustafa Bali, a lui aussi reconnu une « mutinerie » lors de laquelle les prisonniers ont « cassé des murs et arraché des portes intérieures ».


De son côté, le responsable de sécurité des FDS, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a confirmé à l’Agence France-Presse que des « éléments de l’EI s’étaient révoltés » dans la prison. « Certains d’entre eux ont pu sortir dans la cour de la prison » et « un certain nombre d’éléments de l’EI ont pu s’enfuir ».

12.000 djihadistes emprisonnés

Un an après avoir proclamé le 23 mars 2019 l’éradication du « califat » de l’EI en Syrie, les forces kurdes détiennent toujours quelque 12.000 djihadistes dans plusieurs prisons du nord-est du pays, selon leurs statistiques. Parmi les prisonniers figurent des Syriens, des Irakiens mais aussi 2.500 à 3.000 étrangers originaires d’une cinquantaine de pays.

Si les Kurdes réclamaient au départ le renvoi vers leur pays d’origine des combattants étrangers, ils se sont résignés à l’idée de devoir les juger en Syrie, face aux tergiversations des gouvernements occidentaux qui évitent les rapatriements.