Coronavirus : Un mort après des mutineries dans quatre prisons en Italie
VIOLENCES Pour limiter la propagation du coronavirus en Italie, le gouvernement a décidé de suspendre les visites des familles dans les prisons
Après la suspension des visites familiales, dans le cadre des mesures prises pour enrayer l’épidémie de coronavirus, des mutineries ont éclaté, ce dimanche, dans quatre prisons italiennes, faisant un mort, ont annoncé un syndicat de personnel pénitentiaire et une ONG, ce lundi.
« A la suite des modifications introduites par le gouvernement sur les visites en prison entre détenues et leurs familles, à cause du coronavirus, des protestations de détenus sont en cours dans les établissements pénitentiaires de Naples Poggioreale (sud), Modène (nord), Frosinone (centre) et Alexandrie (nord-ouest) », a expliqué l’organisation syndicale autonome de la police pénitentiaire (Osapp).
La prison de Modène « complètement détruite »
A Modène, la révolte, particulièrement violente, a fait au moins un mort parmi les détenus, selon l’association italienne de visiteurs de prisons, Antigone, sans préciser les circonstances de cette mort. « Nous avons déjà averti sur l’augmentation des tensions dans les prisons, et sur le fait que cela pourrait se terminer en tragédie », a indiqué l’association dans un communiqué faisant état de ces révoltes de détenus.
Dans cette prison, deux agents de sécurité ont été blessés et une vingtaine de membres du personnel ont dû quitter les lieux, selon l’agence de presse Ansa. Des détenus sont parvenus à se barricader et à s’emparer d’armes, d’après Giovanni Bapttista Durante, secrétaire général d’un autre syndicat de surveillants, le Sappe. Selon ses collègues du centre de détention de Modène, avec qui il a pu s’entretenir, la prison est « complètement détruite ».
Des mesures drastiques dans toute l’Italie
Dans la prison de Frosinone (sud de Rome), une centaine de détenus se sont barricadés dans une section de l’établissement, et la police est intervenue pour rétablir l’ordre. Les prisonniers ont dressé une liste de revendications, dont la possibilité de visites de leurs proches, et tentent de négocier avec la direction, a rapporté l’agence de presse Agi. A la prison Torre del Gallo à Pavie (nord), les détenus sont parvenus à prendre deux agents de la police pénitentiaire en otage, et à libérer des dizaines d’autres détenus, selon les médias italiens.
Aux alentours de la prison de Poggioreale, en banlieue de Naples, les familles sont également venues soutenir dans la rue la fronde des détenus. Ces mutineries sont intervenues après l’annonce de mesures drastiques prises dans toute l’Italie, et particulièrement dans le nord de la péninsule, destinées à enrayer la progression du coronavirus. Parmi ces mesures, c’est la suspension des visites des familles dans les prisons qui a déclenché la colère, selon les médias italiens.