Syrie: Moscou et Ankara veulent une « réduction des tensions », Erdogan bombe le torse
CONFLIT Des rencontres ont eu lieu entre hauts responsables des deux pays ces derniers jours, et les deux chefs d'Etat se sont entretenus par téléphone
Russes et Turcs ont émis le souhait d’une « réduction des tensions » en Syrie lors de rencontres entre hauts responsables des deux pays ces derniers jours, a affirmé ce samedi le ministère russe des Affaires étrangères.
« Des deux côtés, l’accent a été mis sur la réduction des tensions sur le terrain tout en poursuivant la lutte contre les terroristes reconnus comme tels par le Conseil de sécurité des Nations unies », a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. Les responsables des deux pays ont également dit vouloir « protéger les civils à l’intérieur et à l’extérieur de la zone de désescalade (d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie) et fournir une aide humanitaire d’urgence à tous ceux qui en ont besoin », selon la même source.
« Que faites-vous là-bas ? »
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pour sa part affirmé ce samedi, lors d’un discours à Istanbul, qu’il avait sommé la Russie de s'« ôter de son chemin » en Syrie lors d’un entretien téléphonique la veille avec Vladimir Poutine. « J’ai dit à M. Poutine : "Que faites-vous là-bas ? Si vous voulez établir une base, allez-y, mais ôtez-vous de notre chemin. Laissez-nous seul à seul avec le régime" » syrien. Il a ajouté que les forces syriennes « paieront le prix » de leurs attaques contre l’armée turque.
Selon Moscou, des rencontres ont eu lieu mercredi et vendredi entre l’émissaire du Kremlin pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Verchinine, des représentants du ministère russe de la Défense d’un côté et une délégation turque de l’autre.
Tensions
Les tensions autour de la région d’Idleb, dernier bastion des rebelles et djihadistes en Syrie, ont fortement augmenté avec la mort cette semaine d’au moins 34 militaires turcs dans des bombardements attribués par Ankara aux forces du président syrien Bachar al-Assad, qui sont soutenues par Moscou. En représailles, Ankara, parrain de certains groupes rebelles, affirme avoir bombardé de nombreuses cibles du régime.
Vendredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine ont eu un entretien téléphonique lors duquel ils ont exprimé leur « inquiétude ». Les deux dirigeants pourraient se rencontrer à Moscou la semaine prochaine, selon le Kremlin.