Iran : Grande inquiétude sur l’état de santé du Français Roland Marchal, en détention depuis juin
PRISON Roland Marchal et sa compagne, la franco-iranienne Fariba Adelkhah, tous deux chercheurs au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences-Po Paris, ont été arrêtés en juin
L’état de santé du chercheur français Roland Marchal, détenu en Iran, suscite « les plus vives inquiétudes », a annoncé jeudi le comité de soutien du scientifique et de sa compagne, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, elle aussi incarcéré, ajoutant que cette dernière « serait prête à suspendre sa grève de la faim s’il était libéré ».
« Elle nourrit les plus vives inquiétudes sur son état de santé – alarmes que nous partageons » car les Gardiens de la Révolution refusent la visite consulaire à Roland Marchal depuis décembre, écrit le Comité de soutien dans un communiqué.
Fariba Adelkhah en grève de la faim depuis le 24 décembre
Tout ressortissant français détenu à l’étranger peut bénéficier de la protection consulaire et recevoir des visites du consul de France qui s’assure de ses conditions de détention et de son accès à un avocat. Roland Marchal et sa compagne, tous deux chercheurs au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences-Po Paris, ont été arrêtés en juin 2019. Fariba Adelkhah, en grève de la faim depuis le 24 décembre, refuse également depuis une semaine de « réintégrer sa cellule et tient un sit-in dans les parties communes de la prison », exigeant de « rencontrer Roland Marchal pour le réconforter et s’assurer de son état de santé ».
« Elle s’insurge aussi contre l’isolement auquel il est soumis », poursuit leur Comité de soutien. « Cette visite lui est refusée par les Gardiens de la Révolution sous le prétexte qu’ils ne sont pas mariés légalement », précise-t-il. « Or ils le sont en fait religieusement, depuis leurs études communes à Strasbourg, à la fin des années 1970 » et leur avocat « s’emploie actuellement à légaliser ce mariage pour débloquer la situation ».
Roland Marchal accusé de « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale »
L’anthropologue franco-iranienne, spécialiste du chiisme, est placée pour sa part « sous surveillance médicale, et reçoit à intervalles réguliers des injections de sérum qui lui permettent de résister physiquement », est-il précisé. « Sur le plan psychologique, sa détermination reste entière », souligne son Comité de soutien.
Les autorités judiciaires iraniennes ont récemment levé l’accusation d’espionnage qui la visait mais elle reste poursuivie pour « propagande contre le système » politique de la République islamique et « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale ». Roland Marchal, spécialiste de la Corne de l’Afrique, est poursuivi lui aussi pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale ». L’Iran ne reconnaît pas la double nationalité et n’a donc pas autorisé la protection consulaire pour Fariba Adelkhah.